L'objet inutile du mois : le cartable qui va faire kiffer la vibe ! Ou pas.

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Si vous ne comprenez rien au titre et que la musique portative s'est arrêtée pour vous au célèbre Walkman (dont la production a été stoppée récemment, le plus surprenant étant sans doute que c'était encore en production), demandez à vos enfants, eux, ils comprendront. En effet, il n'est pas rare de nos jours que de la musique soit écoutée dehors, grâce à un haut-parleur. En pleine rue ou, de préférence, dans les transports en commun. Comment, ça ne vous plaît pas ? Alors que tous les jours vous avez la chance, que dis-je, le privilège d'écouter, au travers de haut-parleurs de très basse fidélité poussés dans leurs derniers retranchements avec force distorsion et crachotements, les derniers tubes à la mode ? Bande d'incultes rétrogrades, va ! Quoique... le phénomène n'est pas nouveau. On avait déjà la plaie des voitures boom boom et surbaissées qui beuglent leur musique depuis leurs vitres ouvertes (ou fermées, ça ne change de toutes façons pas grand-chose). Mais ne voilà-t-y pas qu'une société de Battice (au moins c'est local) nous pond la version scolaire : un cartable avec haut-parleurs intégrés. Splendide. Comme quoi les années 80 sont à la mode (mais si, les années 80, MacGyver, les mini-cassettes, les pulls fushia et les coiffures au volume incontrôlé...) : on est revenu à l'époque du méga radio-cassette du gangsta US écoutant du hip-hop ou du rap (si vous voulez frimer en société, l'appareil en question s'appelle un Ghetto-blaster). Comme tout bon accessoire inutile, le cartable haut-parleur fonctionne avec des piles (dommage, avec un câble, ç'aurait été plus drôle, façon chèvre et son piquet). On espère que ce « cartable » restera sur les étagères. Contrairement à son créateur, qui nous prend pour des truffes, en affirmant que « on n'est évidemment pas responsable de l'utilisation de ces sacs et l'idée de base, c'est le partage de la musique (sic). J'espère d'ailleurs qu'un jour, on sera banni des écoles, ce serait alors un beau coup de pub ». Ça existe en version sac à dos, en plumier, en frigo box (il s'appelle alors cooler stereo bag, c'est plus classe, c'est sûr), en sac à bandouillère et même en... sac à main. La com' est léchée et tout est en anglais. C'est tellement plus... fashion (street style, baby !). C'est pas ça, je dois bien avouer que certains de ces sacs sont réussis, esthétiquement. Faites-moi les mêmes en production équitable et sans haut-parleurs et je serais presque client ! Mais alors le « Bring your beats to the streets », pour reprendre le slogan du créateur, non, désolé, ça sera sans moi. Dehors, ce qui m'intéresse, c'est l'chant des oiseaux. Et ne me dites pas que c'est une attitude de vieux réac, j'ai dans mon lecteur du rap contestataire, alter-mondialiste, bien actuel et qui déchire grave. Que j'écoute à l'intérieur ou avec un casque.

Sur une chaîne hi-fi de seconde main, bien sûr.

(alimentée par des énergies renouvelables)

(ou avec la dynamo de mon vélo)

(le tout en mangeant du tofu)

(et en sauvant des bébés phoques)

(...)

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