Même les multinationales se mettent au vrac

Quand les multinationales se mettent au vrac
Quand les multinationales se mettent au vrac

Le vrac a le vent en poupe. À tel point qu’une multinationale comme Danone s’y intéresse et propose désormais du yaourt en distributeur. On se réjouit ?

Danone vient de lancer un système de vente de yaourt en vrac dans 5 magasins de la chaîne Day by Day en France.[1] Il s’agit d’un distributeur qui contient une grosse poche en plastique et qui sert du yaourt à la demande, dans un contenant apporté par le client.

Au menu, pas d’ « Activia Mix & Go Muesli Framboise Graines de Chia », mais bien un yaourt nature de la filiale « Les Prés Rient Bio » de Danone. On note un certain souci de cohérence puisque le yaourt proposé en vrac est bio et français. Au contraire dudit Activia qui traverse la moitié de l’Europe avant d’arriver en France.[2]

Doit-on se réjouir ?

On peut difficilement demander plus de durabilité et reprocher à une multinationale de proposer quelque chose qui s’inscrit dans cette tendance. C’est même plutôt novateur : le yaourt n’est pas l’aliment le plus facile à trouver en vrac !

D’un autre côté, on pourrait accuser Danone de faire preuve d’opportunisme économique par le biais de sa filiale. Le vrac a un succès croissant alors en proposer permet à Danone de récupérer des consommateurs qui se sont peut-être détournés de ses habituels petits pots. Sans remettre en question pour autant ses autres produits phares, pas forcément produits dans un souci de durabilité.

Bref, on vous laisse trancher ;)

Distributeur de yaourt en vracDans tous les cas, c’est une sorte de reconnaissance. Le vrac n’est plus une niche pour quelques pionnier.e.s, mais une vraie tendance de fond. D’une centaine de magasins recensés en 2017 sur notre site, on en est actuellement à 229 rien que pour Bruxelles et la Wallonie.[3]

> Voir aussi : Liste des magasins de vrac et zéro déchet de Wallonie et Bruxelles.

Et tout ça sans aide particulière dédiée au vrac (même si des appels à projets existent). Mais bien parce que nous, consommateurs, sommes demandeurs.

À voir si dans quelques années, à l’instar du bio, le marché sera dominé par de grands acteurs plus ou moins industriels, ou si on aura gardé un tissu de petits magasins et de producteurs locaux à la pointe de la durabilité.

On en reparle dans 10 ans.

 

[1] Source : « Danone retente l’expérience du vrac » sur Processalimentaire. NDLR : retente parce qu’une première expérience, concluante, avait eu lieu pendant deux semaines en 2019 dans un magasin Day by Day.

[2] Production en Roumanie, selon l’estampille sanitaire.

[3] Et entre 2017 et 2018, déjà +46% selon « Quand le vrac casse la baraque », Le Soir, septembre 2018 (abonnés).

 

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