On a vu un insecte brun ramper dans la cuisine… et si c’était un cafard ? Qu’on les appelle « cafards », « blattes » ou encore « cancrelats », on espère à tout prix les éradiquer de la maison.

Les cafards sont une source potentielle de contamination de la nourriture via des pathogènes... mieux vaut donc s’en débarrasser. Mais comment les reconnaitre ? S’agit-il d’une invasion ou d’un insecte isolé ? Que peut-on faire pour les éviter ou les chasser au naturel ? Et les insecticides dans tout ça ? On analyse le cafard sous toutes ses coutures. 

> Lire aussi : Se débarrasser des insectes dans la maison naturellement

Sommaire

-------

Comprendre les cafards

Pourquoi s’en préoccuper ?

Les cafards sont des locataires indésirables à plus d’un niveau.

  • Ils détériorent et contaminent les aliments : ils les souillent de leurs excréments et d'une sécrétion malodorante (un liquide foncé qui coule de leur bouche). Ils véhiculent des germes pathogènes (bactéries, champignons, protozoaires, helminthes). Ils peuvent par exemple transmettre la gastro-enthérite ou la salmonellose.
  • Ils se reproduisent très vite : un couple peut engendrer 100 000 descendants !
  • Leur mode de reproduction rend la lutte difficile : ils sécrètent, autour des œufs, une oothèque (enveloppe) assez solide qu'ils cachent dans des fentes ou fixent aux murs et aux plafonds puis les recouvrent de papier, de nourriture ou d'excréments. Chaque oothèque contient plusieurs centaines d'œufs.

Autant de raisons de s’attaquer au problème au plus vite.

Apparence

Les blattes, ou cafards, sont des insectes rampants dont la couleur varie du jaune au brun et dont la taille oscille entre de 2 à 9 cm. L’espèce « Blatella germanica » ou blatte germanique est la plus commune et la plus prolifique dans nos régions. (Rien à voir avec la blatte des jardins qui elle ne se propagera pas dans nos maisons).

 

Cafard

Cafard, aussi nommé « blatte » ou encore « cancrelat ».

Alimentation

Les cafards sont omnivores. Ils se nourrissent de pain, pâtes, viande, insectes, animaux morts, produits laitiers, légumes, fruits, excrétions d'hommes et d'animaux, cuir, tissus, cheveux, papier… Ils peuvent survivre 10 à 40 jours sans nourriture (cela dépend de l'humidité ambiante).

Habitat

Les cafards sont lucifuges, c'est-à-dire qu'ils fuient la lumière. Ils vivent dans des endroits chauds (25°-32°C) et humides (70 %) où ils trouvent de la nourriture.

Ils pénètrent dans les bâtiments soit en volant, soit en se glissant par des fentes étroites ou de petites ouvertures. Une seule femelle ou même une capsule d'œufs cachée dans un emballage suffit pour infester un lieu.

Comment éviter les cafards ?

Mieux vaut prévenir que guérir. On essaie donc de recourir à des solutions naturelles tant que c’est possible. Les cafards ont certaines habitudes. Il peut être utile de mieux comprendre leur fonctionnement afin de les éviter (voir plus haut).

Exemple : les cafards ne survivent pas longtemps sans eau[1]. On chasse donc les fuites et l’humidité.

À côté de cela, voici de bons réflexes à adopter.

  • On protège les aliments secs dans des boîtes hermétiques. Même les gamelles de ses animaux de compagnie que l'on peut protéger pour la nuit.
  • On adopte une bonne hygiène dans son intérieur :
    • On élimine tous les jours les résidus alimentaires (plan de travail etc.). Exit les fonds de verre et les miettes qui trainent.
    • On nettoie régulièrement derrière les meubles, les plinthes, etc.          
    • On aère chaque jour pour limiter l'accumulation d'humidité.
  • On bouche les ouvertures autour des tuyaux et des gaines électriques, les fissures dans les murs et les plafonds, les plinthes, les espaces sous les portes et les fenêtres (à l'aide de bandes de caoutchouc par exemple).
  • On équipe les bouches du chauffage central et de l'air conditionné d'un filtre à fines mailles.
  • On élimine toute source d'humidité (on répare les tuyaux qui fuitent, on essuie la condensation...).
  • On surveille les réfrigérateurs : ils sont source de chaleur, de cachettes et d’humidité.
  • On vérifie l'absence de cafards dans les emballages, les caisses et les boîtes du commerce.
  • On peut utiliser des huiles essentielles dont celles de bergamote et de géranium maculé qui ont un effet répulsif sur les cafards germaniques[2]. On utilise les huiles essentielles avec précaution car elles peuvent être toxiques pour les enfants, les femmes enceintes et les animaux de compagnie.

Comment se débarrasser des cafards ?

Catastrophe, les cafards se sont installés. Il faut à tout prix les éliminer.

Même si c’est tentant, on évite au maximum d'écraser les cafards. S’il s’agit de femelles, elles peuvent alors libérer leur oothèque (coque contenant leurs œufs) pour répandre leurs œufs ! On peut plutôt les aspirer. Directement après, on emballe hermétiquement le contenu de l’aspirateur et on le met dans une poubelle extérieure.

Venir à bout d’une infestation de cafards n’est pas une mince affaire : certains cafards développent des résistances aux insecticides utilisés contre eux[3]. Voici quelques exemples de mesures écologiques pour les rebuter.

Lutte à l’aide de pièges mécaniques

Attention : la majorité de ces pièges peuvent suffire s’il s’agit du début d’une infestation mais pas si l’invasion bat déjà son plein.

  • Les pièges de détection (plus petits en tailles) et pièges à glu. Leur but est de vérifier la présence de cafards. Ils peuvent suffire en cas d'infestation très faible. L'appât est souvent constitué de nourriture ou d’un mélange phéromones sexuelles imitant le ou la partenaire. Une fois dans le piège, les cafards se collent sur des bandelettes recouvertes de glue. À renouveler au moins pendant 3 mois.
    Les désavantages de ces pièges : ils ne sont pas efficaces contre les oothèques et il est impossible d'en placer partout. Il restera donc des œufs et des cafards non touchés.
  • On peut tenter de confectionner soi-même un piège constitué d'un récipient enduit de vaseline (pour empêcher les cafards de ressortir) au fond duquel on dépose un appat : sucre, farine, bière... Ce type de piège moins efficace que les pièges du commerce. Rien n’empêche toutefois de maximiser ses chances en utilisant les deux types de pièges. 

 

Exemple de piège à glu pour cafards

Exemple de piège à glu pour cafards

Lutte à l'aide de produits peu nocifs

  • La terre de diatomé (poudre de silice) a prouvé son efficacité contre les cafards[4]. On l’épand sur le sol où passent les cafards (surtout près des murs).
  • L’acide borique provoque une déshydratation des cafards. On l’applique dans les endroits de passage des insectes.

On évite les pièces où il y a des aliments ainsi que celles où jouent les enfants, ces produits ne sont pas sans risque pour l’être humain.

 

Diatomé

À gauche : terre de diatomée - À droite : acide borique

Lutte à l'aide d'insecticides

L'utilisation d'insecticides est en général déconseillée en raison de leurs impacts nocifs sur la santé et l’environnement. On essaie donc en priorité les méthodes ci-dessus.

Malheureusement, les cafards sont des insectes très résistants et les méthodes peu nocives sont souvent insuffisantes. C’est particulièrement le cas si d’autres appartements ou maisons proches sont également contaminées… Les cafards reviendront tant qu'il reste des foyers d'infestation.

On prend alors des mesures plus drastiques pour combattre les envahisseurs, à base de produits plus incisifs vendus dans le commerce. Attention toutefois à ne les utiliser qu'en dernier recours et en lisant bien la notice, les cafards sont connus pour commencer à résister à ces pesticides.

  • On utilise des insecticides écologiques à base de pyrèthre.
  • On peut opter pour des granulés insecticides à base de poudres composées de pyrèthre et de borax. Ils donnent de meilleures résultats que les solutions ou pulvérisations car ils agissent plus longtemps et que les cafards transportent les granulés avec eux et contaminent ainsi leur oothèque.
  • On peut aussi employer un gel insecticide spécialement destiné aux cafards. Le gel contient du Fipronil et est efficace contre toutes les espèces de cafards, même ceux résistants aux insecticides plus corsés.
  • Si on n'arrive pas à limiter l'infestation on fait alors appel à un·e spécialiste.

Certains insecticides sont très nocifs pour les cafards mais également pour l'être humain (mutagènes, tératogènes, cancérigènes...). On les utiliser en dernier recours et avec la plus grande prudence.

  • On respecte les dosages et les conseils d'utilisation
  • On évacue les pièces à traiter, sans oublier de mettre à l'abri les animaux domestiques y compris les poissons et les oiseaux.
  • On met également la nourriture à l'abri des substances que l’on applique.
  • On aère les pièces d'habitation avant de les réintégrer.

En savoir plus


[1] Un jeune meurt après 3 jours sans eau ; les adultes quant-à-eux tiennent 20 à 30 jours sans eau mais ne peuvent se reproduire.

[4] « Diatomaceous Earth for Arthropod Pest Control: Back to the Future » Zeni, V., Baliota, G. V., Benelli, G., Canale, A., & Athanassiou, C. G. (2021).

Dernière mise à jour
12 avril 2024
Mots-clés
Rédigé par
Elsa Derenne

Nos projets en cours