Il existe 5 grands systèmes de langes. C’est l’agencement et la forme des parties du lange qui diffèrent d’un système à l’autre. Ils ont chacun leurs avantages et inconvénients en matière de facilité d’entretien, de durabilité dans le temps et de prix.
Lange à nouer, fermé par un noeud ou par un snappi
Le lange se compose d’un simple carré ou triangle de tissu, dans le style tetra. Il se noue avec des cordons ou se ferme à l’aide d’une attache en forme de « T » appelée « snappi ».
On peut ajouter un insert à l’intérieur. On surmonte le tout d’une culotte de protection.
Ce système convient bien aux nouveau-nés car ils bougent peu. Moins simple d’utilisation mais très économique, le lange à nouer peut se réutiliser comme insert quand l’enfant est plus grand.
La couche du lange classique est préformée pour s’adapter à la morphologie de bébé. Des élastiques enlacent les cuisses et la taille pour réduire les risques de fuites. Des pressions, des velcros ou, plus rarement, des lacets permettent de fermer le lange.
Cette couche est bien adaptée à la nuit et aux siestes car on peut y glisser un insert. Ici aussi, on termine par une culotte de protection. Il faut donc enfiler plusieurs épaisseurs séparées à bébé. Cela prend plus de temps à mettre mais évite de laver la culotte à chaque fois. Les parties indépendantes sèchent aussi plus vite.
La couche préformée est cousue à la culotte de protection. Comme on manipule peu d’épaisseurs, le lange s’enfile aussi vite qu’un lange jetable. On peut aussi ajouter un insert pour les gros pipis (ou pour le dodo par exemple).
Son avantage en fait son inconvénient : comme les parties sont indissociables, il faut laver la culotte imperméable à chaque fois que la couche est sale. Elle s’use alors plus vite et risque de fuiter. Le séchage prend aussi plus de temps.
Une variante : le TE1 à poche. On glisse un insert à l’intérieur du lange par une ouverture entre la couche et la culotte de protection. Certains parents trouvent ça pratique et d’autres, désagréable quand il faut enlever l’insert mouillé.
Le lange TE2 est une sorte d’hybride entre le lavable classique et le TE1 : la couche absorbante et la culotte imperméable s’imbriquent parfaitement mais ne sont pas cousues ensemble. La première se glisse dans la deuxième épaisseur ou les deux s’assemblent par des pressions/scratchs.
On a alors les avantages des deux modèles : le TE2 s’enfile aussi vite qu’un lange jetable, on peut réutiliser la culotte plusieurs fois sans la laver si elle est propre, les différents éléments sèchent rapidement après le lavage… Mais on doit prendre un peu de temps pour assembler les épaisseurs. Le geste est assez rapide, on peut s’en occuper en une fois, le soir devant la télé par exemple.
Le lange TE3 est la dernière évolution des langes lavables. Il est un peu différent des autres systèmes.
Ici, la culotte de protection n’est plus imperméable. Elle est faite de simple tissu. La structure antifuite est une petite nacelle, ou hamac, qui s’attache dans la culotte. A l’intérieur de cette nacelle, on place un insert.
L’avantage du TE3 : en cas de petite commission, on retire juste l’insert. L’insert peut être en tissu lavable ou en matière jetable. C’est une alternative intéressante pour les crèches récalcitrantes mais ce système est moins répandu dans le commerce.
Les langes se déclinent en tailles XS, S, M, L puis XL. Quand l’enfant grandit, on passe à la taille supérieure, comme pour les chaussures.
Ces langes ont l’avantage d’être toujours bien ajustés à la morphologie de l’enfant. Cela diminue les risques de fuite et évite l’effet « gros popotin ».
Par contre, ils demandent un certain investissement : il faudra acheter un set de chaque taille. Mais comme chaque taille n’est portée que le temps nécessaire, les langes s’usent moins vite. On peut souvent les réutiliser pour un futur enfant ou les revendre en seconde main.
Lange évolutif : grâce aux pressions, le lange s'adapte à différents tailles
Le lange « évolutif » suit l’enfant de 5 à 15 kg environ (selon les marques). On ajuste la taille du lange grâce à des boutons pressions qu’on positionne au fur et à mesure sur la hauteur, la largeur...
Ces langes sont pratiques car il suffit de faire un seul achat, ce qui coûte un peu moins cher. Par contre, ils conviennent plutôt mal aux nouveau-nés (sous 4 kg) et peuvent devenir trop petits avant la propreté. Comme on utilise tout le temps les mêmes langes, ils s’usent aussi rapidement et on doit généralement en acheter de nouveaux pour un second enfant.
On préfère des feuillets de protection en cellulose plutôt qu’en viscose. Idéalement issue du bois, la cellulose est biodégradable. Avec un faible poids et peu de matières pour la fabrication, le feuillet de cellulose a un impact environnemental de 2 à 10 fois inférieur au feuillet en viscose.
Il existe aussi des feuillets de protection réutilisables qui durent plus longtemps. Ce sont souvent des rectangles de tissu polaire qui donne un effet « bébé au sec ». Ils permettent de détacher très facilement les selles. Il suffit ensuite de laver cette partie avec le reste du lange, dans le lave-linge.
La couche et les inserts sont en tissu. On trouve aussi beaucoup de langes composés d’un mélange de plusieurs matières. On choisit de préférence un textile écologique, naturel ou bio :
Du coton. On le choisit de préférence bio. La culture du coton conventionnel est un désastre pour l’environnement. Alors qu'en bio, pas de produits chimiques ni d’OGM. Bon marché, cette matière sèche assez vite mais absorbe moyennement.
Insert effet fesses au sec - insert en coton bio - voile polaire
Du bambou. Il remporte la palme de l’absorbance. Même non bio, sa culture nécessite peu ou pas d’engrais et de produits chimiques. C’est plutôt sa transformation en viscose qui pose problème car elle nécessite l’emploi de solvants chimiques et s'avère polluante. Néanmoins, il est doux au toucher et très résistant aux lavages répétitifs. Il empêche naturellement la prolifération des bactéries.
Du chanvre. C’est une des fibres naturelles les moins polluantes, tant au niveau de sa culture que de sa fabrication. En plus d’être résistant aux lavages et de bien absorber, il ralentit le développement des bactéries. En contrepartie, il prend un peu plus de temps à sécher.
De la microfibre. On la choisit labellisée (voir labels ci-dessous) pour limiter les résidus chimiques lourds. Elle sèche très vite mais absorbe peu et résiste moins bien aux lavages fréquents. On évite généralement de mettre une microfibre non labellisée en contact direct avec la peau. Et on oublie cette option si l’eau de distribution est très dure car les lavages risquent de l’abimer plus vite.
Du tencel®. Cette matière est issue de la pulpe d’eucalyptus. Très douce, elle absorbe très bien l’humidité, ce qui empêche le développement des bactéries. Le tencel a aussi la capacité de réguler la température du lange : plus chaud en hiver et plus frais en été. Il se trouve souvent couplé à d’autres matières, synthétiques ou naturelles.
En résumé :
Matière
Écologique
Absorbe bien
Limite le développement des bactéries
Sèche rapidement
Résiste aux lavages répétitifs
Coton bio
Bambou
Chanvre
Microfibre
si labellisé (Oekotex par exemple)
Tencel
NB : Ces données sont indicatives et peuvent varier en fonction de la qualité des langes, de la marque, etc.
Il existe différentes matières pour les culottes de protection :
Le PUL (PolyUréthane Laminé) se trouve facilement dans le commerce. C’est une matière pratique, très imperméable et qui sèche très vite. Mais elle n’apprécie pas le sèche-linge.
Le polaire est très respirant : il laisse l’humidité s’évaporer assez vite. Fabriquées dans un tissu polaire épais, ces culottes sont faciles d’entretien. On évite cette matière si l’eau de distribution est très dure.
La laine est une matière naturelle, parfaite pour les peaux fragiles (il s’agit souvent de laine mérinos qui ne gratte pas). Elle est à la fois très respirante et très étanche. Mais elle demande un peu d’entretien. Pour garder son imperméabilité, on lui fait prendre un bain de lanoline tous les mois environ. Autre bémol, elle met un peu de temps à sécher.
Matière
Écologique
Imperméable
Respirant
Sèche rapidement
PUL
Polaire
Laine
NB : ces données peuvent évidemment varier en fonction de la qualité des langes, de la marque, etc.
Pour les différentes parties du lange, on privilégie des éléments labellisés :
le label GOTS (Global Organic Textile Standard) certifie que minimum 70 % (pour la version « Textiles à base de fibres biologiques ») ou 95 % (pour les « Textiles biologiques ») des fibres proviennent de l'agriculture biologique. Il impose une fabrication à faible impact écologique et garantit des conditions de travail décentes.
le label Oekotex standard 100 (Confiance Textile) assure l'absence de certaines substances nocives dans le produit fini et/ou le respect des taux précisés par la législation.
Les langes lavables sont moins chers que les langes jetables… sur la durée d’utilisation. Évidemment, le prix varie en fonction des modèles, des matières et des marques. Pour évaluer le budget à consacrer aux futurs langes, il existe des simulateurs de coût disponibles sur internet, comme celui de La Catoire Fantasque.
Pour acquérir des langes neufs qui dureront dans le temps, il faut compter entre 300 et 700 €. À cela s’ajoute le coût des feuillets de protection et des lessives. Selon différentes sources, le budget total pour des langes lavables oscille entre 490 et 1000 €. On économise entre 400 et 650 € par rapport aux jetables.
Pour faire des économies sans sacrifier la qualité, voici quelques astuces :
acheter des langes en seconde main ;
garder les langes pour un second enfant ;
mettre les langes sur la liste de naissance.
De nombreuses communes octroient également une prime à l’achat de langes lavables. Celle-ci varie selon l’administration. Par exemple, la ville de Namur offre un montant équivalent à 50 % de la facture d’achat avec un maximum de 125 €. Et ce plafond peut être atteint avec plusieurs factures d’achat.[1] On se renseigne auprès de l’éco-conseiller de sa commune.
Avant de faire ses provisions de langes jetables ou de craquer pour un kit lavable, on se renseigne pour trouver ce qui correspond le mieux à son quotidien.
discuter avec un proche qui a déjà utilisé des langes lavables.
Il est possible de tester les langes, pour trouver son matériel idéal sans investir un gros budget tout de suite :
acheter un pack d’essai composé de quelques langes. Il comprend souvent une seule marque.
louer un kit d’essai dans un magasin spécialisé ou un organisme. Certains kits sont dédiés à une seule marque. D’autres contiennent de nombreux systèmes différents et mélangent plusieurs marques.
Quand on a fait son choix, on peut acheter ses langes ou faire appel au service de location d’une société spécialisée, avec ou sans nettoyage. Il est même possible de louer pour un mois seulement.
Quand on fait le choix des lavables, on peut se poser des questions pratiques : faut-il changer bébé plus souvent ? Comment gérer les langes sales quand on est en balade ? Comment convaincre les grands-parents, les babysitteurs ou la crèche d’accepter les couches lavables ? Et comment leur faciliter la vie au quotidien ?
ADEME, 2015, « Acquisition de connaissances (via une analyse du cycle de vie) sur les pratiques à promouvoir pour limiter les impacts environnementaux des couches lavables »
IBGE, « Utiliser les langes lavables à la maison » et « Pourquoi utiliser des langes lavables ? »
Ville de Namur, « Le lange lavable, ça le change »
Intradel, « Le lange lavable, c’est facile à changer »
France nature environnement, 2011, « Les couches lavables, état des lieux, enjeux et pistes pour agir »
♦ 9 objets écolos à l'interrogatoire ♦ Tote bag en coton, voiture électrique, burger végé… Ils paraissent écolos ? Se pourrait-il qu’ils jouent un double jeu ? Enquête.