Quelles graines choisir ? Que semer dehors ou en godet ? Comment éclaircir et repiquer ? 9 questions et leurs réponses pour faire des semis réussis.
Semer des graines au potager, ça paraît facile. Pourtant il y a quelques infos et techniques à comprendre pour réussir ses semis et plantations.
> Lire aussi : Mon premier potager bio : par où commencer ?
SOMMAIRE :
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Le choix des graines et des plants est primordial pour réussir son potager. Ce sont eux qui donneront les légumes.
L’idéal est de privilégier :
On peut bien sûr acheter les semences. Mieux vaut alors s’y prendre assez tôt car certaines variétés arrivent vite à cours de stock. À l’achat, attention à la durée de germination car une graine ne se conserve pas éternellement. Plus les années passent, moins elle aura de chance de se développer. C’est ce qu’on appelle la « faculté germinative ». On vérifie donc la date indiquée sur le sachet de graines.
On peut aussi bénéficier de la production de son entourage, de grainothèques, de bourses aux graines ou de diverses associations qui mettent des semences à disposition.
> Voir plus d’astuces pratiques et des bonnes adresses : Quelles graines choisir pour réussir son potager ?
Les légumes ne doivent pas tous êtres semés au même moment. On voit souvent une grille de calendrier qui précise quand faire les semis, quand repiquer, quand récolter…
> Voir notre calendrier des semis pour quelques légumes faciles à cultiver quand on commence un potager.
> L’asbl Le début des haricots a établi un calendrier complet du potager pour la Belgique.
On s’en sert pour savoir à partir de quand on peut commencer la culture de tel ou tel légume.
On peut aussi calculer combien de temps la culture devra rester en terre et ainsi anticiper le meilleur moment pour semer. Pour les variétés a développement lent (4 mois entre le semis et la récolte par exemple), il faut semer assez tôt dans la saison, histoire de récolter avant l’arrivée du froid.
Attention, le calendrier des semis parle souvent en mois. Mais il serait plus correct d’utiliser les températures minimales pour réussir les semis. C’est la « température de germination », soit la température à laquelle les graines vont pouvoir germer. On cherche l’info en fonction de la variété de semence et on s’adapte car un même mois peut être plus ou moins froid d’une année à l’autre ou d’une région à l’autre.
Enfin, on utilise le calendrier des semis pour réfléchir à la succession des cultures. On peut ainsi :
On peut semer les graines directement dans la terre du potager ou dans des bacs sur son balcon quand on a bien préparé le sol. Les légumes s’y développent alors jusqu’à la récolte. On appelle cela semer en pleine terre ou semer en place.
C’est l’idéal pour les légumes comme les carottes, les radis, les haricots, les pois…
On attend quelques semaines après l’ajout des apports (compost, amendements). On respecte aussi les températures de germination avant de commencer les semis en plein air.
S’il ne fait pas assez chaud ou si on veut hâter les semis, on peut travailler à l’abri. Ça permet de gagner de la place car les semis sont réalisés plus serrés et on replante seulement les plus vigoureux au potager. On appelle cela semer en intérieur ou faire des semis à chaud.
Ça convient bien aux céleri à jets, aux courgettes, aux potirons, à la tétragone…
Le plus simple est de placer les semis à l’intérieur dans la maison, au chaud et derrière une fenêtre pour la lumière, voire sous serre. Bien sûr les jardineries vendent des petits bacs en plastique dédiés. Mais on peut utiliser différents contenants de récup’, propres et nettoyés : des bacs, des boites à œufs, des coquilles d’œufs, des rouleaux de papier wc, des pots en papier, voire des boites à champignons.
Une solution intermédiaire est le semis en pleine terre sous abri.
C’est parfait pour les légumes primeurs qui doivent être semés en pleine terre mais protégés du froid et du gel de printemps. Par exemple les carottes primeurs ou les laitues de printemps.
On utilise alors des voiles de croissance ou on pratique la culture sous châssis (une structure rectangulaire en bois fermée sur le dessus par une vitre).
Sur les sachets de semence, on peut lire différents termes qui explique comment semer pour réussir au mieux ses légumes. Décryptage.
Ça se passe plutôt en pleine terre. On creuse un sillon dans lequel on pose une graine à intervalles réguliers
Pour : les carottes, les betteraves ou les radis.
On éparpille les graines sur le sol mais sans faire de tas. Ca concerne plutôt des petites plantes donc elles peuvent donc être plus proches.
Pour : la mâche en pleine terre, la salade…
Quelques graines sont disposées au même endroit. On espace les tas selon la distance préconisée pour chaque variété. Cela permet de maximiser les chances de germination.
Pour : les haricots, les courges…
On sème dans des petits pots de 5 à 10 cm de large, plutôt à chaud. On peut placer une ou plusieurs graines par pot, puis y conserver celle qui se développe le mieux jusqu’à sa plantation au potager. Cette méthode évite bien souvent un repiquage intermédiaire entre le semis serré (dans la boite à œufs par exemple) et la plantation au potager.
Pour : les courgettes, le basilic…
On sème assez serré dans un bac où les semis ne sont pas séparés comme en godets. C’est une sorte de potager miniature pour semis. Les semis devront être éclaircis et repiqués.
Pour : les salades…
Astuce : Pour bien semer en ligne droite, on peut tirer une ficelle le long de la ligne de semis.
Au moment de faire le semis, on reste raisonnable. Inutile de mettre vingt graines sur quelques centimètres.
Les distances et les méthodes dépendent de chaque légume. Les infos sont souvent renseignées sur les sachets de semences.
Pour un semis à l’abri, on peut semer plus serré car les plantes seront replacées plus tard au potager en respectant les distances.
Pour un semis en pleine terre, l’idéal est de respecter les indications du semencier : la distance entre chaque graine ou la densité (nombre de graines par m2). Mais certains préfèrent semer plus serré que recommandé pour être certains d’avoir assez de graines qui germent. Quitte à devoir éclaircir les semis par la suite.
On peut commencer par faire tremper les graines dans de l’eau tempérée pendant quelques heures pour faciliter la germination. Par exemple pour les graines de haricots, de tétragone, de radis…
Semer est assez facile. On suite quelques étapes :
On peut protéger les semis contre les ravageurs, surtout en pleine terre quand les petites feuilles tendres apparaissent et les attirent. Par exemple, on coupe des bouteilles d’eau en deux et on place les moitié sur les jeunes plants pour empêcher l’accès des limaces. Ou on pose un filet de protection.
On peut aussi saupoudrer la terre des semis de cendres. Cet ajout permet d’éviter la fonte des semis qui peut toucher beaucoup de légumes. La plantule semble alors aspirée et sèche.
Si on sème par temps très chaud, on peut pailler légèrement la zone. Mais sans l’occulter complètement.
Voici une démo de semis en vidéo par Nature & Progrès :
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Ensuite, c’est la levée : les graines vont mettre quelques jours à quelques semaines à germer.[1] On voit d’abord la terre se bomber légèrement. Puis la plantule sortir de terre. Les cotylédons apparaissent ensuite au bout de la petite tige. Ils sont les deux[2] et semblent être les premières feuilles de la plante mais ce sont des « fausses feuilles ». Elles sont uniques car de forme différente de toutes les autres feuilles que la plante développera par après, les « vraies feuilles », qui pousseront au-dessus des cotylédons. C’est pour ça qu’on parle souvent de « stade 2 (ou 3) vraies feuilles » au potager.
Quand les semis sont trop serrés car on a semé en quantité pour être certain d’avoir assez de germination, il faut parfois les éclaircir. Cela signifie enlever certaines plantules pour laisser à celles qui restent la place nécessaire pour se développer.
Il faut notamment éclaircir les semis quand on a semé à la volée, en poquet ou plusieurs graines en godet. On sélectionne les plants les plus vigoureux et on se débarrasse délicatement des autres (qu’on peut parfois essayer de repiquer). Voir comment procéder, par espèce, sur le site de Rustica.
Pour plus de facilité, on peut aussi acheter des petits plants à repiquer. Si cette solution fait un peu gonfler le budget, elle permet de sauter l’étape des semis et de se rassurer si on est peu familier des légumes. Ici, aucune crainte de louper le bon moment pour repiquer, on peut les mettre en terre dès l’achat.
On opte pour des plants à repiquer par exemple pour la salade, la betterave, le fenouil, la courgette, la tomate… On peut les acheter en pépinières et sur les marchés, ou se les procurer via des connaissances qui ont semé en trop grandes quantités.
Astuce zéro déchet : pour éviter de multiplier les pots ou barquettes en plastique autour de chaque petit plant, on peut se tourner vers la vente en mottes, avec juste un cube de terre autour des racines. On pense alors à emporter un récipient pour accueillir les plants lors de son shopping. À défaut, on garde les petits pots en plastique pour ses futurs semis.
Certaines cultures sont bien plus faciles à réaliser quand on part de tubercules. C’est le cas de la pomme de terre et du topinambour. Le plus facile est d’en acheter. On enterre au potager alors la pomme de terre qui présente un petit germe.
Dans la même idée, d’autres légumes sont plus faciles à cultiver à partir de bulbes, comme l’oignon ou l’ail. Ici aussi, le plus simple est d’en acheter. Et cela fait gagner du temps car on zappe l’étape de levée de la graine, qui met jusqu’à 30 jours pour l’oignon !
Un semis en pleine terre n’a pas besoin d’être repiqué. Par contre, les semis à chaud, les plantes en godets ou les plants achetés doivent encore trouver leur place au potager.
Repiquer consiste simplement à installer les plantes à un autre endroit, où elles auront plus de place pour se développer correctement.
Il faut attendre que les plantules aient quelques vraies feuilles pour les repiquer.
Soit on repique directement au potager.
Soit un fait un repiquage intermédiaire. Cela consiste à placer les plantules dans un pot plus grand, par exemple si on veut renforcer leurs racines ou s’il fait encore trop froid en extérieur.
Quand on placer les plantules au potager, on parle aussi de plantation.
Plusieurs jours avant de repiquer les plantes au potager, on les habitue aux conditions de plein air. Pour cela, on place les pots à l’extérieur en journée et on diminue les arrosages. On dit qu’on endurcit les plantules.
On peut préparer la terre en la travaillant pour l’aérer et on y apporte un peu de fertilisant si besoin. On repique le soir, de façon très simple :
Comme le repiquage représente un stress pour la plante, on essaye de garder une petite motte de terre autour de ses racines. Et on est rapide : la plantule sort de son godet pour directement atterrir dans la terre du potager.
Comme pour les semis, on protège aussi les petites plantules des ravageurs, par exemple avec une demi-bouteille d’eau retournée dessus..
Un exemple de repiquage de courgettes en vidéo :
Si on hésite à se lancer, on demande un petit coup de main autour de soi. Il y a certainement dans son entourage ou dans certains groupes sur les réseaux sociaux une personne plus expérimentée qui serait ravie de nous coacher au début. Et, cerise sur le gâteau, c’est souvent un moment de convivialité dont on repart avec une foule d’astuces et quelques semences ou plants en cadeau !
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