Poutres, madriers, chevrons de structure, bardages, panneaux, châssis, escaliers, planchers, terrasses, cabanons, bardeaux, clôtures, modules extérieurs pour enfants... Les usages du bois dans la construction reprennent du terrain. Les utilisations modernes du bois dans les bâtiments rencontrent les préoccupations actuelles de confort, d'économies d'énergie et, plus globalement, de durabilité de la mise en oeuvre.
Aujourd'hui, il est possible d'envisager l'utilisation du bois dans la construction et les aménagements intérieurs sans traitement sous certaines conditions.
Le bois a plein d'avantages : travail facile et agréable, chaud au toucher et à la vue, parfois disponible localement, fixation du carbone (CO2), qualités techniques et esthétiques...
Mais en tant que matériau d'origine végétale, il peut être endommagé voire détruit par des insectes, des champignons et moisissures ainsi que par le feu.
Ces risques dépendent de plusieurs facteurs : l'exposition à l'humidité, la durabilité naturelle de l'essence (l'espèce de l'arbre), la présence de fissures, la qualité du façonnage, le traitement et/ou le recouvrement éventuels, la qualité de la mise en oeuvre, etc.
Il existe une panoplie de produits de traitement chimique du bois (Voir fiche-conseil n°78 « Le traitement du bois ») :
Certaines de ces molécules actives ont été interdites étant donné leur nocivité avérée, notamment le PCP (Pentachlorophénol), le lindane, les produits à base d'arsenic et de mercure.
Ces insecticides et fongicides préventifs ne sont pas sans risque de pollution de l'environnement : lors de la production, par exemple, ou en cas d'incendie. Ils peuvent également polluer l'air intérieur de nos maisons lors de l'utilisation ou, plus insidieusement, en relarguant des substances nocives sur la durée. Tout cela n'est pas non plus sans conséquences pour notre santé.
Autant dire qu'il est toujours intéressant de se demander si une solution alternative existe aux traitements chimiques du bois. Regardons cela de plus près !
Pour évaluer les risques de dégradation et les traitements qui seraient éventuellement nécessaires, nous pouvons nous baser sur 5 classes de risques qui sont fonction de l'usage du bois.
Classe de risque
|
Conditions d'exposition |
Exposition à |
Distribution des agents biologiques |
Mesures de protection |
Type de protection |
|||
Champi-gnons |
Insectes |
Termites |
Org. Marins |
|||||
1 |
Bois d'intérieur en milieu sec. Fonctions de revêtement et de finition. |
Aucune |
- |
Présents |
Loc. présents |
- |
Traitement facultatif en évaluant si le prix est supérieur à celui d'une réparation ou d'un traitement curatif. |
Superficielle. |
2 |
Bois à fonction structurale en milieu fermé ; Bois avec risque d'humidification. |
Occas. |
Présents |
Présents |
Loc. présents |
- |
Traitement préventif recommandé, en particulier en cas de réparations difficiles et coûteuses. |
Profondeur |
3 |
Bois soumis à des périodes d'humidité et de sécheresse, sans contact avec le terrain. |
Fréquente |
Présents |
Présents |
Loc. présents |
- |
Traitement préventif recommandé, en particulier en cas de réparations difficiles et coûteuses. |
Superficielle, |
4 |
Bois au contact permanent d'une source d'humidité. Humidité du bois >20%. Bois d'intérieur ou d'extérieur. |
Permanente |
Présents |
Présents |
Loc. présents |
- |
Traitement préventif et procédures de construction appropriées. |
Profondeur |
5 |
Bois au contact permanent de l'eau salée. L'humidité du bois est toujours > à 20%. Partie immergée attaquée par les invertébrés marins, partie aérienne en risque classe 4 |
Permanente |
Présents |
Présents |
Loc. présents |
Présents |
Traitement préventif aux sels hydrosolubles, outre aux procédures de construction appropriées. |
Profondeur |
Source : www.isve.com (Traitement du bois et broyage des déchets).
On peut également choisir une essence de bois adaptée qui permettra éventuellement de se passer d'un traitement chimique.
Le tableau nous montre que, pour les essences de feuillus en milieu tempéré et pour la classe 3, ce sont le noyer, le châtaigner, le chêne rouvre pédonculé et le robinier qui sont indiqués. Pour la classe 4, seul le châtaignier, le chêne rouvre pédonculé et le robinier sont conseillés.
Pour les essences résineuses en milieu tempéré et pour la classe 3, le cèdre, le douglas, le mélèze, le pin maritime et le pin sylvestre sont indiqués.
Feuillus et résineux |
1 |
2 |
3* |
4* |
Douglas |
oui |
oui |
oui |
non |
Mélèze |
oui |
oui |
oui |
non |
Pin sylvestre |
oui |
oui |
non |
non |
Sapin, Épicéa |
non |
non |
non |
non |
Red cedar |
oui |
oui |
oui |
non |
Châtaignier |
oui |
oui |
oui |
non |
Chêne |
oui |
oui |
oui |
non |
Hêtre |
non |
non |
non |
non |
Robinier |
oui |
oui |
oui |
oui |
Ayous |
non |
non |
non |
non |
Doussié |
oui |
oui |
oui |
oui |
Iroko |
oui |
oui |
oui |
oui |
Sipo |
oui |
oui |
oui |
non |
Teck d'Asie |
oui |
oui |
oui |
oui |
Durabilité naturelle des essences permettant d'utiliser le bois avec ou sans traitement dans les classes de risques.
Source : www.crit.archi.fr
La « protection constructive » met le bois en oeuvre de façon à pouvoir se passer complètement de produits de traitement préventifs.
Il faut savoir que le bois mis en oeuvre ne sera endommagé que sous certaines conditions :
Si l'on arrive à éviter ces conditions favorables à la dégradation biologique du bois, on pourra réduire le recours à l'utilisation de produits de traitements.
L'humidité peut être contrôlée avec un humidimètre pour bois (aussi lors de l'achat de bois de chauffage). La protection du bois aux intempéries à plus long terme peut être obtenue techniquement lors de la conception et la mise en oeuvre. Par exemple :
Pour la maison :
Pour un bardage :
Pour les châssis :
Pour une terrasse en bois :
Plusieurs techniques alternatives de traitement du bois existent et limitent l'impact sur la santé et l'environnement.
Première option : les traitements « industriels » préventifs du bois, par exemple :
Une deuxième option : les produits de traitement « écologiques » du bois. Choisissons de préférence des produits labellisés (Naturplus, NF Environnement, Ecolabel européen...) et évitons les produits mentionnant des pictogrammes de danger.
Littérature :
Sur le Web :