Des astuces et des recettes pour protéger les plantations du jardin, du potager et du verger sans utiliser de pesticides.
Dégainer les pesticides contre les « mauvaises » herbes, les limaces, les pucerons, les maladies… c’est fini ! Ils sont dangereux pour la santé (surtout des enfants) et l’environnement. D’autant que le glyphosate est interdit pour les particuliers. Même si on trouve encore de nombreux pesticides dans les commerces.
On se tourne donc vers des alternatives naturelles et ciblées pour tous les soucis du jardinier.
Sommaire :
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -
On mise avant tout sur la prévention. Un jardin équilibré permet d’éviter les problèmes et donc de recourir aux pesticides. Quelques gestes sont faciles à mettre en œuvre.
La biodiversité est l’un des meilleurs alliés du jardinier. Dans un milieu riche, le jardin accueille beaucoup de prédateurs naturels qui régulent la quantité de « nuisibles » : le hérisson contre les limaces, les coccinelles contre les pucerons… Et de quoi régaler les pollinisateurs.
La biodiversité dans le sol est importante également : pour décomposer la matière et nourrir les plantes.
Pour favoriser la biodiversité :
> Lire nos 8 idées pour favoriser la biodiversité au jardin.
Le sol nourrit les plantes, accueille de nombreuses petites bêtes indispensables, apporte l’humidité…
C’est important de bien connaître le sol pour l’exploiter au mieux. On demande alors une analyse du sol en laboratoire.
> Lire aussi Pourquoi analyser le sol de son jardin ?
Une fois qu’on connaît son type de sol, on sait quels soins les plus adaptés lui procurer. Selon qu’on possède un sol calcaire ou argileux, on va lui apporte des engrais organiques ou du compost à des différentes fréquences.
La terre peut aussi présenter des carences en certains éléments. Or, certains manques ont des effets qu’on peut facilement confondre avec des maladies parasitaires (comme une coloration anormale des feuilles). Il faudra équilibrer les éléments du sol selon le résultat de l’analyse.
Pour que les plantes s’épanouissent au mieux et éviter les pesticides, on peut aussi :
Pour éviter les pesticides, l’idéal est aussi de bien choisir les espèces à planter parmi l’incroyable choix de plantes pour le jardin et le potager :
Le site d’Ecowal permet de trouver des plantes indigènes en fonction de leur type (vivaces mellifères, couvre-sols, à bulbes…), de leur exposition et du sol.
On peut également se tourner vers des variétés résistantes. Certaines plantes sont « tolérantes » ou « résistantes » à certaines maladies ou ravageurs, de façon naturelle ou par sélection. Une aubaine quand le problème est fréquent dans son jardin. De nombreuses graines locales et traditionnelles présentent ces atouts.
Au jardin ou au potager, cultiver la même plante sur une grande surface risque de causer les problèmes : cela réduit la biodiversité et permet aux indésirables ou aux maladies de se propager rapidement.
Pour éviter cela, on diversifie les plantations au jardin et les cultures au potager. Pour passer de la monoculture à la polyculture et profiter de tous les avantages de cette méthode, on pratique :
Le jardin est un milieu vivant. Beaucoup d’organismes s’y abritent et dépendent les uns des autres. Ils sont nécessaires à la bonne santé du jardin.
Sans devenir un expert, observer son jardin et comprendre ces relations permet de savoir quand éviter les pesticides, combler tel besoin ou appliquer une technique de prévention.
Par exemple, quelques pucerons sur une plante ne doivent pas faire dégainer un insecticide dans la minute. On observe d’abord l’ampleur des dégâts, si des prédateurs sont présents… Un traitement se justifie-t-il ? Dans beaucoup de cas, le problème se résout en laissant faire la nature.
Malgré les techniques de prévention, parfois, c’est l’invasion. On opte alors pour des solutions mécaniques ou, à défaut, des traitements naturels et écologiques. Mais de façon très raisonnée, car ceux-ci ont également un impact et doivent être limités au maximum.
On peut préparer des recettes maison à base de plantes du jardin. Ils feront d’excellents répulsifs, insecticides, acaricides, molluscicides, fongicides (contre les champignons) ou améliorants. Encore une bonne raison de laisser s’épanouir orties, pissenlits et fougères aux abords de la maison !
On fabrique des macérations, des infusions, des décoctions et des purins en fonction des plantes disponibles chez soi ou des propriétés recherchées.
--- INSECTICIDES - ACARICIDES - MOLLUSCICIDES --- |
|||||
EFFET RECHERCHÉ |
REMÈDE |
||||
Ravageur |
Répulsif |
Traitement |
Plante à traiter |
Préparation |
Emploi |
Acariens, dont araignées rouges et jaunes |
|
v |
Tomates, oignons, légumes divers |
Macération dans l’huile d’ail (Allium sativum) |
|
v |
v |
Carottes, navets, choux et autres végétaux, arbres |
ou |
||
|
v |
Potager, arbustes ornementaux |
Macération de piment (Capsicum annuum) |
|
|
v |
v |
Tous végétaux, arbres fruitiers |
Infusion d’ortie (Urtica dioica) |
|
|
Chenilles et autres larves d’insectes |
v |
|
Potager, rosiers, arbustes ornementaux |
Décoction de rhubarbe (Rheum Rhabarbarum) |
ou |
Fourmis |
v |
v |
Carottes, navets, choux et autres végétaux, arbres |
ou |
|
Limaces |
v |
|
Potager, rosiers, arbustes ornementaux |
Décoction de rhubarbe (Rheum Rhabarbarum) |
ou |
|
v |
Tous végétaux |
Purin ou décoction de fougère (Pteridium aquilinum ou Dryopteris filix-mas) |
ou |
|
Mouches |
|
v |
Tomates, oignons, légumes divers |
Macération dans l’huile d’ail (Allium sativum) |
|
v |
v |
Carottes, navets, choux et autres végétaux, arbres |
ou |
||
Pucerons |
|
v |
Tomates, oignons, légumes divers |
Macération dans l’huile d’ail (Allium sativum) |
|
v |
v |
Carottes, navets, choux et autres végétaux, arbres |
ou |
||
|
v |
Potager, arbustes ornementaux |
Macération de piment (Capsicum annuum) |
|
|
v |
|
Potager, rosiers, arbustes ornementaux |
Décoction de rhubarbe (Rheum Rhabarbarum) |
ou |
|
v |
v |
Tous végétaux, arbres fruitiers |
Infusion d’ortie (Urtica dioica) |
|
|
|
v |
Tous végétaux |
Purin ou décoction de fougère (Pteridium aquilinum ou Dryopteris filix-mas) |
ou |
|
Taupins |
|
v |
Tous végétaux |
Purin ou décoction de fougère (Pteridium aquilinum ou Dryopteris filix-mas) |
ou |
= Pulvérisation / = Arrosage
--- FONGICIDES --- |
|||
EFFET RECHERCHÉ |
REMÈDE |
||
Maladie |
Plante à traiter |
Préparation |
Emploi |
Botrytis ou pourriture grise |
Arbres fruitiers, fraisiers, rosiers |
Décoction de prêle (Equisetum arvense) |
|
Fraisier, pêchers, rosiers |
Décoction d’ail (Allium sativum) |
|
|
Cloque |
Fraisier, pêchers, rosiers |
Décoction d’ail (Allium sativum) |
|
Arbres fruitiers, fraisiers, rosiers |
Décoction de prêle (Equisetum arvense) |
|
|
Fonte des semis |
Fraisier, pêchers, rosiers |
Décoction d’ail (Allium sativum) |
|
Oïdum, moniliose… |
Arbres fruitiers, rosiers |
Décoction d’ortie (Urtica dioica) |
|
Mildiou, rouille… |
Arbres fruitiers, fraisiers, rosiers |
Décoction de prêle (Equisetum arvense) |
|
Pommes de terre, tomates, rosiers |
Décoction de tanaisie (Tanacetum vulgare) |
|
= Pulvérisation / = Arrosage
--- AMÉLIORANTS --- |
|||
EFFET RECHERCHÉ |
REMÈDE |
||
Objectif |
Plante à traiter |
Préparation |
Emploi |
Renforcer les végétaux |
Tous végétaux
|
|
|
Purin d’ortie (Urtica dioica) |
|
||
Favoriser la croissance |
Tous végétaux |
|
|
Tous végétaux, sols |
Purin de pissenlit (Taraxacum officinalis) |
|
|
Améliorer la terre |
Tous végétaux, sols |
Purin de pissenlit (Taraxacum officinale) |
|
Tonifier, dynamiser |
Tous végétaux, sols |
Purin de prêle (Equisetum arvense) |
|
= Pulvérisation / = Arrosage
Nos recettes pour préparer :
On respecte également quelques principes généraux pour chaque recette :
On les appelle à tort « mauvaises » herbes. Mais on peut seulement reprocher à ces adventices de pousser là où on ne veut pas d’elles.
Pour stopper leur apparition, le meilleur moyen reste la prévention :
Si la lutte devient inévitable, on privilégie des solutions mécaniques dès que les plantes apparaissent :
On évite les herbicides écologiques comme les acides gras, l’huile de menthe… Bien sûr, on délaisse les herbicides conventionnels.
> Pour plus de conseils, lire : Comment lutter contre les mauvaises herbes ?
Capables de transformer en une nuit toutes les jeunes salades en véritable gruyère, les limaces peuvent causer des soucis au jardinier. Mais elles peuvent aussi trouver leur place au jardin sans poser (trop) de problèmes.
On peut mettre en place quelques gestes simples pour prévenir l’invasion :
Si les limaces font leur apparition ou que l’on observe des traces de leur passage, on met en place des solutions écologiques comme :
En dernier recours, on peut également utiliser des petits vers prédateurs de limaces ou des granulés à base de phosphate de fer. On évite dans tous les cas les pesticides conventionnels.
> Voir toutes nos astuces naturelles pour lutter contre les limaces
Les pucerons s’attaquent à de nombreuses plantes au jardin. Sous les feuilles, sur les tiges, on peut se débarrasser de ces petits insectes grâce à leurs prédateurs naturels :
Au jardin, les pucerons ont des alliés de taille : les fourmis. Celles-ci en « élèvent » et protègent leurs colonies pour profiter de leur production sucrée. On peut les tenir éloignées à l’aide de bandes de glue à attacher autour des plantes, des arbres fruitiers au verger...
En cas d’invasion, on traite les plantes avec des produits naturels comme :
> Lire nos conseils et recettes naturelles pour se débarrasser des pucerons.
Les campagnols sont les rongeurs qui font le plus de dégâts au jardin. Ils rongent les racines des plantes et des arbres (comme les fruitiers du verger), ce qui les affaiblit beaucoup.
Pour prévenir leurs dégâts :
Si les rongeurs sont en place, on les élimine en douceur avec :
> En savoir plus : Comment lutter contre les rongeurs au jardin
Des maladies peuvent attaquer les plantes du jardin ou du potager, comme la tavelure, le mildiou, l’oïdium, la rouille, la pourriture grise…
Pour les éviter, on adopte quelques gestes simples de prévention :
Si les maladies se déclarent, on doit en identifier la cause. On peut :
Pour traiter, on applique un traitement doux :
On utilise les produits et préparations à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise, en dernier recours uniquement.
> Plus d'infos : Comment prévenir et lutter contre les maladies des plantes (et nos bonnes adresses dans ce domaine).
Quelques autres solutions sont utiles :
On choisit ses méthodes de prévention et d’action en fonction de ses besoins. On utilise les pesticides en tout dernier recours. Et si on doit en employer, on privilégie des produits écologiques. On peut par exemple se renseigner auprès d’une jardinerie labellisée « sans pesticides ». Sans oublier les précautions d’utilisation avant, pendant et après.
Mais on n’oublie pas que la nature n’appartient pas aux humains. On accepte de vivre avec la faune et la flore. On accepte de « perdre » une ou deux plantes, un carré de salade, quelques fruits… Ils sont un garde-manger très utile à diverses espèces qui contribuent à la biodiversité. Mais on surveille attentivement pour circonscrire les zones et éviter que la situation ne dégénère. La prévention et le maintien d’un certain équilibre sont les façons les plus efficaces de protéger les plantations sans pesticides.