Les plaques dépolluantes

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On ne présente plus le formaldéhyde. Si ? Ce composé organique volatil est utilisé notamment dans les colles servant à agglomérer les particules de bois afin de fabriquer ces fameux « panneaux de particules » que l’on utilise à tire-larigot. La très grosse majorité des meubles en sont en effet constitués, de même que certaines cloisons, sols en stratifié…

Pas de bol, le formaldéhyde est classé dans les cancérigènes certains par le Centre international de recherche sur le cancer (qui dépend de l’OMS). Re-pas de bol, il a la particularité de se trouver à l’état gazeux à température ambiante (donc nickel pour être respiré quand il s’échappe des panneaux!). Ça ne veut pas dire que si vous avez une commode en kit au nom imprononçable, vous allez forcément développer un cancer mais il y a quand même matière à prendre quelques précautions.

C’est ici qu’entre en jeu le nouveau produit d’une société bien connue pour ses alternatives aux plaques de plâtre classiques. Elle a créé un panneau dépolluant qui s’attaque principalement aux molécules de polluants couramment présents dans nos intérieurs (dont le fameux formaldéhyde).

L’idée est de capturer ces polluants et de les enfermer dans le panneau grâce à une molécule appelée la « protectine » (là c’est sûr on ne risque pas de se méprendre sur sa fonction). Si l’effet a été démontré en laboratoire, bien malin celui qui à ce stade pourra dire quelle sera la durée effective du fonctionnement dépolluant. Le fabriquant évoque d’ailleurs cette incertitude en toute transparence.

A priori l’idée est bonne et pourrait servir à améliorer la qualité de l’air de nos intérieurs. Une nécessité quand on connaît les problèmes de santé posés par les polluants intérieurs !

Par contre, gare aux potentielles conséquences contre-productives si les utilisateurs viennent à se dire : « pas besoin de faire attention à la pollution de mon air intérieur puisque j’ai un super panneau qui le dépollue ! ». Et c’est là que le bât blesse : il est plus efficace de limiter les sources de polluants que de vouloir les combattre une fois émis. C’est un peu comme si on se disait que ce n’est pas grave de se gaver de gâteau et de frites puisqu’on a une petite pilule magique pour maigrir. Si cette pilule existait, il resterait plus sain de ne pas se gaver pour commencer… En matière de « bois », cela veut dire, par exemple, préférer du massif (heureusement il n’y a pas que des buffets en chêne de 250 kilos en matière de meubles « en massif ») ou constitués de panneaux à faible concentration en formaldéhyde (classe E1, voire E0,5). Et heureusement, opter pour des beaux meubles en bois c’est plus sympa que de se priver de dessert !

Initiative intéressante donc, mais à la logique inversée, quelque part.

Et vous, vous en pensez quoi ?

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