En cette sainte période pascale, et de grand messe (aha) de l’œuf en chocolat et autres peintures sur coquilles, voyons un peu ce que l’on nous a pondu (re-aha) comme panier d’accessoires inutiles bien de saison.
Parlons surtout du roi de ces vacances : l’œuf, cette invention fantastique de simplicité *.
Rendez-vous compte, voilà un produit qui peut se manger seul, sans accompagnement, qui s’accommode de mille et une façons, qui est super bon, plein de protéines et fourni naturellement avec un emballage extrêmement pratique, facile à ouvrir (trop facile, diront les maladroits...) et supportant les températures élevées ! Tout ça de base, sans options, naturellement. Que demander de plus ? Pardi, la belle invention que voilà.
Mais vous connaissez nos têtes pensantes en objets inutiles, tout cela était bien trop simple et bien trop bon marché.
Voyez plutôt.
Vous souhaitez vider un œuf pour le décorer et l’utiliser ad vitam en tant que décoration ?
L’emballage de l’œuf est bien conçu : il vous suffit de faire deux trous et de souffler dans l’un d’eux. Vous avez besoin d’une coquille (fournie), d’une aiguille (on a toujours bien une aiguille sous la main et hors d’une botte de foin) et d’une bouche (ça, en général, on a aussi). Non non, malheureux, c’est trop simple voyons ! Achetons plutôt une pompe qui injecte de l’air dans l’œuf pour faire la même chose. C’est plus long et il faut laver l’accessoire après.
Vous voulez éviter que les œufs éclatent à la cuisson ?
Facile : il suffit de faire un petit trou à l’extrémité la plus large de l’œuf avant de le plonger dans l’eau bouillante. Il faut : une coquille (on l’a toujours), une aiguille (la même ! mais fichtre, quels mauvais consommateurs nous sommes à ne pas avoir acheté une nouvelle aiguille exprès !).
Oui mais c’est tellement fastidieux. Et si on inventait un truc qui perce l’œuf tout seul ? Voilà le pique-œuf, soit un support en plastique ou en métal, muni d’une pointe en son centre (support à qui vous devrez trouver une place quelque part dans votre cuisine, sinon c’est pas drôle).
Vous voulez (aller) vous (faire) cuire un œuf ?
Facile encore : la coquille (encore elle) résiste à la cuisson et n’importe quel poêlon dans lequel on met de l’eau à chauffer peut faire l’affaire (n’oubliez pas le couvercle...). Prévoir aussi une montre ou un sablier.
Argh non, vous n’y êtes pas, c’est de nouveau trop simple : achetez plutôt une machine expressément faite pour ça ! La casserole c’est tellement dépassé.
Super ! A quand le cuit-crêpes ? Le cuit-chicons ? Le cuit-patates ? Le cuit-carottes ? Le cuit-cui ? (hum, pardon...).
Je n’irai pas par quatre chemins : ces accessoires censés nous simplifier la vie, justes bon à nous fourguer un appareil de plus, et nous, ça nous pèle (hum, arrêtons ici les jeux de mots gallinacés, sinon on ne va pas s’en sortir).
Cela dit, tout ceci est bien anodin voire peut être utile pour les plus dévoreurs d’œufs d’entre-nous.
Par contre, ce qui ne l’est pas, c’est le poussin coloré.
Précision : le poussin – vivant – coloré. Pas un poussin en sucre coloré, non non, le vrai petit de la poule qui sort de l’œuf qu’on n’a pas mangé, mais coloré. A l’aide d’un colorant censé être alimentaire et injecté dans l’œuf. Incroyable mais vrai. C’est une tradition dans certains pays. Chez nous ça a disparu, visiblement. Même si c’est une tradition, un objet inutile, c’est drôle, un animal trafiqué, c’est déprimant...
Ah, dernière chose : de nombreuses études montreraient qu’il n’y a pas beaucoup de liens entre consommation d’œufs** et cholestérol. Histoire de terminer sur une note un peu plus positive... :-)
* encore que, sait-on enfin si c’est la poule qui vient de l’œuf ou l’œuf de la poule ? Mmmhh, je ne vous promets pas de relire le tout Aristote illustré avant le mois prochain.
** de préférence fermiers et/ou bio, voyez notre dossier sur le sujet !
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