En 2019, Nature et Progrès, Pesticide Action Network et un apiculteur individuel belge tiraient la sonnette d’alarme à propos des dérogations permettant l’usage des néonicotinoïdes, un insecticide très courant ayant des conséquences néfastes sur les populations d’abeilles.

Et ça a fonctionné ! Le 19 janvier 2023, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu sa décision d’exclure les dérogations pour l’utilisation des néonicotinoïdes dans l’agriculture. Ces dérogations n’étaient pas conformes au droit européen[1]. Mais qu’est-ce que les néonicotinoïdes, et pourquoi n’avaient-ils pas déjà été interdits ? Voici un petit résumé.

Les néonicotino-quoi ?

Les néonicotinoides, en quelques mots, sont une classe d’insecticides agissant sur le système nerveux des insectes afin de supprimer les nuisibles (pucerons, puces…). Il s’agit du type de pesticides le plus utilisé dans le monde. Ces substances se trouvent souvent sous forme d’enrobage des graines et des semences en agriculture mais peuvent aussi se retrouver sous d’autres formes, comme par exemple dans les colliers antipuces de nos animaux de compagnie.

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Ces insecticides sont employés depuis de nombreuses années dans l’agriculture afin de protéger les plants. Cependant, ces pesticides ne s’attaquent pas seulement aux nuisibles mais également à d’autres insectes. Les néonicotinoïdes ont un rôle dans le déclin des populations d’abeilles en Europe. Le pesticide, qui au début se trouve sur la graine même, va agir très longtemps et se retrouver par la suite dans le sol autour de la plante, dans la plante même et même dans le pollen des plantes traitées.

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Quels impacts sur la biodiversité ?

Les abeilles, par exemple, butinent ce pollen contaminé. Elles ne seront pas tuées sur le coup mais peuvent être désorientées, leur système nerveux central et leur système immunitaire sont impactés, de même que leur reproduction.[2]  Ce qui a pour conséquence le déclin des pollinisateurs. Les abeilles ne sont pas les seules touchées, des effets néfastes ont également été perçus sur les populations de bourdons et même sur certains vertébrés[3].

Une interdiction depuis 2018 ? Oui mais….

Depuis la découverte de cet effet néfaste en 2018, de plus en plus de types de néonicotinoïdes ont été interdits d’utilisation en Europe dans le domaine agricole. Seulement, des dérogations à cette interdiction survenaient pour certains cas « d’autorisation d’urgence ». C’est par exemple arrivé en Belgique, lorsque les récoltes de betteraves, laitues ou carottes étaient menacées et « qu’aucune autre solution n’était envisageable ». Ces dérogations ont été accordées 236 fois entre 2019 et 2022[4] au sein de l’Union européenne.

Désormais, cette époque est révolue et c’est la biodiversité qui nous remercie ! Cependant, il reste encore du chemin à faire, car la Belgique produit et exporte tout de même encore ce produit vers d’autres contrées du monde[5]

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