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Un nettoyeur d’oreilles connecté, avec caméra ? Assurément un bon candidat pour notre liste d'objets inutiles. Inspection.
Vous avez bien lu : on va parler d’un nettoyeur d’oreilles connecté. C’est une sorte de stylo dont la pointe est à insérer dans l’oreille. Au bout du machin, de minuscules LED et une caméra.
Mais pourquoi ? Pourquoi ??
Est-ce une envie refoulée de spéléologie ? Une curiosité maladive pour les couloirs étroits et obscurs[1] ? Pour aller vers l’infiniment petit et au-delà ? Pour voir s’il y a des trucs qui poussent depuis le temps qu’on n’a plus regardé ?
Je suis perplexe. Pendant des années on a laissé le soin aux médecins de regarder dans nos oreilles. C’est normal, ce sont des pros. Ils et elles ont eu des cours sur les oreilles. Il y a même sûrement des programmes d’accompagnement psychologique pour les aider à surmonter ce qu’on peut y voir, dans nos oreilles.
Aux médecins nous laissions donc tout le stress post-traumatique créé par la vue de cérumens plus ou moins collants. Comme ça marche aussi pour le nez, je vous laisse imaginer la palette de couleurs et de consistances possibles[2].
Si on adore observer de la cire, il suffit de regarder son cure-oreille (zéro déchet bien sûr) avec une loupe. Ou d’aller au Musée Grévin. Mais voir ça en direct, dans son milieu naturel ? Non seulement, ça ne donne pas vraiment envie mais, en plus, où est l’intérêt ? Pas du côté de l’environnement en tout cas. Évidemment il faut un smartphone, pour voir les images filmées par notre explorateur des cavités intimes[3]. Avec le risque de le lâcher dans l’évier vu la surprise générée par les images. Sans compter qu’après on va encore ajouter une couche à son empreinte numérique en allant poster les images sur le forum de Doctissimo avec comme sujet : « J’ai ça dans mon oreille. Est-ce normal ? ».
Comme c’est sans fil, ça veut aussi dire que c’est encore un appareil de plus qui a besoin d’une batterie pour un usage loin d’être essentiel. Et dire que pendant ce temps, le plastique a été interdit pour les bâtonnets des coton-tiges…[4]
Peut-être certains y trouveront-ils une utilité. Nous, on doute. Mais on est peut-être bouchés…
[1] D’où nous parviennent les accords d’une musique qui en ce lieu paraît irréelle, bien entendu.
[2] Comme c’est sans fil, on déconseille fortement de l’utiliser dans toute cavité plus grande que l’objet. Je dis ça, je dis rien.
[3] Ils ont essayé de mettre un écran sur l’objet en question, mais il y a eu des blessés graves (c’était un peu trop gros).
[4] Bon, d’accord, c’est pas la même chose, on devrait retrouver moins de cure-oreilles numériques sur les plages, mais vous voyez l’idée.
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