Grand Paris : chantier test pour l'économie circulaire. Inspirant !

Déchets de chantier
Déchets de chantier

Si les citoyens récupèrent de plus en plus les matériaux de déconstruction, cela vaut aussi pour les chantiers publics. Ainsi, le chantier pharaonique du Grand Paris, qui verra notamment la mise en oeuvre de plusieurs dizaines de projets de métros, tramways, tram-trains, RER, tangentielle, etc. devra rencontrer des exigences d'économie circulaire, notamment pour l’évacuation et la valorisation des 43 millions de tonnes de déblais de déconstruction de bâtiments et surtout, de forage de tunnels. Les chantiers du Grand Paris seront d’abord producteurs de matériaux, avec la déconstruction d’une centaine de bâtiment de toute nature (60 000 t) puis le percement de 200 km de tunnels. Sur les premiers chantiers de déconstruction, la Société du Grand Paris (SGP) ambitionne de recycler 95 % des matériaux de démolition.

L’évacuation devrait se faire par voie fluviale ou ferrée pour réduire les nuisances sonores liées au transport routier. Des barges pourraient acheminer les déblais vers d’anciennes carrières à réaménager. Au retour, elles emporteraient des matériaux pour la construction du métro, des gares et des projets urbains lancés alentours des lignes de métro. Une boucle vertueuse.

Le maître d’ouvrage prévoit aussi de valoriser 70 % des déblais, une véritable gageure, car les tunneliers remontent les couches géologiques en les mélangeant. Il faudra donc trouver des solutions créatives pour leur réutilisation.

Le secteur produirait 250 millions de tonnes de déchets par an, dont 90 % de matériaux inertes à valoriser dans des produits finis d'une part, dans le réaménagement de carrières pour la fraction non recyclable d'autre part. En trente ans, la part des matériaux recyclés a été multipliée par trois, passant de 4 à 10 % du total des granulats produits. Les carriers prévoient de la multiplier à nouveau par deux d’ici à 2010 pour atteindre 15 % (30 millions de tonnes).

Une étude de la Cellule économique du Rhône-Alpes a montré en 2014 que 63 % des déchets inertes du BTP régionaux étaient valorisés dans le produit fini ou en carrière. Un chiffre assez proche des 70 % fixés par une directive européenne pour 2030.

L’activité s’avère rentable, et la conjoncture sociale lui est favorable. Une boucle vertueuse se dessine là aussi, dans la mesure où il y a correspondance entre une demande sociétale de consommation responsable des ressources naturelles et la difficulté pour les carriers de renouveler leurs gisements. Les bénéfices sont aussi économiques et les acteurs économiques ne s'y sont pas trompés, qui ont saisi l'opportunité avant même que le politique s'en mêle. On passe ainsi d'une « économie linéaire de stock » à « une économie circulaire de gestion de flux de matières », avec la possibilité de gagner au passage deux ou trois points de PIB, de créer 500 000 emplois ou de réduire l’effet de serre de 50 à 60 %.

Source : http://www.chantiersdefrance.fr/article/grand-paris-le-recyclage-des-deb...

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