Quand le printemps est de retour, c’est le moment de préparer son jardin et son potager. L’idéal est d’avoir la main… écologique. De quoi s’assurer un beau jardin et un potager productif tout au long de la saison.

Sommaire :

  1. Faire l’inventaire de ses outils
  2. Nettoyer soigneusement
  3. Connaître la composition du sol
  4. Préparer le sol
  5. Anticiper les cultures de la saison
  6. Débuter les semis et les plantations
  7. Décourager les indésirables
  8. Préparer les arrosages

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1. Faire l’inventaire de ses outils

Grelinette, fourche, bêche, brouette, serfouette, semoir, plantoir, sécateur… Les bons outils font les bons ouvriers ! Alors, on vérifie son matériel : on aiguise, on nettoie et on répare. Et on se met en quête du matériel manquant.

Un besoin occasionnel ? On peut alors l’emprunter ou le louer. Nos bonnes adresses ci-dessous.

Si on sait qu’on en aura besoin souvent, on peut envisager un achat de matériel, malin et durable.

Quelques conseils :

  • Investir dans des outils robustes et donc durables : le fer forgé est plus cher mais dure très longtemps.
  • Choisir du matériel adapté à sa taille : certains outils existent en différentes longueurs de manche et largeurs de travail.
  • Tester avant d’acheter : pour savoir avec quel outil on travaille vite et bien. Si le magasin ne propose pas ce service, on peut emprunter l’outil à un voisin ou un ami.

C’est une tondeuse qu’il vous manque ? Jetez un œil aux conseils d’écoconso pour bien la choisir !

 

Nettoyer et réparer les outils de jardinage

 

2. Nettoyer soigneusement

Printemps rime souvent avec grand nettoyage. On débarrasse le jardin, le potager ou le balcon des végétaux morts, des restes de cultures, des branches cassées et des « mauvaises » herbes. Mais pour un jardin bio, on se passe de pesticides. C’est aussi le moment de tailler certaines vivaces et certains arbres et arbustes.

On retire aussi les protections du sol (vieux tapis, carton, paille…). Si vous comptez recouvrir la terre d’un paillage, mieux vaut attendre un peu avant de le placer. Après l’hiver, le sol doit se réchauffer. Les semis auront besoin de chaleur pour se développer.
 

3. Connaître la composition du sol

Analyser la terre de son jardin

Il vaut mieux connaître son sol avant de planter, surtout s’il va servir de potager. La terre naturellement parfaite est plutôt rare. Elle peut manquer d’éléments nutritifs essentiels aux plantes qui y seront semées ou repiquées.

Une analyse permet de s’assurer que la terre est bien apte à accueillir des cultures alimentaires et fournit d’autres informations utiles.

Pour se baser sur une bonne analyse, on envoie un échantillon de terre à un laboratoire. Il faut entre deux semaines et un mois pour recevoir les résultats : la composition du sol, les éléments présents ou manquants, le pH… Pour les zones cultivées, il est intéressant de renouveler l’opération tous les 4 à 6 ans.
 

4. Préparer le sol

Avant de semer ou de planter, il faut bien préparer la terre qui accueillera les plantations. C’est elle qui leur apporte l’eau et les éléments nutritifs nécessaires à leur croissance.

On conseille d’ameublir le sol : il s’agit de décompacter les mottes pour affiner la terre. Attention, il faut éviter de retourner le sol. Il est riche en organismes indispensables à la croissance des plantes. Tout remuer risque de déséquilibrer le sol.

Pour aérer la terre sans l’abîmer, on se munit de bons outils de jardinage comme la grelinette ou la fourche-bêche. C’est aussi l’occasion d’extraire les gros cailloux.

On fertilise la terre, sauf si on l’a déjà fait en automne. On y apporte de l’engrais de base ou complémentaire, qui va nourrir les cultures pendant toute la belle saison. Pour un jardin bio, on préfère l’engrais naturel. C’est aussi le moment de faucher les végétaux plantés comme engrais verts qui ont passé l’hiver. On peut les broyer ou les enfouir superficiellement.
 

5. Anticiper les cultures de la saison

Organiser les plantations du potager

Au fil de la saison, certaines cultures se succèdent sur une même parcelle. Pour un potager harmonieux et productif, on anticipe et on réalise un plan qui tient compte de l’association et de la rotation des cultures.

Les associations de cultures sont importantes. Certaines plantes ont un effet bénéfique sur leurs voisines : éloigner les maladies et les parasites, fertiliser le sol… On les cultive alors à proximité l’une de l’autre. D’autres mariages, en revanche, se causent du tort.

La rotation des cultures consiste à alterner, chaque année, les plantations sur un même terrain. Cela permet d’équilibrer le sol, de décourager les indésirables et comporte bien d’autres avantages.
 

6. Débuter les semis et les plantations

On commence par choisir de bonnes graines. On privilégie les semences traditionnelles, qui sont adaptées à notre climat. Et sans pesticides de préférence. En fin de saison, on pourra ainsi récolter les graines des plantes pour les prochaines années.

Il faut semer et planter au bon moment. Si on s’y met trop tôt, les semis et les plants souffriront du gel. Si on s’y prend trop tard, ils risquent d'avoir une mauvaise reprise ou n’auront pas le temps de se développer.

Le printemps est la bonne période pour planter de nombreuses espèces. On en plante certaines en mars/avril, comme les vivaces en conteneurs ou les résineux. Pour ne pas freiner leur reprise, on met les végétaux en terre lorsque les risques de gel sont passés.[1]

On fait particulièrement attention aux graines fragiles. Selon les espèces, on peut pratiquer :

  • le « semis à chaud », à l’intérieur de la maison, de la véranda…
  • le « semis sous abri », dehors sous une protection (voile d’hivernage, sous châssis…).

Une fois les plantules développées, on les repique dans d’autres pots ou en terre. On peut placer certaines cultures résistantes plus tôt à l’extérieur, comme les fèves et les petits pois.
 

7. Décourager les indésirables

« Mauvaises » herbes, maladies, limaces, pucerons et autres indésirables sont la hantise du jardinier. On peut les tenir à l’écart du potager sans recourir aux pesticides de synthèse. Mais on n’attend pas d’être envahi : on s’y prend avant ou dès le début des cultures.

Pour lutter contre les mauvaises herbes, l’idéal est de recourir aux solutions mécaniques. On peut bloquer le développement de ces adventices en installant un paillage ou en réalisant un faux-semis avant les cultures. Si elles apparaissent malgré tout, on adopte d’autres méthodes : le sarclage, l’ébouillantage (sans sel) ou encore le désherbage thermique.

Pour éloigner les limaces, on peut planter des végétaux répulsifs près du potager, favoriser leurs prédateurs, travailler la terre correctement ou encore installer le compost à l’écart. Il existe de nombreuses mesures de prévention contre les limaces.
 

8. Préparer les arrosages

Un potager, ça s’arrose, bien sûr. Certains légumes ont de grands besoins en eau. Selon les cultures et la météo, il faut compter entre 0 et 6 litres d’eau par jour et par mètre carré. [2]

Collecter l’eau de pluie

Au jardin, rien de mieux que l’eau de pluie. Une aubaine : elle est gratuite ! Elle convient d’autant mieux que l’eau d’arrosage doit être douce, peu calcaire et peu ferrugineuse.

Pas encore de citerne d’eau de pluie ? On se renseigne sur les différents moyens de collecte : bac, baignoire, tonneau, citerne enterrée ou non. L’idéal est un système fermé : il limite l’évaporation et protège l’eau des souillures, des pontes de moustiques par exemple.

Arroser jardin et potager à l'eau de pluie

Si on n’utilise l’eau qu’au jardin, pas besoin d’une grosse installation. Un simple tonneau peut faire l’affaire. On le raccorde aux gouttières du toit ou de l’abri de jardin. Il est utile de placer une petite grille (ou crépine ou crapaudine) au-dessus de la descente de gouttière ou sur le couvercle du tonneau, selon le système utilisé. Elle empêchera l’accumulation de saletés dans l’eau.

Si on a déjà installé des collecteurs, il faut vérifier leur état, et les nettoyer si besoin.

Limiter les besoins en eau

Pour réduire les besoins en eau d’une parcelle, on conseille de biner la terre une fois par semaine : c’est à dire décompacter les mottes (ameublir) de la couche superficielle du sol. La terre ameublie absorbe plus facilement l’eau.

Le paillage est une technique qui permet d’économiser beaucoup d’eau. Cette couche protectrice conserve l’humidité près des plantes. Elles ont alors moins vite soif.

En saison, on pense aussi à :

  • récolter l’eau de lavage des légumes pour l’utiliser au jardin ;
  • arroser rarement mais abondamment pour que l’eau imprègne les couches profondes du sol ;
  • arroser tôt le matin ou tard le soir pour profiter de l’humidité de la nuit ;
  • verser l’eau au pied des légumes.

Vous voilà parés pour préparer votre jardin ou votre potager de manière écologique. Alors, on s’y met. Les outils de jardinage trépignent depuis trop longtemps dans la remise.
 

Bons plans

Trouvez des plants ou des semences indigènes et/ou garantis sans pesticides dans une jardinerie ou pépinière labellisée « Jardiner sans pesticides » (en Wallonie) ou sur notre liste des pépinières de plantes indigènes ou bios.

Pour emprunter ou louer du matériel de jardinage, rendez-vous sur :

En savoir plus

  • « Le traité Rustica du jardinage avec la lune », Trédoulat T., 2011, éd. Rustica.
  • « Pucerons, mildiou, limaces… Prévenir, identifier, soigner bio », Thorez J.-P., 2008, éd. terre vivante.
  • « Jardiner plus naturel », Louis J.-P., 1999, éd. minerva.
  • « Jardiner bio sans se raconter de salades ! », Beauvais M., 2011, éd. Rustica.
     

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[1] Attention aux gelées tardives pour les cultures plus fragiles, notamment lors des saints de Glace. Les saints de Glace sont les jours de la St Mamert (11 mai), St Pancrace (12 mai) et St Servais (13 mai). On dit aussi que « saint Urbain les tient tous dans sa main. » C'est le 25 mai. « Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré ». Alors, patience.

[2] Source : http://www.un-jardin-bio.com/comment-arroser

 

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