Les énergies renouvelables contribuent à limiter le réchauffement du climat. Voici comment citoyens, entreprises et pouvoirs publics peuvent les encourager.
La combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) émet de grandes quantités de CO2. On doit réduire drastiquement leur consommation pour limiter le réchauffement climatique. Et les remplacer par des énergies renouvelables.
Les énergies renouvelables proviennent du vent, du soleil, de l’eau, de la biomasse... On peut les utiliser pour se chauffer, produire de l’électricité et se déplacer. Combinées à la sobriété (moins de gaspillage) et à l’efficacité (moins d’énergie pour un même service), elles sont une partie importante de la solution.
Et tous – citoyens, entreprises et pouvoirs publics – ont un rôle à jouer pour aider le développement des énergies renouvelables.
Sommaire :
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On peut éviter l'émission de 300 kg de CO2 par personne et par an si on opte pour les énergies renouvelables. Il existe différentes façons de favoriser les énergies renouvelables à la maison.
Que l’on soit locataire ou propriétaire, dans une maison ou en appartement, on doit choisir un fournisseur d’électricité. Autant en prendre un qui investit dans les énergies renouvelables.
Greenpeace établit un classement des fournisseurs et leur attribue une cote sur 20. Les fournisseurs les mieux classés sont des coopératives citoyennes.
> Voir Quel fournisseur d’électricité est le plus vert ?
Changer de fournisseur peut se faire n’importe quand, sans devoir payer d’indemnités de rupture de contrat.
> Lire : Comment changer de fournisseur d’énergie ?
Un moyen intéressant d’utiliser son argent est de prendre des parts dans une coopérative active dans les énergies renouvelables.
La plupart investissent dans des projets éoliens et photovoltaïques, certaines investissent également dans des chaufferies biomasse, la cogénération ou l’hydroénergie.
Le principe d’une coopérative est le suivant : on prend une ou plusieurs parts (par exemple à 100 € ou 250 € la part), avec un maximum de 5000 €. On reçoit un dividende de maximum 6% par an.
On peut récupérer son argent après quelques années. Les conditions varient d’une coopérative à l’autre.
Depuis peu, on peut également investir dans l’éolien offshore (en mer du Nord). Plus d’infos sur le site de Seacoop.
Même en Belgique, il y a suffisamment de soleil pour utiliser des panneaux solaires :
> Lire aussi : Comment utiliser l’énergie solaire en Belgique ?
Pour installer ces systèmes, il faut être propriétaire de son logement et avoir un toit suffisamment grand et bien orienté. C’est plus compliqué dans une copropriété car il faut que tous les propriétaires soient d’accord et la répartition de la production électrique est difficile… mais pas impossible. Bruxelles Environnement met à disposition des contrats-types pour favoriser la production photovoltaïque sur les toitures partagées.
Et même sans primes, l’installation de panneaux photovoltaïques reste intéressant !
> Plus d’infos : Est-ce rentable d’installer des panneaux photovoltaïques ?
Le chauffage au bois peut être considéré comme neutre en CO2, à condition qu’il provienne d’une forêt gérée durablement.
Pour limiter l’émission de particules fines et d’autres polluants, on veille à avoir un appareil de combustion (chaudière, poêle) avec un haut rendement et à utiliser du bois bien sec.
> Découvrir tous nos conseils : Comment faire un feu efficace dans son poêle à bois ?
Les entreprises peuvent investir directement dans l’énergie renouvelable et installer des panneaux photovoltaïques ou une éolienne (suivant la situation). Une cogénération de qualité – c’est-à-dire la production simultanée de chaleur et d’électricité – peut aussi être une solution intéressante dans certains cas.
Il n’y a pas que les grosses entreprises. Toute organisation qui a des bâtiments peut opter pour de l’énergie verte. Par exemple les collectivités publiques (communes, écoles, crèches…), les universités, les ONG, les restaurants et cafés, les hôtels, les espaces de coworking…
Il existe des mécanismes de tiers-investisseur qui peuvent être intéressantes pour les structures qui n’ont pas les fonds pour financer leur installation.
Les énergies fossiles reçoivent 2,7 milliards de subsides sous forme d’avantage fiscaux. C’est ce que révèle une étude commandée par le WWF.[1] Par exemple 1,1 milliards d’euros sont alloués au mazout pour le chauffage et 210 millions d’euros pour le kérosène des avions. Le diesel professionnel permet d’obtenir un remboursement des accises, c’est aussi une forme de subsidiation.
Ces types d’avantages doivent être revus pour que les solutions alternatives deviennent plus rapidement compétitives.
La part de renouvelable doit atteindre 18,4% du mix énergétique d’ici 2030 en Belgique.[2] C’est une obligation européenne.
Pour atteindre cet objectif, la Belgique a investi massivement dans l’éolien offshore (en mer). Il devrait fournir environ 10% de la production électrique en 2020. Elle va doubler la puissance installée à l’horizon 2025, passant de 2 GW à 4 GW, soit l’équivalent de 4 réacteurs nucléaires. La disponibilité de l’éolien offshore est en principe moindre que celle du nucléaire (38% contre 80%)[3] mais ces dernières années le nucléaire a été moins fiable (production 50% du temps en 2015 et 55% en 2018).
On voit aussi fleurir des éoliennes terrestres un peu partout. Mais elles se heurtent encore trop souvent aux recours des opposants qui ralentissent terriblement l’octroi des permis. Une piste est d’impliquer davantage les riverains, notamment grâce à une bonne information et en leur permettant d’investir dans un parc, afin qu’ils en perçoivent les bénéfices.
Du côté des transports, on cherche à diminuer la part des carburants fossiles grâce aux agrocarburants (ou biocarburants). Les pouvoirs publics ont autorisé le mélange de bioéthanol dans l’essence (produit à partir de plantes riches en sucre comme la canne à sucre, la betterave, le maïs ou d’ autres céréales) et de biodiesel dans le diesel (produit à partir d’oléagineux tels que le colza, le tournesol, la palme).
Il y a déjà des biocarburants dans tous les réservoirs des Européens : maximum 5% dans l’essence E5, maximum 10 dans l’essence E10 et maximum 7% dans le diesel B7.
Mais c’est loin d’être une solution miracle. Ces biocarburants dits de première génération entrent en compétition avec la production alimentaire. Pour limiter ce problème, d’autres méthodes de production sont venues compléter cette offre. Il s’agit des biocarburants dits « avancés » qui valorisent des ressources non alimentaires. On peut par exemple synthétiser du biodiesel avec des huiles usagées. Malheureusement, le procédé coûte plus cher qu’en utilisant de l’huile de palme vierge.
Les associations environnementales rappellent que la première utilisation d’huile de palme est le biodiesel et que ce n’est absolument pas une production durable... Elles ont d’ailleurs produit le rapport : « Nos voitures roulent-elles à la nourriture ? ».
[1] WWF Belgique, février 2019
[2] L’objectif européen global est de minimum de 32%.
[3] Un système ne produit pas de l’électricité en continu à sa puissance maximale. Pour connaître sa « disponibilité », on divise sa production en un an, en MWh et on divise par la puissance, en MW. On obtient un nombre d’heure que l’on divise par 8760h (le nombre d’heures que contient une année). Un réacteur nucléaire de 1000 MW qui a une disponibilité de 80% produit 1000 MW * 8760h * 0.80 = 7 TWh par an. Un parc éolien offshore de 1000 MW avec une disponibilité de 38% produit 3,3 TWh.