La voiture électrique représente un gros atout en matière de pollution à l’intérieur des villes. Mais c’est aussi l’endroit où il y a le plus d’alternatives à la voiture individuelle, on ne doit donc pas se tromper de priorité. D’autant que remplacer tout le parc automobile belge par des voitures électriques n’est pas la solution miracle. Il restera toujours les embouteillages, l’occupation de l'espace et pas mal d’impacts écologiques liés à la fabrication de ces voitures et à la production de l’électricité pour les alimenter.

Il faut avant tout réduire l'usage de la voiture.

> Lire aussi : Comment moins rouler en voiture pour préserver le climat ?

Alors seulement, pour les kilomètres restants, il est intéressant d'opter pour une petite voiture légère, idéalement électrique. Avec ce type de véhicule, on peut éviter l'émission de 500 kg à 1 tonne de CO2 par voiture et par an.

> C’est l’une des 16 actions de notre checklist pour le climat.
 

Opter pour une petite voiture légère, idéalement électrique

On n’a jamais eu autant de choix en matière de voitures, tant les constructeurs multiplient les versions et les conducteurs cherchent à se démarquer.

Les voitures électriques ont une carte à jouer côté climat car elles émettent peu de CO2. Mais en-dehors du CO2les autres impacts sont plus importants avec les voitures électriques qu’avec les véhicules thermiques. Il s’agit des émissions de particules, de l’écotoxicité et de l’eutrophisation des eaux, de la toxicité pour l’humain, de la consommation de métaux et d’eau, de l’occupation de l’espace…[1]

Pour réduire tous les impacts, on opte pour un véhicule petit et léger, avec une batterie pas trop grande, adaptée aux trajets à effectuer.

D’ailleurs, à l’achat de n’importe quelle voiture, électrique ou non, un critère important devrait être le poids. Mais le succès des SUV montre que l’on suit une tendance exactement inverse…

> Pour mieux choisir, lire :

Que peuvent faire les entreprises ?

Les constructeurs automobiles doivent limiter les émissions moyennes de leurs nouvelles voitures à 95 g/km en 2021, pour respecter la législation européenne. Afin d’y parvenir, ils développent de plus en plus de voitures électriques et hybrides.

Les fabricants commencent à proposer davantage des petits véhicules électriques, avec plusieurs versions de batteries pour que l’utilisateur puisse choisir l’autonomie en fonction de ses besoins. Cela diminue le coût d’achat, la consommation d’énergie et la recharge se fait plus rapidement. Mais il y a encore du chemin à parcourir pour augmenter ce choix.

De leur côté, les employeurs qui proposent des voitures de société doivent viser des modèles plus petits et électriques. Elles peuvent aussi encourager leurs salariés à varier leurs modes de transports en proposant le budget mobilité à la place de la systématique voiture de société de standing.

> En savoir plus sur le budget mobilité.
 

Le rôle des pouvoirs publics

Les émissions de CO2 des voitures neuves n’a pas suffisamment baissé au cours des années. Depuis le scandale VW, on a pris conscience que les voitures diesel polluent plus qu’on le pensait. Du coup, la part de diesel a diminué. Et dans le même temps, les ventes de SUV ont explosé.

Augmnetation des émissions de CO2 des voitures

Les pouvoirs publics peuvent adopter plusieurs mesures pour orienter le marché vers des véhicules plus légers et moins émetteurs[2] :

  • Mener une politique volontariste en faveur de la voiture électrique. Mais il ne faut pas oublier les impacts indirects. Par exemple, les batteries de la Renault Zoe sont fabriquées en Pologne, pays où l’électricité est majoritairement produite avec du charbon, très émetteur de CO2. On doit donc chercher à produire des voitures à faibles émissions, alimentées avec de l’électricité à faibles émissions.
     
  • Ajouter une composante poids à la taxation automobile pour décourager les SUV. Les déclarations gouvernementales de Bruxelles et de la Wallonie indiquent que la fiscalité automobile va être revue dans le sens d’une taxation des véhicules au poids mais cela demandera du temps avant une mise en œuvre.

La taxation des véhicules utilitaires de type pickup est un autre levier à activer. Actuellement, ces véhicules peuvent être immatriculés comme véhicule utilitaire même par un particulier qui n’a pas de numéro d’entreprise. L’avantage peut atteindre 6000 € par rapport à un véhicule avec le même moteur immatriculé normalement. 

Trop souvent, le choix d’une voiture est guidé par l’image que l’on va donner de soi. Les constructeurs jouent sur ce désir de se démarquer, de s’affirmer et bombardent le consommateur de publicité. Réguler la publicité pour les véhicules les plus polluants u les plus dangereux est une piste encouragée par plusieurs associations.

> Lire à ce sujet : Et si on interdisait la publicité pour les véhicules polluants ?

Enfin, développer des « Low Danger Zone » est une mesure qui va dans le même sens. Elle interdit les véhicules démesurés dans certaines zones et y donne ainsi la priorité aux usagers faibles.
 

Plus d'info

"Climat : arrête d'en faire des tonnes", campagne 2019 d'écoconso

 

[2] Ces mesures sont détaillées dans le rapport « Comment faire enfin baisser les émissions de CO2 des voitures », édité par France Stratégie, juin 2019.

 

Dernière mise à jour
08 janvier 2020
Thématiques
Rédigé par
Jonas Moerman

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