Pourquoi passer à l’action ?

Face à l'ampleur, à la diversité, au caractère mondial et à l'imbrication profonde des crises que nous traversons (économiques, sociales, environnementales, énergétiques, climatiques, alimentaires...), les petits gestes de chacun peuvent sembler dérisoires, voire illusoires, pour qu'une société réellement durable émerge. Même les gouvernements et instances internationales peinent à s'entendre sur les solutions à adopter. Pourtant, il est évident que nous devons très rapidement inventer et développer des modes de vie, des systèmes d'organisation et des pratiques à faible impact environnemental, sobres en énergie, éthiques et économiquement viables.

Bonne nouvelle : partout dans le monde, nombreux sont ceux qui agissent, inventent et testent des alternatives dans des domaines variés. Celles qui font leur preuve se répandent rapidement, deviennent objet d'étude universitaire en sociologie ou économie et inspirent des décisions politiques. Chacun, à son rythme et à son niveau, peut initier, rejoindre ou encourager ces initiatives et se rendre  acteur de ce monde en marche.

Comment s’y prendre ?

 

Etape 1

Je m'engage individuellement.

  • J'adopte le plus possible un mode de vie en accord avec mes convictions et à faible impact environnemental et éthique. J'encourage mes proches à en faire autant.
  • Je réfléchis mes achats. Je choisis la qualité et la durabilité, les produits locaux, de saison, si possible bio ou équivalent,  les appareils et produits les moins énergivores et les plus durables possible. Je favorise les commerces de proximité ou l'achat direct aux producteurs. Je privilégie le circuit de la réparation et du réemploi ce qui évite la fabrication inutile d'un nouveau produit et la destruction coûteuse d'un déchet.
  • Je réduis le gaspillage à tous les niveaux (consommation, emballage, logement, transport…) et je trie consciencieusement mes déchets afin d'optimiser le recyclage.
  • Je fais une place à la nature chez moi, à la ville comme à la campagne.

Pour aller plus loin, un exemple de mode de vie alternatif qui prend de l'ampleur : la simplicité volontaire. Basée sur la satisfaction de ses besoins essentiels et le refus de la surconsommation, elle vise à réduire sa dépendance à l'argent (« Travailler moins pour vivre mieux. ») pour retrouver du temps pour soi ou sa famille, développer sa créativité et son tissu social (« Moins de biens, plus de liens. »). Cette démarche touche tous les aspects de la vie et est très progressive.

 

Etape 2

Je crée ou rejoins une initiative collective citoyenne.

Selon le lieu et le contexte de vie, l'engagement individuel peut vite rencontrer ses limites lorsque l'on touche à des domaines comme l’énergie, la mobilité, l'alimentation, les services... Dans une société où l'individualisme et la surconsommation sont la norme, et où rien n'est encore prévu pour faciliter ces choix de vie, il peut être nécessaire de s'organiser en groupe, ASBL ou coopérative. La première étape pour lancer ces projets est d'en parler autour de soi et de créer un groupe de travail de quelques personnes afin de trouver appui et ressources (humaines ou autres).

Quelques exemples :

  • La consommation collaborative est un phénomène en plein boom. On se regroupe pour acheter en commun dans de nombreux domaines de consommation. Les Groupes d'achat collectifs ou solidaires (GAC, GAS) et Groupes d’Achat Solidaires de l’Agriculture Paysanne (GASAP) sont un exemple typique. Des consommateurs se regroupent et s'organisent sur base bénévole pour acheter des aliments en direct auprès des producteurs. C'est un moyen d'avoir des produits de qualité à un bon prix tout en soutenant l'agriculture locale et en diminuant l'empreinte carbone de son alimentation.
  • Dans la même optique, les jardins collectifs, communautaires et partagés mettent à disposition de leurs membres un petit lopin de terre, y compris en ville, l'ensemble étant géré collectivement.
  • Dans le domaine de la mobilité, des ateliers collectifs de réparation de vélo se sont créés un peu partout. Grâce à Internet, covoiturage, voitures partagées et auto-stop de proximité entre particulier prennent de l'ampleur. Pratiquez l'autopartage, l'autostop et le covoiturage
  • D'autres initiatives organisent le prêt, le don, le troc ou l’échange de biens, de temps ou de compétences entre habitants d'un territoire donné. Les Systèmes d’échanges locaux (SEL), les banques du temps, le service de baby-sitting de la Ligue des familles en sont des exemples.

 

Etape 3

Je m'engage activement dans des projets ou des mouvements visant un changement de société.

Certaines de ces initiatives, désormais imitées par le secteur associatif, les pouvoirs publics et même les entreprises, peuvent rencontrer une telle adhésion que de nombreux groupes se créent partout dans un pays, voire dans le monde, et un réseau ou un mouvement international prend naissance. La plupart du temps apolitique, ce réseau peut mutualiser les compétences et expériences de ces membres, dialoguer et monter des projets avec les pouvoirs publics et les entreprises locales et tenter d'infléchir des décisions politiques.

Par exemple :

  • Les coopératives citoyennes portent un véritable projet politique : la (ré)appropriation publique des ressources locales au dépend des grandes entreprises. Les éoliennes citoyennes par exemple sont construites par des coopératives dont les citoyens, mais aussi les communes et des acteurs privés, sont actionnaires. Selon ces coopératives, toute la production d'électricité résidentielle pourrait être financée par les citoyens de manière solidaire.
  • Dans la même optique, des coopératives existent pour financer des terres et en faciliter l'accès aux petits producteurs.
  • Le mouvement  Slow a commencé avec Slow food en Italie pour défendre le droit de bien manger pour tous, lutter contre l’alimentation globalisée et les fast food et préserver notre biodiversité alimentaire. Ouvert à tous, ce mouvement compte désormais 132 pays et 100 000 membres. Slow food a, depuis, été suivi par de nombreuses déclinaisons : Slow book  sauve les livres du pilon pour qu’ils aient le temps de rencontrer leur public, Slow travel, Slow build, Slow school, Slow art, Slow living, Slow money sont d’autres volets : www.slowmovement.com
  • Le mouvement des territoires en transition incite les citoyens, élus et entreprises locales  d’un territoire (village, commune, ville ou quartier d’une ville) à prendre conscience du pic pétrolier, des changements climatiques et de leur conséquences et à agir de manière collective pour rendre le plus possible le territoire indépendant des énergies non renouvelables.  www.reseautransition.be/
  • Les quartiers durables à Bruxelles ont été initiés par les autorités régionales. Ils s'appuient sur une démarche citoyenne des habitants et usagers d'un quartier qui, sur base volontaire, mettent en œuvre des projets pour réaliser des économies d'énergie, diminuer les déchets, mieux utiliser l'espace commun, renforcer la cohésion sociale etc.
  • Le mouvement slow a inspiré le réseau international des villes lentes (140 villes, 21 pays, 70 obligations) dont la gestion municipale est centrée sur la qualité de vie, l'économie de proximité, le respect des paysages, la limitation des zones commerciales et industrielles, de l'étalement pavillonnaire et du tout-voiture. En Belgique, 4 communes sont déjà engagées : Chaudfontaine, Enghien, Lens et Silly. www.cittaslow.org 

 

Pour aller plus loin


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