74 % des Belges francophones[1] sont attentifs à l’origine des produits alimentaires lorsqu’ils et elles font leurs courses. Mais indiquer l’origine d’un aliment n’est obligatoire que pour les produits non-transformés[2]. Dès qu’un aliment a été transformé (même simplement mis en boîte), cette obligation disparaît.

> Lire aussi : « Comment connaître l’origine d’un aliment pour acheter local ? »

Certes, le local est « tendance » et on trouve de plus en plus de petits drapeaux ou d’indications sur « l’origine » d’un aliment sur l’emballage. Mais en pratique, l’info disponible est quasi-inexistante et se borne souvent à « fabriqué en Belgique » ou à mentionner l’origine d’un seul ingrédient.

La France – il y a décidément beaucoup de choses qui bougent en environnement en France – vient de sortir un nouveau projet : l’Origin’Info. Totalement sur base volontaire, ce nouveau logo donnera l’origine d’au moins 3 ingrédients primaires[3] d’un produit alimentaire transformé.

Le logo Origin'Info

Exemple d'informations mises en avant par le logo Origin'Info

D’ici la fin de l’année, l’information devrait être disponible pour 10 000 aliments.

Les bémols ?

  • Le projet est français. À moins d’acheter des produits français et emballés en France, il est probable qu’on ne voie pas beaucoup d’Origin’Info en Belgique.
  • C’est une démarche volontaire : aucune entreprise n’est obligée de le faire. Actuellement, 82 marques et distributeurs participent au projet. Si les poids lourds de la distribution française sont de la partie (Leclerc, Carrefour, Auchan, Intermarché…), il n’y a aucune grosse multinationale dans la liste des marques participantes (pas de Danone, de Nestlé, d’Unilever… Panzani et Bonduelle sont les seules « grosses marques » que l’on a pu identifier). Enfin, chaque entreprise est libre de choisir sur quels produits elle va afficher son Origin’Info.
  • L’information sera disponible soit sur l’étiquette, soit via un QR-code (qui renverra vers l’info). Dans ce dernier cas, on va probablement rater l’objectif de disponibilité de l’information de ce logo.
  • On ne s’intéresse qu’à l’origine. Or, l’origine est loin de représenter l’impact environnemental d’un aliment. Et ne dit rien sur les conditions de travail, de rémunération, de production… Certes, on peut difficilement reprocher à un logo qui renseigne l’origine de ne pas s’occuper du reste (il y a d’ailleurs d’autres labels qui peuvent répondre aux autres enjeux), mais il ne faudrait pas non plus penser que parce qu’on a un produit local, on a forcément un bon produit.

> Lire : Reconnaitre les labels pour manger durable

C’est cependant une avancée, officielle, encadrée et nationale. On espère qu’elle ne servira pas simplement à mettre en avant les produits qui sont déjà (principalement) locaux sans rien changer à l’assortiment.

Plus d’infos

 

[1] Étude de marché « Produits locaux et circuits courts », Observatoire de la consommation (Apaq-W), 2023.

[2] Fruits et légumes frais, viande, poisson.

[3] Ceux qui interviennent majoritairement dans la composition du produit : présent à plus de 50 %, caractéristique de l’aliment (le blé, la tomate pour une pizza par exemple) ou encore parce qu’il apparaît dans la dénomination / l’image du produit. Sont concernés les ingrédients agricoles (a priori pas l’eau, par exemple). Rien n’interdit d’afficher l’info pour plus de 3 ingrédients.

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