On ne sait plus quoi inventer ! Voilà qu’on met des paillettes dans la colle. Pour égayer la rentrée, sans doute.
Être colle n’est pas facile.
Imaginez donc. On attend beaucoup de vous. Parfois même, on s’attend à ce que vous fassiez des miracles, là, vite, maintenant, tout de suite !
On s’attend à ce que vous colliez tout et n’importe quoi.
Ah, les gens sont difficiles et peu au courant de vos contraintes. Parfois vous n’avez aucune affinité pour le plastique. Ou la simple vue d’un morceau de bois vous révulse. Et pourtant, on veut que vous colliez tout ça ensemble. Et sans jamais sécher trop vite. Ni trop lentement. Sans coller sur les doigts. Mais en résistant à l’eau. Et au soleil. Et aux chocs répétés.
Alors, forcément, certaines colles veulent plaire à tout prix.
Et en voici une qui mise sur les paillettes.
Oui, une colle… à paillettes.
Oui, des paillettes dans un truc qui, par définition, est caché une fois utilisé.
Cette colle ne brille donc que pendant cet instant fugace de la courte étreinte avec le papier, car au-delà, son horizon n’est fait que d’écrasement, de promiscuité, de sécheresse et d’obscurité pour l’éternité.
Dur.
Du coup, on se demande légitimement : les paillettes, ça sert à quoi ?
À se faire plus facilement acheter ? Vous aussi vous l’entendez ce « Mamaaaaan, Papaaaaaa, moi ze veux celle qui briiiiille ! Sivoupléééééé » ?
À utiliser des ressources pour 3 secondes d’intérêt potentiel ?
À introduire des micromachins dans l’environnement ? C’est pas comme si on essayait de limiter la pollution due aux microplastiques…
À faire des soirées disco chez les poissons ? À tous les coups on va se retrouver avec des mains pleines de colle parce que c’est trop marrant de s’en mettre pleins les doigts parce que ça brille. Et quand on se lave les mains pleines de colles, où vont les paillettes ? Dans l’eau évidemment.
Sans doute un peu de tout cela.
Allez, soyons de bonne composition : cette colle peut aussi servir de décoration, sur des ballons par exemple. Plus comme une peinture que comme une colle. Mais alors, pourquoi pas de la peinture pailletée ? On reste dubitatifs…
Après, chacun·e fait ce qu’il veut. Mais sachez qu’on n’a pas encore vu de colle écologique avec paillettes.
Pour coller du papier, le mieux c’est une colle blanche simple et à base d’amidon. La plupart des autres colles contiennent des conservateurs allergisants. À défaut de colle à base d’amidon (notamment si on veut coller autre chose que du papier), on préfère une colle sans solvant [1] ou portant le marquage CE.
Certains fabricants semblent considérer leur colle comme un jouet. C’est le cas pour certaines colles à paillettes. Or, depuis 2017, les conservateurs fortement allergisants utilisés dans les jouets doivent respecter des valeurs limites.[2]
Ahlàlà, qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer les colles ?