L'objet inutile du mois : la brosse à dents de Bioman

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Il fait un temps radieux ce matin dans la paisible forêt de Sherwood [il y régnait un calme inhabituel depuis que Robin des Bois ne volait plus les riches pour donner aux pauvres - il avait en effet conclu un accord de solidarité spéciale et nationale en prélevant automatiquement 3% de la bourse des riches de la région, monnayant ainsi la paix sociale].

Soudain, résonne dans la forêt le chant gracieux d’une enfant tout de rouge vêtue.
« Eh oh, eh oh, je reviens du McDo », chantait-elle, le cœur rempli d’allégresse et de naïveté chaperonienne. Elle allait rendre visite à sa mère-grand, le panier rempli d’un maxi-menu alléchant.

Patatras ! D’un coup d’un seul apparaît le loup qui bloque la route du Petit Chaperon.
« Ohlà mignonne, cria-t-il, donne-moi ton panier ou d’un coup je t’assomme.
– Mais voyons, dit le Petit Chaperon Rouge, comment se peut-il que vous ayez encore faim ? Entre vos grandes dents j’aperçois encore des restes de la chèvre de Monsieur Seguin que vous dévorâtes hier.
– Parbleu ! dit le loup. Je m’étais pourtant brossé les dents ! »

C’est à ce moment précis, appelé par cette formule magique, qu’apparu Bioman dans un éclair et un tonnerre de poussière, sa brosse à dents magique en main.
Il s’exclama : « Loup ! Voici de quoi te nettoyer les dents de manière parfaite ! Profite de ses poils révolutionnaires pour un nettoyage efficace et une expérience sensorielle extraordinaire  ! * »

Ni une ni deux, le loup se saisit de la brosse.

Tellement subjugué par tant d’avancée technologique concentrée dans un si petit objet, il ne vit pas que Bioman en avait profité pour disparaître aussi vite qu’il était arrivé, emportant avec lui le panier du Petit Chaperon Rouge. Penaude, la petite n’attendit pas son reste et s’encourut les bras vides [mais dû s’arrêter 100m plus loin pour reprendre son souffle, faute d’exercice suffisant et de visites fast-foodiennes trop fréquentes].

Une fois remis de ses émotions, le loup se retrouva bien marri quand la bise de la clairvoyance fut revenue. Il avait en effet en main une brosse à dents tout à fait classique dans laquelle Bioman, le fourbe, avait installé une pile jetable pour en faire osciller et pivoter les poils.

« Ventrebleu ! Je me suis fait eu par ce (gu)gusse en collants jaunes : ce n’est même pas une brosse à dents électrique ce brol ! » [car le loup était né à Bruxelles, encore une célébrité dont on ignore la belgitude.]

« La pile n’est même pas remplaçable, continua-t-il, et je vais devoir casser la brosse une fois la pile usée** afin de l’en extraire si je ne veux pas polluer ma belle forêt. Je ne suis pas sûr que tout le monde pensera à ça malheureusement ! » [car c’est un loup, certes, mais un loup conscientisé par la cause environnementale.]

Le loup avait été pris pour un pigeon, en voilà bien un comble ! Dégoûté, il jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus et s’en alla cueillir quelques baies afin de calmer la faim qui le tenaillait.

Moralité de l’histoire : à trop écouter les trompettes de la publicité, on se fait berner...
[Moralité alternative : Bioman est sournois. Un mythe s’écroule.]


* les termes « poils révolutionnaires » et « expérience sensorielle extraordinaire » sont issus du descriptif officiel du site. Si si !
** après de deux à six semaines d’utilisation si l’on en croit les comptes-rendus d’utilisateurs.

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