Pourquoi alterner les cultures dans son potager ?

Pourquoi alterner les cultures ?
Pourquoi alterner les cultures ?

Type de publication:

Thématiques : 

Mots-clés : 

Auteurs : 

Aurélie Melchior

Pratiquer la rotation des cultures dans son potager permet d’obtenir un sol équilibré et de limiter les « mauvaises » herbes. Mais encore ?

Changer l’emplacement des plantations chaque année – soit, pratiquer la rotation des cultures – permet d’obtenir un sol équilibré, bien structuré, limité en nuisibles et en « mauvaises » herbes. Un véritable atout pour un potager au naturel.

On déplace un légume de parcelle en parcelle. Après 3 à 6 ans, il a fait le tour du potager et revient à sa place initiale.

Les avantages de la rotation des cultures

Maintenir l’équilibre nutritif du sol

Les plantes ont chacune des besoins nutritifs différents. L’ail demande peu de nutriments, tandis que la tomate en consomme beaucoup. Et chaque plante a ses préférences : le chou absorbe beaucoup d’azote, le pois aime surtout le phosphore, la betterave préfère la potasse. Et certaines plantes, comme le haricot, viennent enrichir le sol.

Si on cultive chaque année le même légume (par exemple le chou) au même endroit, le sol s’épuise (en azote ici). Car les nutriments favoris de la plante disparaissent progressivement de la parcelle.

Pour maintenir un potager équilibré en nutriments, il faut donc alterner la culture de légumes qui ont des besoins différents.

Rompre le cycle des ravageurs et maladies liés au sol

Les cultures ont leurs ennemis fidèles : des prédateurs (les ravageurs) et des maladies qui menacent les plantes cultivées. Une même culture qui reste plusieurs années au même endroit favorise le développement de ses ennemis. D’année en année, certains nuisibles vivent ou survivent dans le sol et s’étendent quand le jardinier leur offre leurs légumes préférés « sur un plateau ».

Avec la rotation des cultures, il y a une alternance entre plantes sensibles et résistantes. Les maladies et insectes liés au sol interrompent leur cycle de développement quand ils ne trouvent pas d’hôte. À quelques exceptions près, une rotation sur 4 ans permet de contenir les principaux nuisibles.

Exploiter les différentes couches du sol

Les plantes puisent leur nourriture dans les différents niveaux du sol. Les longues racines (comme le panais) exploitent les couches inférieures. À côté, les légumes à enracinement peu profond (comme la mâche) se nourrissent en surface.

En diversifiant les cultures, la rotation permet de travailler le sol à des profondeurs différentes. Il conserve alors une bonne structure.

Gérer les « mauvaises » herbes

Certaines cultures sont dites « salissantes » car elles se laissent facilement envahir de plantes indésirables. C’est le cas de la carotte. À l’opposé, certaines plantes, comme la pomme de terre, développent rapidement un feuillage important. Elles empêchent les adventices de se développer. On dit que ces plantes sont « nettoyantes ».

La rotation des cultures alterne les deux types de plantes. Quand les cultures nettoyantes sont en place, elles ne laissent pas les « mauvaises » herbes se développer et produire des graines. L’année suivante, comme il y a peu de graines sur la parcelle, elle est moins envahie. Une culture salissante peut alors y être plantée sans risque d’être étouffée.  

Limiter les traitements

La rotation des cultures maintient l’intégrité du sol. Elle assure sa bonne structure et la disponibilité en nutriments. Elle limite aussi les nuisibles et les plantes indésirables. Toutes ces qualités permettent de diminuer les traitements à appliquer aux cultures. Insecticides, herbicides et autres pesticides restent au placard, pour le bien de notre santé et de l’environnement. Et on obtient un beau potager bio sans trop d'effort !

Comment s’y prendre ?

Que le potager soit en lignes ou en carrés, le cycle de rotation dépend de ce que l’on cultive. Découvrez comment pratiquer efficacement la rotation des cultures.

En savoir plus

Sources

  • Trédoulat T., 2011, « Le traité Rustica du jardinage avec la lune », éd. Rustica.
  • Thorez J.-P., 2008, « Pucerons, mildiou, limaces… Prévenir, identifier, soigner bio », éd. terre vivante.
  • Delvaux C. et Le Maux F., 2013, « Le Carnet potager », éd. De Noyelles.
  • Louis J.-P., 1999, « Jardiner plus naturel », éd. minerva.

 

Voir aussi

Aucune publication trouvée.