Normal, le changement climatique ? « Oui » diraient les climato-sceptiques. Sauf que les émissions de gaz à effet de serre des activités humaines viennent amplifier ce processus naturel.

Sommaire :

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L’effet de serre hors de contrôle

Dans l’atmosphère, des gaz piègent la chaleur émise par la Terre. C’est l’effet de serre, un phénomène naturel indispensable à la vie. Sans lui, la température moyenne sur Terre serait de -18°C au lieu de 15°C.

Le problème : ce processus naturel est anormalement amplifié depuis l’ère industrielle par les émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines.

> Comment réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% ?

On peut comparer l’effet de serre avec des couvertures qu’on met sur son lit : 1 ou 2 couvertures apportent du confort mais avec 3 ou 4, on étouffe. Sauf que la couverture en trop, on peut facilement l’enlever. Mais ce n’est pas le cas pour les gaz à effet de serre.
 

La faute au CO2 et aux autres gaz à effet de serre

Le principal gaz à effet de serre (GES) est la vapeur d’eau. Mais elle n’est pas vraiment problématique car les activités humaines ont une faible influence sur sa concentration et elle est éliminée par précipitation en 10 jours environ.[1]

On parle surtout du CO2 parce que c’est le gaz dont les émissions ont le plus augmenté depuis le début de l’industrialisation, avec une accélération après la seconde guerre mondiale.

Évolution de la concentration de CO2 dans l'atmosphère

La concentration moyenne de CO2 dans l'atmosphère a dépassé le seuil de 400 ppm (parts par millions, en volume) pour la première fois depuis... 800 000 ans ! Cela explose le plafond de 280 ppm atteint lors des pics de concentration de CO2 avant la révolution industrielle.
Source : https://www.bloomberg.com/graphics/carbon-clock/

Le CO2 est responsable de 73% du réchauffement climatique et, contrairement à la vapeur d’eau, il reste une centaine d’années dans l’atmosphère. Même si demain matin on arrête d’émettre des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, les effets ne se feront sentir que des dizaines d’années plus tard. C’est pourquoi on ne peut pas attendre qu’il y ait plus de conséquences dramatiques.

> Voir notre campagne Climat : arrête d'en faire des tonnes !

La hausse des émissions de CO2  est due principalement à :

  • la combustion des énergies fossiles non renouvelables (charbon, pétrole et gaz) ;
  • la déforestation car il y a moins d’arbres pour stocker le CO2.

D’autres gaz contribuent au réchauffement climatique[2] :

  • Le méthane (CH4). Il est issu notamment de la digestion des ruminants, ainsi que du stockage et de l’épandage des engrais de source animale (fumier, lisier, etc.).
  • Le protoxyde d’azote (N2O). Il provient des engrais azotés utilisés dans l’agriculture et de certains procédés chimiques industriels.
  • Les gaz fluorés (HFC, PFC, SF6, NF3). Ils ont un pouvoir réchauffant très important (jusqu’à plusieurs milliers de fois plus que le CO2) mais ils sont libérés en faibles quantités et progressivement interdits. Ils sont notamment utilisés dans la fabrication de mousses, de composants électroniques ou comme propulseurs.

Chaque gaz à effet de serre a un pouvoir réchauffant et une durée dans l’atmosphère différent.

Gaz à effet de serre

Pouvoir de réchauffement global (cumulé sur 100 ans)

Part de responsabilité dans le réchauffement climatique

Durée de séjour moyenne dans l’atmosphère

CO2 (dioxyde de carbone(

1

73%

100 ans

CH4 (méthane(

28 à 30

20%

12 ans

N2O (protoxyde d’azote(

265

5%

120 ans

HFC

Jusqu’à 14 800

 

2 %

 

Jusqu’à 50 000 ans

PFC

Jusqu’à 11 000

SF6

23 500

NF3

16 100

Source : Chiffres clés du climat France, Europe et Monde (édition 2019) de l’Institute for Climate Economics.

Le protocole de Kyoto a fixé des objectifs de réduction pour les six principaux gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O et trois groupes de gaz fluorés : HFC, PFC, SF6).[3]

Le CO2 est pris comme référence, on parle alors d’équivalents CO2 (éqCO2).
 

Qui produit le plus de gaz à effet de serre en Belgique ?

C’est la production d’électricité qui est le premier émetteur de gaz à effet de serre au niveau mondial. Il est responsable de 39% des émissions de CO2. En cause : une grande part de charbon dans le mix énergétique des centrales électriques.

En Belgique, on n’utilise pas de charbon pour produire de l’électricité mais du nucléaire, du gaz, des déchets et des énergies renouvelables. Chez nous, la part des différents secteurs dans les émissions de gaz à effet de serre se répartit comme suit [4] :

Répartition des émissions de gaz à effet de serre belges par secteur

 

Entre 1990 et 2017, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué dans presque tous les secteurs. Seuls les transports et le tertiaire (bureaux, piscines, écoles…) ont vu leurs émissions augmenter, de 24% et 28%. Dans le tertiaire c’est entre dû à l’augmentation du nombre d’employés.

Évolution des émissions de gaz à effet de serre belges entre 1990 et 2017

 

Une coresponsabilité des citoyens, des entreprises et des pouvoirs publics

Comme les chiffres ci-dessus le montrent, le modèle de production et de consommation actuel, qui a mené à l’augmentation des émissions de GES et au réchauffement climatique, est le résultat des actions :

  • des pouvoirs publics qui fixent le cadre et les règles ;
  • des entreprises qui produisent ;
  • des citoyens qui consomment.

On est tenté de rejeter la responsabilité sur les grosses industries polluantes. Or, les émissions de CO2 des installations industrielles (cimenteries, centrales électriques, pétrochimie …) sont contrôlées par un mécanisme d’échange de quotas de CO2. Jusqu’à présent le système a fonctionné de manière insatisfaisante car le prix du CO2 était trop bas. Mais ces dernières années, ce prix a augmenté et les grosses entreprises sont d’autant plus amenées à diminuer leurs émissions.[6]

Mobilité et transport, chauffage et électricité, agriculture et alimentation, production et consommation de biens et de services… Dans chacun de ces domaines, les trois acteurs ont un rôle à jouer afin de limiter le changement climatique.
 

Lire aussi

 

[3] Source : climat.be, le site fédéral belge pour une information fiable sur les changements climatiques

[4] En 2017. Source : climat.be

[5] Pour 2015. Source : Datadigest de la FEBIAC.

Dernière mise à jour
18 mars 2019
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Rédigé par
Jonas Moerman

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