Projet Puzzle: cap sur la prévention des déchets!

Entre octobre 2003 et janvier 2004, une trentaine de ménages wallons ont participé au projet le " Puzzle de la prévention des déchets ". Ils se sont engagés à adopter des gestes pour produire moins de déchets: choisir des emballages consignés, éviter les lingettes jetables, éviter le suremballage, bien gérer son frigo... Le projet est maintenant achevé et le bilan est positif.

Ce projet, soutenu par la Commission européenne, est mené en Région wallonne par Espace Environnement et le Réseau Eco-consommation. Il est innovant par les outils développés, l'engagement demandé aux participants et la durée du projet. En effet, pendant 12 semaines, les ménages devaient noter leur production de déchets au jour le jour dans un "calculateur", peser leurs déchets compostables et toutvenant, assister à des visites le week-end, accorder des interviews à la presse et transmettre chaque semaine leurs résultats aux organisateurs.

Profils des participants

La composition du groupe de ménages était variée: avec ou sans enfants, familles nombreuses et ménages à une seule personne, en ville ou à la campagne, avec ou sans jardin... La plupart des participants se sont dits " sensibilisés " au départ du projet, mais cette sensibilité n'était pas toujours mise en pratique en ce qui concerne la prévention des déchets, plusieurs étaient de bons " trieurs " mais tous n'étaient pas encore initiés aux principes de l'éco-consommation.
Ce groupe n'est toutefois pas représentatif de la population wallonne et les résultats obtenus n'ont pas de valeur statistique.

Résultats!

L'évaluation du projet se base à la fois sur les chiffres et sur l'avis des participants. On note tout d'abord la très bonne participation des ménages engagés: sur 32 inscrits, trois ont abandonné dans les deux premières semaines et les 29 autres ont continué jusqu'au bout. On peut expliquer ce très faible taux d'abandon (eu égard aux contraintes pour les ménages) par l'engagement signé en début de projet, des résultats rapides, le suivi proposé par les organisateurs et les rencontres entre participants.
L'effet de groupe et d'encadrement a aussi permis de réels changements de comportements et une prise de conscience chez la majorité des participants, même ceux qui étaient à priori plus sensibilisés au départ.

Tout au long du projet, on observe une augmentation constante des " bons gestes ", ceux qui génèrent moins de déchets et une diminution concomitante des "mauvais gestes".

Trois exemples illustrent bien l'impact de ces " bons gestes ":

• La très grande majorité des participants boit de l'eau du robinet: 17 ménages buvaient déjà l'eau du robinet, 9 l'on adoptée avec le projet et seuls 3 ne consomment pas cette eau! Au total ce sont quelque 2500 litres qui ont été consacrés à la boisson, ce qui représente une économie moyenne de 1600 bouteilles jetables et de 170·/an/ménage.
• 50% du poids de la poubelle tout-venant wallonne sont des déchets compostables Une tonne de déchets organiques a été compostée au cours du projet! Le compostage à domicile représente une économie importante pour les ménages et la collectivité: il ne nécessite pas de transport ni de coûteuses infrastructures et ne génère pas de nuisances pour le voisinage.
• Les sacs plastiques sont un gaspillage qui peut souvent être évité. En préférant des sacs réutilisables, des caddies et autres caisses pliables pour le transport des achats, les participants ont évité entre 3700 et 4500 sacs jetables. Refuser un sac jetable permet aussi d'avoir des échanges constructifs avec les commerçants sur le problème des déchets.

Le poids de l'ensemble des poubelles tout-venant a légèrement diminué. Diverses raisons expliquent cette diminution relativement faible:

• La plupart des ménages compostaient déjà et ceux qui ont entamé un compost s'y sont mis dès la première semaine: on ne note donc pas de variation de poids dans la poubelle tout-venant du fait du compostage.
• La deuxième fraction la plus importante en poids sont les langes. Parmi les participants, aucun ménage n'a essayé les langes lavables.
• Une série d'efforts consentis par les participants n'ont pas eu d'effet visible sur le poids de la poubelle tout-venant: boire l'eau du robinet, refuser les sacs jetables, utiliser des piles rechargeables, éviter les barquettes jetables, choisir des emballages consignés pour les boissons...

Enfin, les participants se sont montrés plutôt satisfaits (25%) et même tout à fait satisfaits (75%) d'avoir participé à ce projet et tous déclarent vouloir poursuivre leurs efforts.

Un projet basé sur la même méthode est mené à Rennes (avec 37 ménages), il se terminera fin juin. La comparaison des résultats wallons et français ne manquera pas d'intérêt!

Voir ausi : Dialogue autour d'expériences pilotes de changement de comportements