Comment attirer les pollinisateurs et avoir un jardin riche et équilibré ? Nos 8 idées simples pour favoriser la biodiversité au jardin.
Polliniser les fleurs, équilibrer les indésirables, entretenir le sol…La clé d’un jardin en bonne santé, c’est la biodiversité.
Cette multitude d’animaux et de plantes sont les meilleurs alliés pour un jardin écologique. Chacun y trouve son équilibre de façon naturelle. C’est aussi une bonne prévention contre les soucis et les indésirables au jardin, au potager ou au verger, qui permettra d’éviter de recourir aux pesticides.
En ville comme à la campagne, quelques gestes simples permettent de favoriser la biodiversité au jardin.
Sommaire :
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Les plantes indigènes poussent de façon naturelle en Belgique. Les espèces locales sont adaptées à leur région (climat, saisons…). C’est pourquoi elles sont plus résistantes que les espèces exotiques, demandent moins d’arrosages, moins de soins, d’engrais…
La faune connaît aussi très bien les plantes locales. Les animaux vivent en équilibre avec elles depuis longtemps. Ils y trouvent abri et nourriture de façon naturelle.
De nombreuses plantes indigènes sont aussi très décoratives. On peut en cueillir une partie pour composer des bouquets. Ces plantes sauvages se ressèment aussi spontanément chaque année.
Des fleurs indigènes très décoratives : l’achillée millefeuille (Achillea millefolium) et le bugle rampant (Ajuga reptans).
Photos [CC-BY-SA] : achillée par Frank Mayfield et bugle par EnLorax.
Pour choisir de bonnes plantes indigènes :
Pour identifier les espèces indigènes, on vérifie le nom latin car certaines variétés sont étrangères. Pour ce faire, on consulte :
> Pour obtenir gratuitement une liste de magasin et jardineries proposant des plantes indigènes, régionales…, contacter le service-conseil d’écoconso : info@ecoconso.be ou 081 730 730.
Accueillir la biodiversité au jardin ne signifie pas laisser son terrain à l’abandon. Mais on peut y faire une place à la nature, notamment en évitant les interventions humaines à certains moments ou à certains endroits.
Le top est de consacrer une petite parcelle à la nature sauvage. Ces zones abritent une explosion de vie utile au jardin.
Quelques mètres carrés d’herbes folles suffisent. Dans cette zone, on laisse pousser les plantes spontanément, sans tonte (on peut réaliser une fauche en juillet ou septembre) ni produits chimiques. On intervient seulement après quelques années, pour enlever les arbustes ou arbres qui pourraient coloniser le milieu.
Par exemple, de nombreuses plantes réputées indésirables sont comestibles ou permettent de préparer des remèdes qui serviront pour d’autres zones du jardin ou au potager. C’est le cas de l’ortie, la consoude, le pissenlit…
Voici les recettes pour préparer :
Au jardin, on tolère quelques petites bêtes et « mauvaises » herbes. Même dans les parterres de fleurs et la pelouse. Quelques araignées, pucerons, pissenlits… Ils sont les bienvenus tant qu’ils ne deviennent pas envahissants. Leur présence est importante car ils entrent dans les chaînes alimentaires des espèces utiles au jardin.
Pour que le jardin devienne un véritable refuge pour la biodiversité, il faut diversifier les habitats. Les oiseaux, insectes, amphibiens, plantes… y trouveront leur bonheur pour s’épanouir.
On peut mettre en place toutes sortes d’habitats. Certains sont faciles à installer, d’autres demandent un peu d’aménagement.
On peut créer différents milieux avec trois fois rien. Par exemple :
Une mare permet d’accueillir une grande biodiversité : tritons, grenouilles, libellules... Avec un peu de place et une zone ensoleillée, on peut se lancer dans l’aventure. Il faut simplement réfléchir à plusieurs points avant de l’installer :
> Lire nos conseils pour aménager une mare au jardin.
Le compost a beaucoup d’avantages : il valorise les déchets de cuisine et de jardin, il fabrique un des meilleurs engrais naturels… et il favorise la biodiversité.
Bien conçu, le compost accueille une faune et une flore importantes : des microorganismes, des champignons, des vers de terre, des limaces, des cloportes…
Ces petites bêtes dégradent les déchets et une fois au potager et au jardin, ils aèrent le sol et permettent aux plantes de bien se développer.
> Voir plus d’infos sur le compost et les matières qu’on peut composter.
Une haie peut accueillir beaucoup de biodiversité, notamment les oiseaux. Bien sûr, on opte pour une haie champêtre qui mélange de nombreuses espèces d’arbres et d'arbustes de chez nous : charme, érable, bourdaine…
On peut aussi sélectionner des espèces indigènes qui conservent leurs feuilles en hiver (séchées ou non) : houx, if, hêtre, lierre…
On veille aussi à installer des plantes qui fournissent des baies et des fruits à la faune : aubépine, églantier, sureau, groseillier…
Si on pense bien sa haie (préparation du sol, distance de plantations, entretien…), elle apporte aussi de multiples avantages :
> En savoir plus sur la plantation d’une haie écologique
Prairie est un bien grand mot. On peut déjà installer une zone fleurie sur une petite bande de quelques mètres carrés. En plus d’être très esthétiques, ces espaces sont remplis de fleurs utiles aux abeilles et autres pollinisateurs.
On trouve dans le commerce des mélanges de graines tout faits. Quelques points d’attention :
On entretient aussi sa prairie fleurie de façon adéquate. Conseils dans le guide édité par la Wallonie.
On installe quelques abris dans le jardin pour accueillir la biodiversité. Ils serviront surtout de lieux de repos et de reproduction.
On fabrique maison ou on achète dans le commerce :
Hôtel à insectes (photo : Hedwig Storch [CC-BY-SA]) et nichoir à mésanges
Les espèces exotiques envahissantes (dites EEE) sont un véritable fléau. Elles sont considérées comme la 2e cause de perte de biodiversité au monde.
Plusieurs centaines d’espèces invasives sont présentes en Wallonie.[2] Originaires d’autres pays, ces animaux et végétaux sont introduits de façon volontaire ou accidentelle dans nos régions. Le problème, c’est qu’ils s’y plaisent, s’y adaptent et s’y reproduisent très vite. Au point de parfois remplacer et provoquer le déclin des espèces indigènes.
Par exemple :
Des problèmes de santé publique sont aussi à craindre. C’est le cas avec la berce du Caucase qui peut provoquer de graves brûlures.
Pour lutter contre les espèces invasives :
Insecticides, molluscicides, rodenticides, herbicides… Tous ces produits chimiques ont un but : lutter contre les « indésirables ». Mais ils présentent des dangers pour la santé et l’environnement. Ils menacent aussi la biodiversité, surtout s’ils ne sont pas sélectifs.
Pour les remplacer, la prévention reste la meilleure solution. Et en accueillant la biodiversité au jardin, on fait coup double : elle permet de se passer de pesticides, et éviter les pesticides la renforce.
SI on est déjà envahi, on privilégie les solutions écologiques, que ce soit pour :
Le bruit, la lumière… Les activités humaines ont un impact sur la biodiversité.
On y est habitués, les nuits sont rarement noires. Entre l’éclairage des routes, des vitrines, des monuments, des ponts, des places… Une petite lumière reste souvent visible dans la nuit.
Mais cela bouleverse la biodiversité. On a tous constaté le piège que constitue un lampadaire pour les papillons de nuits. Mais toutes les classes d’animaux sont affectées : poissons, mammifères, oiseaux, insectes… La lumière les désoriente, perturbe leurs cycles naturels (même leurs hormones), les rend visibles pour les prédateurs normalement diurnes…
Même si cela peut être plaisant, on évite de garder son allée de jardin, sa mare ou sa façade éclairées toute la nuit. Pour offrir de vrais nuits à la biodiversité.[3]
La faune est aussi perturbée par le bruit. On peut penser au petit oiseau qui doit se faire entendre en milieu urbain. Pas facile de passer par-dessus le bruit des moteurs. D’autant que le bruit généré par une route affecte les oiseaux jusqu’à 1.5 km de part et d’autre de l’asphalte ! [4]
Le bruit a plusieurs conséquences sur la faune : il affaiblit le système immunitaire, brouille la communication, oblige les oiseaux à moduler leurs chants, perturbe la pollinisation… [5]
Pour minimiser ses impacts :
Pour favoriser la biodiversité, on met en place ou on évite certains gestes par rapport aux animaux domestiques ou sauvages.
On en a marre de sa tortue ou de sa perruche ? Surtout, on ne libère jamais d'animaux domestiques en pleine nature. Ils risqueraient d’être perdus dans ce milieu inconnu, de transmettre des maladies aux espèces sauvages ou de les concurrencer s’ils deviennent invasifs, comme ce fut le cas avec les tortues de Floride. Si on ne peut plus s’en occuper, on les emmène plutôt dans un refuge ou une association de protection des animaux.
Attention aussi aux chats domestiques. Certains sont de redoutables chasseurs d’oiseaux, reptiles, batraciens et rongeurs. Pour aider les animaux sauvages, on peut aménager des abris loin des petites griffes des matous. On respecte aussi la législation en vigueur, notamment sur la stérilisation.
Nourrir les animaux sauvages est souvent une mauvaise idée.[6] Ces apports en nourriture peuvent créer des déséquilibres en favorisant certaines espèces plutôt que d’autres : renards, rats, bernache du Canada… De grandes populations de ces espèces bouleversent ensuite l’équilibre de la biodiversité. On peut aussi leur faire du tort. Par exemple, le pain mouillé gonfle dans l’estomac des oiseaux et provoque des troubles digestifs.
A contrario, nourrir les oiseaux du jardin de graines, fruits secs et frais par grand froid leur donne un bon coup de pouce pour passer l’hiver :
> Consulter la fiche de Natagora sur le nourrissage des oiseaux (quelle nourriture, à quels endroits... ?)
On peut aussi aider les animaux sauvages en respectant leurs besoins :
Pour aller plus loin, on peut aussi favoriser la biodiversité en dehors de son jardin :
[2] Source : Portail wallon de la biodiversité
[3] Plus d’infos : www.science-et-vie.com
[6] Plus d’infos : « Protéger la biodiversité », Bruxelles Environnement