La pollution de l’air coûte 1250€ par habitant en Europe

La pollution de l'air coûte cher
La pollution de l'air coûte cher

Les transports polluent l'air. Et causent de ce fait des problèmes de santé, qui coûtent cher : 1250€ par personne en Europe, d'après une récente étude.

La pollution de l’air est nocive pour la santé, en particulier dans les centres urbains. Et elle provient notamment des transports. Combien ces impacts sur la santé coûtent-t-il à la collectivité ? C’est la question sur laquelle s’est penchée une nouvelle étude, menée dans 432 villes et régions de 30 pays européens.[1] Elle a fait les comptes et le montant est pharamineux : 166 milliards d’euros pour 130 millions d’habitants, soit 1250€ par personne.
 

Comment la pollution de l’air augmente les coûts liés à la santé

L’étude a évalué le coût des impacts provoqués par les particules fines (PM2,5 et PM10)[2], l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2). Dans les villes, ces polluants proviennent des diverses sources : transports, chauffage des bâtiments, agriculture, industrie… Les auteurs de l’étude se sont intéressés en particulier aux coûts de la pollution liée aux transports.

Ses effets sur la santé sont nombreux : morts prématurées, mortalité infantile, admissions à l’hôpital pour des problèmes cardiaques et respiratoires, augmentation des bronchites, usage de médicaments, jours de travail non prestés et incapacités liées aux maladies.

L’étude se base sur les données de l’OMS et de l’Agence Européenne de l’Environnement.[3] Elles évaluent le nombre de décès dus à la pollution atmosphérique à 400 000 par an, dont 9000 en Belgique.

Ce sont les particules fines qui génèrent, de loin, les coûts les plus importants.

> Lire aussi : Quelle voiture utiliser pour moins polluer ?

Une autre étude montre que l’exposition à la pollution de l’air pourrait augmenter de 21% le risque de mourir de la Covid-19 en Belgique.[4]
 

La Belgique mauvaise élève

Cinq villes belges et la Région bruxelloise ont été incluses dans l’étude. Avec une facture de 3,3 milliards d’euros pour 2,56 millions d’habitants, les coûts s’y élèvent en moyenne à 1285 €/habitant, soit plus que la moyenne européenne.

C’est à Gand qu’on observe les valeurs de pollution, et donc les coûts, les plus élevés. Anvers et Bruxelles ne sont pas loin derrière. Mais les concentrations de PM2,5 dépassent les normes de l’OMS[5] dans toutes les zones étudiées.

 

Coût total

(millions d’€)

Nombre d’habitants (milliers)

Coût par habitant

(€)

Moyenne PM2,5

(µg/m³/an)

Moyenne PM10

(µg/m³/an)

Moyenne NO2

(µg/m³/an)

Région bruxelloise

1590

1137

1395

 12,62

19,55

24,78

Anvers

744

498

1493

14,24

23,48

 

Charleroi

162

204

795

11,86

19,35

21,93

Gand

386

248

1556

15,06

27,5

29,11

Liège

314

377

833

10,74

19,44

25,33

Mons

94

92

1018

10,84

18,32

26,23

Valeurs limites recommandées par l’OMS

10

20

40

En rouge : dépassement des valeurs-guide de l’OMS

 

Pollution de l'air due aux véhicules à Bruxelles
Exemple pour la Région bruxelloise :
la pollution de l’air coûte 1,59 milliards d’euros/an (1395€/habitant) dont 81,4% sont dus aux particules.

 

Comment réduire la pollution de l’air ?

On a tout intérêt à réduire la pollution de l’air, tant pour sa santé que pour des raisons économiques.

C’est en ville que la qualité de l’air laisse le plus à désirer. C’est pourquoi plusieurs centres urbains ont instauré une « Low Emission Zone » (LEZ), où la circulation des véhicules les plus polluants est interdite.

La Région bruxelloise a instauré une LEZ en 2018. Résultat : le bilan 2019 indique une nette amélioration au niveau des polluants (NOX[6] et PM2,5).[7] On note en particulier une impressionnante réduction de 75% du black carbon[8] (BC). Cela s’explique par la mise hors circulation des véhicules les plus anciens.

Afin de mieux suivre la situation, le projet « remote sensing » vient d'ailleurs de voir le jour à Bruxelles. Son objectif est de mesurer en temps réel la pollution générée par les véhicules. Il est mené dans le cadre du « partenariat pour l’air pur »[9], qui réunit citoyens, associations, universités et pouvoirs publics.

Pour améliorer la qualité de l’air, les mesures publiques ne suffisent pas. Il faut la participation de chacun.

> Pour en savoir sur la participation des citoyens, des entreprises et des pouvoirs publics: Moins rouler en voiture pour préserver le climat.

On peut agir à son niveau pour limiter les particules fines :

  • Préférer des alternatives à la voiture dès que possible : marche ou vélo pour les petits trajets, transports en commun, covoiturage...
  • Mieux gérer son chauffage, surtout si on se chauffe au bois.

> Voir tous nos conseils pour limiter ses émissions de particules fines.

 

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[2] Les PM2,5 désignent les particules d’une taille inférieure à 2,5 µm (0,0025 mm) et PM10 (particules inférieures à 10µm ou 0,01 mm).

[4] Parue dans « Cardiovascular Research » et citée par la RTBF.

[5] Organisation Mondiale de la Santé.

[6] Les NOX (oxydes d’azote) regroupent le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). À Bruxellois, ils sont surtout émis par les véhicules diesel et le chauffage des bâtiments (mazout).  

[8] Les particules de black carbon sont ultrafines (0,01µm à 0,5µm) et sont très liées au trafic routier (vieux moteurs diesel).

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