Chers tous.

Vous qui êtes adorateurs du trou, anciens ministres de la dette publique, groupies de Serge Gainsbourg, fabricants de donuts ou philosophes intersidéraux, j’ai un sentiment à partager avec vous.
En effet, je fus frappé par une révélation en ce petit matin encore nocturne de septembre.
En émergeant de mon lit douillet, je me suis demandé : mais au fond, est-ce que quelqu’un dans ce bas-monde pense à la vie d’un trou ?

Qui pense au sort de cette pauvre petite chose trop souvent ignorée ? Car finalement, on ne se demande jamais ce que pense le trou !
Vous me direz, plein de bon sens que vous êtes, qu’un trou n’est jamais qu’un vide et que le vide ne peut pas penser, et donc, ne peux pas souffrir (cela dit je connais des cerveaux vides qui pensent, mais c’est un autre sujet, ne nous dispersons pas).

Détrompez-vous, le trou a une âme. Et une âme qui souffre : imaginez-vous un instant, n’exister que par la présence de ce qui vous entoure, quelle abstraction du soi, quelle négation de l’essence même de l’existence. Passer sa vie entière à se demander « to be or not to be ? », laissé dans l’ignorance intersidérale de nos vies trop remplies où le trou n’arrive plus à faire le sien.

Quelle déchéance.

A ce stade je sens bien chez certains d’entre-vous un soupçon de doute quant à la provenance plus ou moins légale de mes céréales du matin.

Pourtant, eh oui, pourtant, rien d’hallucinogène n’a été impliqué dans la rédaction de ce billet. Mais l’objet de ce mois-ci est tout simplement… hallucinant et sans doute mon cerveau nage-t-il dans un état de perplexité avancée face au renforçateur de trou, autrement nommé l’applicateur à oeillets.

Les stakhanovistes de la pose d’œillets et les écoliers en mal d’occupation se réjouiront sans doute. Voilà enfin un objet pensé pour leur faciliter la vie. En effet, d’un geste souple et habile, vous voilà dans la position du poseur de trou supersonique, virevoltant de feuille en feuille avec une dextérité que d’aucuns vous envient déjà.

Eh bien même pas. Figurez-vous que l’applicateur à œillets nécessite d’enserrer la feuille par le dessous au moyen d’un pièce mobile qui vient se positionner dans le trou, face à l’œillet, histoire de ne pas coller de travers.

Résultat ? Ça va aussi vite de poser l’œillet à la main, même si, une certaine décence et la peur de voir mon chef se demander à quoi je passe mon temps m’ont empêché de vérifier cela, montre en main, sur un paquet de 200 feuilles.

Mais ce n’est que partie remise !

Dernière mise à jour
17 septembre 2012
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