Cette "sympathique" odeur de solvant quand on repeint son intérieur n'est pas une obligation. Les peintures naturelles offrent une solution saine, écologique et souvent économique. Quelques infos à lire avant de se ruer sur le premier pot de peinture venu au magasin de bricolage.
Dans ces peintures, le solvant principal est l'eau. Mais elles contiennent souvent d'autres solvants, ainsi que des pigments métalliques et des additifs. Toutes ces substances sont problématiques pour la santé et l'environnement. Parfois des pesticides sont ajoutés comme conservateurs.
Les peintures à l'eau couvrent moins de surface que les peintures synthétiques pour une même quantité. Par contre, elles sèchent plus vite et leur odeur est moins forte.
La plupart des matières qui les composent proviennent de la pétrochimie, industrie basée sur une ressource non renouvelable. Elles sont toxiques pour l'environnement et la santé. Les liants sont des résines synthétiques qui peuvent irriter les voies respiratoires et provoquer des dermites. Les solvants sont constitués d'hydrocarbures (white-spirit, toluène, xylène...). En se volatilisant, ils polluent l'air et peuvent causer des intoxications parfois très sévères, des dermatoses et des allergies. Les pigments les plus toxiques sont ceux à base de métaux lourds comme le plomb, le zinc, le chrome, le cadmium... Ils sont responsables d'intoxications.
Composées de grosses molécules qui forment un « film » en surface, les peintures synthétiques sèchent rapidement par évaporation du solvant mais imprègnent peu le support, ce qui diminue leur durée de vie.
La fiche-conseil Peintures, environnement et santé fournit des informations plus approfondies sur les peintures et leurs effets sur l'environnement et la santé.
La peinture est un mélange de plusieurs constituants :
À ces composés de base s'ajoutent :
Les fabricants ne sont pas obligés de détailler la composition complète d'une peinture. La fiche technique sera toujours plus exhaustive. Pour savoir quels ingrédients éviter et lesquels ne sont pas problématiques, la liste d'ingrédients qui figure dans la section peintures de la brochure « Les étiquettes sans prise de tête » pourra être utile.
Même si elle sonne bien, l'appellation « peinture naturelle » ne garantit rien en soi. Idem pour d'autres mots pourtant évocateurs comme « Nature », « Environnement », « Éco »… À noter qu'une peinture « bio » est un abus de langage, l'appellation bio ne pouvant s'appliquer qu'à des ingrédients issus de l'agriculture ou de l'élevage biologiques.
Il est donc toujours indispensable de se documenter, de demander la fiche technique de la peinture et de lire sa composition. Les marques qui donnent une information complète, transparente, facile à trouver et à comprendre sont à privilégier. Ceci dit, les magasins spécialisés en matériaux d'éco-construction ont déjà fait le tri et proposent à priori des marques fiables.
Plusieurs labels existent pour les peintures. Ce sont principalement l'Ange Bleu, Natureplus, NF Environnement, et l'Écolabel européen.
Ces labels, basés sur une analyse du cycle de vie du produit, garantissent le respect de critères environnementaux : l'interdiction ou la limitation stricte des composants toxiques ou des COV, par exemple. Ils sont contrôlés par des organismes indépendants.
Le label Natureplus prête aussi une attention particulière aux matières premières renouvelables, aux critères écologiques pour l'emballage ou encore à la limitation de la consommation d'énergie lors de la production.
Attention, l'absence de label ne permet pas de tirer de conclusions. Les labels ont en effet un coût dans lequel les producteurs de peintures dites « écologiques » n'investissent pas forcément.
N'hésitez pas à consulter le site www.infolabel.be ou la brochure interactive « Les étiquettes sans prise de tête ».
À rendement égal, une peinture naturelle n'est pas nécessairement plus chère qu'une peinture plus conventionnelle (surtout comparée à une peinture de marque !).
Pour une peinture murale blanche, voici quelques prix indicatifs au m² et par couche :
peinture acrylique de marque : |
1,80 € |
peinture latex de marque : |
1,17 € |
peinture écologique de marque : |
1,26 € |
peinture à l'argile prête à l'emploi : |
1,25 € |
peinture à l'argile à mélanger soi-même : |
0,84 € |
peinture à la chaux prête à l'emploi : |
1,95 € |
peinture à la chaux aérienne à mélanger soi-même : |
0,10 € |
(prix 2014)
Une peinture naturelle est économe de deux manières : elle a un excellent rendement à la superficie et l'imprégnation des supports en profondeur lui assure un vieillissement différent. Au lieu de s'écailler, elle s'use de manière imperceptible, si bien qu'au moment de la rafraîchir, un léger ponçage suffit pour préparer la surface. Des travaux de décapage pénibles ne sont donc pas nécessaires.
Les résidus de peinture et de solvants sont toxiques et classés dans les petits déchets chimiques. Mieux vaut donc rassembler les fonds de peintures et les porter au parc à conteneurs le plus proche ou les confier à une collecte spécifique si celle-ci existe dans votre commune. Votre intercommunale pourra vous renseigner (voir la fiche-conseil 49 : « les parcs à conteneurs »). Certaines peintures naturelles sont compostables... mais il faut bien se renseigner auprès du fabricant avant de mettre les restes de peinture au compost !