Fairtrade est le label le plus connu en matière de commerce équitable. Mais d’autres labels apportent des garanties similaires, voire en font plus. C’est le cas de Fair for Life.

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L’avis d’écoconso

Comme tout bon label de commerce équitable, Fair for Life apporte des garanties sociales, en particulier quant aux conditions de travail et à la rémunération, qui doit tenir compte des coûts réels.

Aux critères sociaux, il ajoute des critères environnementaux. Sa particularité est d’intégrer aussi des critères liés au bien-être animal.

Enfin, Fair for Life exige une traçabilité physique par défaut, là où d’autres labels autorisent les bilans massiques pour certains produits. Plus d’infos sur le bilan massique dans notre liste de labels.

Opter pour des produits labellisés Fair for Life est donc un très bon choix en matière de commerce équitable. Ce label est cependant moins répandu que Fairtrade. On le trouve par exemple rarement en grande surface.

Résumé des critères

Voici les principaux critères de Fair for Life :

  • Soutien principalement des petits producteurs.
  • Définition d’un prix d’achat au producteur qui reflète le coût réel de la production (et un prix supérieur au marché « classique »).
  • Paiement d’une prime dédiée au financement de projets collectifs.
  • Les relations commerciales sont couvertes par des contrats.
  • Le label est contrôlé par un organisme indépendant.
  • Les produits sont tracés tout au long de la chaîne (pas d’utilisation de bilans de masse, plus d’infos sur le bilan massique dans notre liste de labels).
  • Respect de plusieurs critères environnementaux (réduction des engrais et pesticides de synthèse en se calquant sur ce qui se fait en bio, attention à la biodiversité, utilisation rationnelle des ressources, critères sur l’emballage…)
  • Le bien-être animal est également couvert par plusieurs critères.

Produits concernés

On peut trouver le label Fair for Life sur des produits alimentaires, des produits cosmétiques et de beauté, des textiles et produits en cuir, des objets artisanaux, des produits ménagers domestiques tels que détergents et parfums d’ambiance.

Cet article ne concerne que le label pour l’alimentation.

Le label Fair for Life s’applique à toutes ces catégories de produits, peu importe où ils sont cultivés ou fabriqués. On peut donc trouver des produits équitables Fair for Life provenant de « pays du sud » autant que de « pays du nord »[1].

Portée du label 

  • des critères environnementaux : oui
  • des critères sociaux : oui
  • des critères liés à la santé : oui
  • des critères liés au bien-être animal : oui

Critères du label

Les critères du label Fair for Life sont classés en différentes catégories :

  • KO : critères obligatoires. Sans cela, pas de labellisation possible.
  • MUST : les critères doivent être respectés rapidement (délai de 0 et 4 ans selon le critère).
  • Bonus : critères optionnels.

Les critères détaillés ci-dessous sont tous « KO » ou « MUST ».

Critères liés au commerce

  • Fair for Life définit un prix plancher basé sur les coûts réels de production. Le prix payé doit toujours être supérieur de 5 à 10% aux prix du même produit sur le marché non équitable[2].
  • Une prime de développement est payée pour financement des projets collectifs pendant au moins 3 ans (avant révision ou renégociation).
  • Les producteurs peuvent demander un préfinancement de leur production.
  • Les contrats sont établis pour au moins 3 ans (ce qui est mieux que Fairtrade qui le suggère sans l’exiger).
  • Fair for Life n’utilise pas de bilan massique (plus d’infos sur le bilan massique dans notre liste de labels) : tous les produits doivent avoir une traçabilté physique prouvant qu’ils sont bien équitables. Il existe cependant une dérogation à cette règle en cas de circonstances empêchant temporairement d’assurer la traçabilité physique.

Critères sociaux

  • Les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sont appliquées : pas de discrimination, pas de travail forcé ou obligatoire, pas de travail des enfants (15 ans ou le seuil légal dans le pays considéré, si ce seuil est > 15 ans), pas de travail dangereux pour les moins de 18 ans, liberté d’association (syndicat…).
  • Les heures supplémentaires sont volontaires et la semaine de travail est de 48h maximum (60 avec heures supplémentaires). Des jours de repos sont accordés (au moins un par 7 jours travaillés) ainsi que des congés payés (au moins 10 jours dans les entreprises de taille moyenne ou grande). Il y a un accès à des programmes de sécurité sociale, des congés maladie, de maternité… Un plan de retraite est proposé. D’autres avantages peuvent être proposés comme des jours de congé en cas de mariage, de décès, pour un déménagement… mais cela ne fait pas partie des critères obligatoires.
  • Santé et sécurité au travail : accès à de l’eau potable, accès à des toilettes, équipements de protection fournis, etc.
  • Organisation démocratique des producteurs et organisation d’une AG ou d’une représentation des travailleurs.

Critères environnementaux

  • La certification bio est fortement encouragée (mais non obligatoire).
  • De manière générale, le label demande aussi de connaître ses consommations de ressources (eau, énergie, déchets…) et de les diminuer.
  • L’opérateur labellisé (producteur ou autre) doit également développer un diagnostic de biodiversité, identifier les espèces protégées de faune et de flore à proximité de l’exploitation. La déforestation est interdite.
  • Interdiction des OGM (graines, plants, nourriture animale).
  • Réduction des impacts liés aux emballages (moins de matière utilisée, matières recyclées…), interdiction de certaines matières pour l’emballage (plastiques chlorés comme le PVC, à base d’OGM…).
  • Interdiction des produits chimiques les plus dangereux (sur base d’une liste)[3], présence d’une liste à jour des produits utilisés dans l’exploitation.
  • Réduction des engrais et pesticides de synthèse et remplacement progressif par des intrants autorisés en bio.
  • Utilisation de la lutte intégrée[4], du désherbage manuel ou du paillage avant d’utiliser des herbicides. Pas d’utilisation d’engrais comme seule manière de maintenir la fertilité du sol.
  • Connaissance des produits utilisées (types de produits, conditions de stockage, formation du personnel…).

Critères liés au bien-être animal

Fair for Life intègre différents critères spécifiques au bien-être animal comme :

  • Accès à l’eau, à la lumière, à un abri, à un parcours extérieur…
  • Espace suffisant pour vivre.
  • Pas de lapins ou de volailles en cages
  • Soins vétérinaires réguliers, pas d’antibiotiques ou d’hormones à titre préventif.
  • Alimentation locale

Fair for Life reconnaît aussi d’autres labels / systèmes de garanties qui couvrent les mêmes principes fondamentaux et qui sont contrôlés de manière comparable : FLO Fairtrade, Fair Trade USA, Fair Wild, Naturland Fair, le Symbole des Producteurs Paysans (SPP). Cela permet l’utilisation – si nécessaire – d’ingrédients venant d’un autre système de certification[5].

Lien vers les critères / le référentiel en ligne   

Le référentiel est disponible sur fairforlife.org (pdf, mai 2022, dernière version disponible au moment de la rédaction).

Gestion du label

Le label Fair for Life vient de la fusion des standards IMO Fair for Life et Ecocert Fair Trade[6].

Fair for Life est géré par Ecocert (siège social en France).

Contrôle indépendant ?

Oui, il y a un contrôle indépendant : Fair for Life est contrôlé par Ecocert. Cependant, ils font partie du même groupe.

Site

www.fairforlife.org

Catalogue des produits / entreprises labellisés

La liste des opérateurs labellisés Fair for Life est disponible sur le site du label.

Plus d’infos

 


[2] Sauf si les prix du marché sont particulièrement supérieurs aux coûts de production ou s’il n’y a pas de prix de référence sur lequel se baser.

[3] 69 molécules interdites, 77 utilisables de manière exceptionnelle sur base d’une dérogation et 392 molécules sur une liste de surveillance (Politique des produits chimiques interdits)

[4] En très résumé, la lutte intégrée réduit l’utilisation de pesticides au strict minimum grâce à l’application d’autres mesures (pièges, barrières physiques, espèces végétales résistantes etc), avant de se tourner vers les pesticides si nécessaire.

[5] Diverses exigences s’appliquent cependant (Annexe IV du référentiel).

[6] Guide international des labels du commerce équitable (édition 2020).

 

Dernière mise à jour
15 novembre 2024
Rédigé par
Renaud De Bruyn

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