Newsletter
Une fois par mois, recevez nos dernières actualités directement dans votre boîte mail.
Abonnez-vous ici >5 ans après l’accord de Paris sur le climat, on fait le bilan. Tout reste à faire. Mais pour la première fois les perspectives sont encourageantes.
2020 a été marqué par la crise COVID qui a provoqué des diminutions ponctuelles d’émissions de CO2. Sur l’année, elles auraient baissé de 4 à 7%. Mais cela ne doit pas masquer le tableau global du climat : dans l’ensemble, la concentration de gaz à effet de serre (GES) continue à augmenter. En bref, le robinet est moins ouvert mais la baignoire continue à se remplir…
> Lire en détails : Le coronavirus, une bonne chose pour le climat ?
195 États signaient en 2015 le premier accord juridiquement contraignant sur le climat. Le but : contenir le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, idéalement même 1,5°C.
> Voir aussi : L’accord de Paris, c’est quoi encore ?
Mais 5 ans plus tard, le constat est sans équivoque : l'Accord de Paris n'a entraîné aucune diminution visible des émissions de gaz à effet de serre.
En 2019 les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un niveau record de pratiquement 60 milliards de tonnes éq CO2 (Gtéq CO2).
Source : Emissions Gap Report, UNEP
L’Organisation Météorologique Mondiale[1] indique même que 2020 est en train de se classer sur le podium des années les plus chaudes jamais enregistrées et que « les six années écoulées depuis 2015 sont les plus chaudes qui ont été enregistrées ». La température moyenne à la surface du globe est 1,2°C supérieure à la période préindustrielle. Le cap de 1,5°C, limite fixée par l’Accord de Paris, pourrait être ponctuellement atteint dès 2024.
Les émissions continuent à augmenter mais on note par contre un changement dans la posture de plusieurs pays. Et cela donne enfin de l’espoir.
Les engagements ont une ambition plus forte :
Un sommet sur le climat a lieu le 12 décembre, pour fêter les 5 ans de l’Accord de Paris. Il servira également à préparer la COP 26[3], qui aura lieu en novembre 2021 à Glasgow.
Les politiques et actions actuelles nous emmènent toujours vers un réchauffement de 3°C, qui aurait des conséquences dramatiques.
> Lire aussi : Quelles sont les conséquences du changement climatique ?
Selon le Climate Action Tracker, ces nouveaux engagements permettraient de tabler sur un réchauffement de 2,1°C. C’est insuffisant par rapport aux 1,5°C qui ne devraient pas être dépassés mais c’est déjà un progrès important.
Mais il faut mettre en place des actions rapidement. Car plus on tarde à agir, plus les efforts à faire devront être importants.
Et il reste de grandes marges d’améliorations. À côté des engagements climat, les pays du G20 continuent par exemple à soutenir massivement les énergies fossiles. Suite au COVID-19, ils ont déjà engagé plus de 230 milliards de dollars (USD)[4] dans des plans de relance en faveur de secteurs responsables de la production et de la consommation de combustibles fossiles, notamment dans le secteur aérien et la production automobile. Alors que seulement 130 milliards seront consacrés aux énergies bas carbone (renouvelable et nucléaire).
Les émissions de gaz à effet de serre ont bien diminué.
Évolution des émissions de CO2 (en rouge) et de tous les gaz à effet de serre (en bleu) de la Belgique, entre 1990 et 2017. Projections entre 2017 et 2050. Scénario PNEC (Plan National Énergie Climat) élaboré par la Belgique à la demande de l’UE. Source : « Le défi climatique et comment le relever - Note à l'intention des Informateurs royaux », Professeur Van Ypersele, juin 2019
Mais cette réduction reste largement insuffisante.
La Belgique a enfin élaboré son plan d’actions énergie-climat pour la période 2021-2030, où elle s’engage à une réduction de 40% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Or, l'Europe vise maintenant une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. La Belgique et la Wallonie se sont alignées sur l’objectif européen, indispensables respecter l’Accord de Paris et arriver à la neutralité carbone en 2050. Les plans nationaux devront donc être révisés pour tenir compte de cet objectif beaucoup plus ambitieux.
Par ailleurs, après évaluation, la Commission européenne a indiqué que le plan d’actions belge manque de coordination entre les entités régionales et fédérale : c'est plus une juxtaposition de plans qu'une vision intégrée.[5]
Pour atteindre cet objectif, il faut agir à tous les niveaux et dans tous les secteurs, en combinant changements de comportements, adaptation de la législation et innovations techniques.
> Lire aussi : Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50% ?
Le gouvernement fédéral a mis à disposition l'outil My2050.be pour que chacun puisse tester des scénarios qui permettent d'atteindre un diminution de l'émission de gaz à effet de serre d'ici 2050. On joue avec les curseurs dans cinq secteurs : le transport, les bâtiments, l'industrie, la production d'énergie et l'agriculture.
> Voir aussi : Notre checklist de 16 actions concrètes pour le climat.
[2] Voir le communiqué de la Commission européenne (17 septembre 2020).
[3] Conférence des parties, organisée chaque année (sauf en 2020) par les Nations Unies depuis 1995.
[4] Voir le Production Gap Report "Les gouvernements du monde entier doivent réduire la production de combustibles fossiles de 6 % par an pour limiter un réchauffement mondial catastrophique"