Le tote bag est ce sac fourre-tout en coton qu’on peut porter à l’épaule. Il a bien souvent une image écologique. Il est en matière naturelle et, comme il est réutilisable, il est en général vu comme un objet zéro déchet.

Il est donc devenu une alternative aux autres sacs (jetables ou réutilisables) et on le croise partout, estampillé de slogans ou d'images variés. Plus sympa et durable que le bic jetable, le totebag est aussi utilisé par les entreprises comme « goodie écofriendly », un petit cadeau durable à l’effigie de la marque.

Avec la méthode ÉCO.On fait la lumière sur le tote bag, cet objet présumé écolo.

> Voir notre campagne « Me raconte pas de salades ! 9 objets écolos à l’interrogatoire ».

Sommaire :

-> Évaluer ses besoins avant tout achat

-> Choisir la version la plus durable du produit

-> Optimiser l’utilisation pour réduire les impacts

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Me raconte pas de salades !

Alors, cette image verte, c’est des salades ou pas ? Le tote bag est-il écolo ?

Écologique, le tote bag en coton ?

> Écouter aussi le podcast "écoconso & vous" consacré au tote bag
 

Le bon réflexe : la méthode ÉCO

> Découvir en détails : La méthode ÉCO : 3 étapes pour moins et mieux consommer.
 

Évaluer ses besoins avant tout achat

Est-ce que j’ai besoin d’un tote bag en coton ?

Beaucoup de témoignages vont dans le même sens : on a souvent déjà plusieurs tote bags chez soi. Pour qu’un sac réutilisable soit écologique, il faut qu’il soit… réutilisé. Alors avant d’acheter ou d’accepter un nouveau sac en coton, on utilise ceux que l’on a. Pas la peine de les collectionner pour les garder dans une armoire…

Pour transporter ses achats, des bouquins, son pique-nique, on peut aussi utiliser d’autres sacs qu’on a déjà : sac réutilisable en plastique, sac à dos, sacoche…

Y a-t-il des alternatives plus écologiques ?

Si on doit s’équiper d’un nouveau sac réutilisable, celui en plastique (comme les sacs de supermarchés) est curieusement un meilleur choix pour l’environnement. Un écobilan danois[1] montre qu’un sac en plastique demande moins de ressources qu’un sac en coton pour être fabriqué. Son impact est donc amorti en moins d’utilisations.

Par exemple, un sac en coton émet 50 fois plus de gaz à effet de serre qu’un sac en plastique jetable (LDPE) et 8 fois plus qu’un sac en plastique réutilisable (PP) :

Comparaison du bilan carboen de différents sacs de courses

Impact carbone de différents sacs pour transporter ses courses. Source des données : Life Cycle Assessment of grocery carrier bags, The Danish Environmental Protection Agency, 2018.
 

Les autres impacts du coton (hormis la production de gaz à effet de serre) vont dans le même sens : il faut par exemple 40 fois plus d’eau pour produire un sac en coton qu’un sac en plastique réutilisable.

Même si le tote bag en coton demande plus de ressources qu’un sac en plastique réutilisable, il faut toutefois nuancer le résultat :

  • réutiliser un sac 50 fois, ça reste raisonnable : utilisé une fois par semaine, il peut être « rentabilisé » en un an seulement ;
  • certains aspects ne sont pas pris en compte par l’écobilan. Par exemple, le fait que s’ils se retrouvent dans la nature[2], les sacs en plastique (jetables ou réutilisables) contribuent à la pollution de l’environnement par le plastique.

> Lire aussi : C’est quoi le problème avec le plastique ?

Il n’y a pas que le plastique ! On peut aussi choisir un sac en chanvre ou en lin, de préférence local. La culture du lin et du chanvre a moins d’impact sur l’environnement que celle du coton. On commence même à les cultiver en Belgique[3] !
 

CHOISIR LA VERSION LA PLUS DURABLE DU PRODUIT

Je veux un tote bag en coton. À quels critères dois-je être attentif pour bien choisir ?

On peut choisir un sac en coton bio et équitable. Comme c’est la production qui pollue le plus (et de très loin), avoir un coton labellisé peut être intéressant.

  • L’idéal c’est un coton bio avec label GOTS. D’autres labels existent, comme l’écolabel européen ou Oekotex, qui intègrent divers critères environnementaux ou de santé mais pas la culture bio.
  • Le summum est d’en trouver un à la fois en coton bio et issu du commerce équitable (par exemple avec le label Fairtrade ou vendu par Oxfam-Magasins du monde).

> Lire aussi : Trouver un vêtement écologique et équitable grâce aux labels

Bizarrement, si on se penche sur l’écobilan danois, on constate que le sac le moins écologique est le tote bag en coton bio. Comment est-ce possible ?

Comparaison du bilan carbone du tote bag en coton, classique et bio

Impact carbone de différents sacs pour transporter ses courses. Source des données : Life Cycle Assessment of grocery carrier bags, The Danish Environmental Protection Agency, 2018.

À vrai dire, c’est à la fois curieux et habituel :

  • La culture bio a moins de rendement qu’une culture conventionnelle. On a donc besoin de plus de ressources (espaces cultivés plus grands, plus de consommation d’énergie pour cultiver ces espaces, par exemple) pour produire la même quantité de coton. Cela plombe le bilan, notamment le bilan carbone (graphique ci-dessus).
  • Certains aspects peu analysés pourraient favoriser le bilan de l’agriculture bio. Par exemple, concernant les pesticides, l’écobilan tient compte du fait qu’on n’utilise pas de pesticides en bio, et donc qu’on ne consomme pas de ressources pour les fabriquer. Par contre, il n’évalue pas les effets des pesticides sur la perte de biodiversité, l’appauvrissement des sols ou la santé des travailleurs. Or, la perte de biodiversité, notamment, est une grande menace actuelle.
  • Enfin, un écobilan ne s’intéresse qu’à l’environnement. Donc il ne tient pas compte des aspects sociaux et des conditions de travail dans lesquelles le sac a été fabriqué.

Bref, on peut faire un choix assumé, qui tient compte des bilans écologiques mais aussi de leurs écueils. Certes, un sac en coton bio et équitable a plus d’impacts qu’un sac en plastique réutilisable, mais il n’utilise pas de plastique (très majoritairement issu du pétrole) et est fabriqué dans de bonnes conditions (et pas dans une usine inconnue à l’autre bout du monde).

Bien entendu, on choisit aussi un sac solide et dont la taille est adaptée à ce que l’on souhaite transporter, au risque de ne pas l’utiliser aussi souvent que l’on souhaiterait.
 

OPTIMISER L’UTILISATION POUR RÉDUIRE LES IMPACTS

Comment garder longtemps mon tote bag ?

On l’aura compris : plus on réutilise son sac, plus il devient une option écologique. On veille donc à en prendre soin : on ne transporte pas d’objets sales (ça évite de devoir le laver), qui coulent ou sont trop lourds pour sa résistance. S’il est abîmé, on peut facilement le recoudre.

Que faire quand mon tote bag est en fin de vie ?

Si un tote bag devient inutilisable (ou qu’on en a trop), l’idéal est de continuer à utiliser la matière. On peut par exemple upcycler le sac et utiliser le tissu pour fabriquer un objet plus petit : un plumier, une pochette de rangement, un coussin ou tout simplement… un sac plus petit.

S’il est vraiment trop abîmé, on peut toujours le convertir en chiffon ou le donner à quelqu’un qui cherche des vieux textiles propres pour faire du rembourrage.

> N’hésitez pas à demander à notre service-conseil (info@ecoconso.be ou 081 730 730) une liste d’adresses où donner vêtements et tissus troués, déchirés, chutes de tissus...

Peut-on recycler le tote bag ? Il n’y a malheureusement pas de filière de recyclage des textiles pour le moment en Belgique. Ça ne se composte pas non plus. Si on ne peut vraiment rien en faire, il est à jeter à la poubelle tout venant.
 

Plus d’infos

 

[2] L’étude danoise utilisée ici n’a pas tenu compte de l’abandon dans la nature, celui-ci étant estimé peu probable au Danemark.

Dernière mise à jour
03 avril 2023
Mots-clés
Rédigé par
Renaud De Bruyn

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