Plus de convivialité avec l’éco-consommation

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Et si une société plus écologique était aussi une société plus conviviale ? Bien des alternatives durables permettent de rompre l’isolement. Suggestions.

Avant, il y avait la vie de village, les petits commerçants avec qui discuter, les voisins sur qui compter… Avec l’éco-consommation, on peut retrouver d’importants moments de convivialité, parfois oubliés à une époque où la consommation et la vitesse sont reines.

L’idée : moins (et mieux) consommer, c’est souvent très convivial. Less is more !

> Découvrir d’autres bénéfices du « less is more »

Voici une foule de suggestions pour faire rime écologie et sympathie.

Sommaire :

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Moins d’industrie agroalimentaire

Acheter local, c’est faire un geste pour l’environnement, mais c’est aussi faire de belles rencontres avec des producteurs installés près de chez soi. Les possibilités sont nombreuses :

  • Participer à un GAC (groupe d’achats communs) ou un GASAP (groupe solidaire de l’agriculture paysanne). Ces groupes sont très conviviaux et la participation de tous est demandée aux tournantes des permanences. Certains prévoient même une fois par an un moment de rencontre, de chantier ou de récolte avec les producteurs partenaires. Une belle façon de découvrir l’arrière du décor et de mettre des visages sur son assiette !
     
  • Aller au marché. De nombreux producteurs (ou parfois des groupements de producteurs) participent à quelques marchés et vous y parleront avec amour de leurs bons produits. On fait la différence entre ceux qui se fournissent chez les grossistes et ceux qui vendent leurs productions en direct.
     
  • Faire ses achats en direct à la ferme ou dans un magasin de producteurs. Certaines fermes développent un véritable petit magasin, où l’on peut trouver leurs produits mais aussi ceux de quelques autres producteurs de la région. D’autres producteurs choisissent de se regrouper pour proposer toutes leurs productions en un ou plusieurs lieux, comme Paysans Artisans par exemple. On retrouve ainsi une offre plus large en un seul endroit, sans devoir multiplier les déplacements.
     
  • S’abonner à un panier bio. On fait attention à choisir un panier local et non un panier composé à partir des produits (parfois très exotiques) d’une centrale d’achat…

> Lire aussi : Comment manger durable et choisir entre bio, local, équitable ?
 

Moins d’isolement

Métro, boulot, dodo, retraite… On peut vite se retrouver dans une situation d’isolement social. Pour en sortir, pourquoi ne pas se tourner vers des modes de vie alternatifs ?

  • S’installer dans un habitat groupé. Un nombre croissant de familles et de personnes se rassemblent pour habiter ensemble. Ils ont chacun leur espace privatif mais partagent certains espaces et équipements, qu’ils déterminent ensemble (jardin, potager, buanderie, salle des fêtes, chambre d’amis, barbecue, voiture…).
    > Lire aussi : L’habitat groupé, une forme de résilience ?
     
  • Découvrir l’habitat intergénérationnel. D’un côté, des personnes âgées qui se sentent seules. De l’autre des jeunes parents qui ont régulièrement besoin de babysitters. Pourquoi ne pas faire cohabiter ces personnes qui ont tant à partager ? On voit aussi se développer des initiatives où une personne retraitée dont la maison est devenue trop grande héberge un étudiant contre l’entretien du logement et un coup de main pour les courses. Les deux profitent d’un échange sans argent mais riche en contacts humains.
     
  • Partager un jardin ou un potager. Habiter en ville et pouvoir faire son potager, c’est possible. On rejoint pour cela un potager collectif. Au contraire, on a un grand jardin mais pas l’énergie ou le temps de bien s’en occuper ? On peut proposer à des amateurs de jardinage d’y disposer de leur espace contre un coup de main pour l’entretien et le partage des récoltes.
     
  • Rejoindre ou lancer une initiative de transition dans sa ville ou son village. Les groupes du Réseau Transition mettent en place des actions pour rendre leur lieu de vie plus durable, plus résiliant mais aussi plus convivial. 
    > Lire aussi : Pourquoi faire une transition écologique et solidaire dans nos villes et villages ?
     
  • Proposer un projet « Inspirons le quartier » si on habite Bruxelles. La Région soutient des groupes de citoyens qui, avec leurs voisins, veulent mettre en place des projets durables pour leur quartier (compost collectif, potager ou poulailler partagé, sensibilisation aux économies d’énergie, auto-rénovations collectives, verdurisation des rues, initiatives zéro déchet…). De quoi créer du lien en même temps qu’on transforme la ville !
    > En savoir plus sur Inspirons le quartier.
     

Moins de trajets en solitaire

Au lieu de s’ennuyer, seul au volant d’une voiture, on partage ses trajets. Faire du covoiturage, c’est tout bénéfice pour l’environnement et le portefeuille. Et c’est souvent la garantie de faire de chouettes rencontres. Comme on dit : plus on est de fous…

  • Covoiturer pour aller travailler. On sympathise ainsi avec des collègues qu’on ne connaissait peut-être pas.
     
  • Covoiturer pour partir en vacances ou rendre visite à des proches qui habitent loin. C’est une super alternative quand on n’a pas envie de faire une longue route seulže.
     
  • Covoiturer pour aller à un évènement. Concert, exposition, festival… De nombreux évènements invitent leurs participants à s’organiser pour venir ensemble, surtout quand les lieux sont peu desservis par les transports en communs ou les horaires de fin trop tardifs. On se met dans l’ambiance avant même d’arriver !
     
  • Collectiviser les trajets des enfants pour les déposer à l’école ou à leurs activités. On peut faire ces trajets à plusieurs en voiture mais aussi à vélo. Les jeunes enfants ont besoin d’être accompagnés quand ils se déplacent à vélo. Les parents ou grands-parents peuvent se relayer pour accompagner un groupe d’enfants à vélo plutôt qu’en voiture.

On peut s’organiser en direct quand on connaît les personnes ou passer par une plateforme en ligne qui facilite la mise en relation. Pour chaque type de trajet (travail, vacances, évènement…), il y a des sites adaptés.

> Voir  : Quels sites utiliser pour faire du covoiturage ou de l’autostop ?
 

Moins d’individualisme

L’entraide est indispensable, surtout à une époque pleine de défis pour l’avenir de l’humanité.[1] On pratique l’échange et le partage depuis toujours. Et avec le succès de la consommation collaborative, des solutions créatives et conviviales se développent.[2]

  • Échanger des services ou des savoirs via un SEL (système d’échange local) ou un RES (réseau d’échange des savoirs). Le tout sans argent !
     
  • Faire ses courses alimentaires autrement. On peut rejoindre un GAC ou GASAP (voir ci-dessus), cueillir soi-même ses fruits et légumes dans certaines fermes ou encore rejoindre un supermarché coopératif.
     
  • Installer des bacs de « nourriture à partager » sur son trottoir (et dans l’espace public, moyennant autorisation). Sur le modèle des « Incroyables comestibles », on y installe des plants de fruits ou légumes où chacun peut se servir gratuitement.
     
  • S’entraider pour réparer les appareils et objets. Par exemple via les Repair Cafés ou un site tel que commentreparer.com.
     
  • Donner ce que l’on n’utilise plus via une donnerie ou le réseau freecycle. Ainsi cela peut bénéficier à d’autres personnes.
     
  • Devenir bénévole. De nombreuses associations, mais aussi des groupements de producteurs locaux, ne pourraient pas mener à bien leur travail sans l’aide des bénévoles. Il existe de nombreuses options, en fonction du temps disponible et des centres d’intérêt.
     
  • Participer aux sciences collaboratives et citoyennes. Par exemple, on aide à recenser les papillons, les oiseaux, les plantes ou les insectes. On aide ainsi les scientifiques dans leurs recherches.

> Découvrir ces initiatives et bien d’autres : La consommation collaborative, de l’éco-consommation ?
 

Moins de vacances lointaines

Le transport représente environ 75% des émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme. En partant moins loin, on s’amuse autant tout en réduisant son empreinte carbone. On fait de belles découvertes et rencontres près de chez soi et on soutient une industrie locale mise à mal par la crise du coronavirus.

  • Voyager près de chez soi. La Belgique et ses pays voisins offrent une belle diversité de paysages et d’activités. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour être dépaysé ! Les réseaux des Ravel et des itinéraires cyclables européens, par exemple, permettent la découverte de beaux coins bucoliques.
     
  • Choisir un hébergement durable labellisé. On soutient ainsi des acteurs du tourisme qui respectent l’environnement, sont attentifs à la gestion de l’eau et des déchets, aux économies d’énergie, etc. Et si on loge chez l’habitant (chambre d’hôtes, gîtes…), on profite de ce petit supplément d’âme et d’infos locales de première main, qu’on ne trouve dans aucun guide.
    > Voir comment trouver un hôtel durable grâce aux labels.
     
  • Visiter avec un habitant. Le réseau des « Greeters » rassemble des habitants qui font bénévolement découvrir leur ville, pour le plaisir de l’échange. Les cartes gratuites « Use-It » sont aussi faites par des citoyens qui partagent leurs bons plans. Il en existe plusieurs pour des villes belges ou proches de la Belgique.
     
  • Faire des activités nature : balades à pied, vacances sportives, voyage à vélo ou à cheval, randonnée avec un âne… Avec un guide, c’est encore plus convivial et on découvre une foule de choses qu’on n’aurait jamais remarqué autrement.
     
  • Opter pour des vacances engagées. Participer au travail d’une ferme bio contre le gîte et le couvert (WWOOFing) ou prendre part à des chantiers nature ou solidaires, voilà des façons originales de passer ses vacances. Richesse des échanges et des rencontres en prime.
     
  • Faire un stage. Et si on troquait ses vacances en club contre un stage résidentiel pour découvrir ou approfondir un domaine qui nous intéresse ? Les stages ne sont pas réservés aux enfants ! Il n’y a pas d’âge pour apprendre (ou pratiquer) la peinture, la photo, la danse, un instrument de musique, la cuisine des plantes sauvages, la permaculture, la fabrication de meubles… Ces séjours laissent souvent de beaux souvenirs et font naître de nouvelles amitiés autour de centres d’intérêt communs.

> Lire 8 conseils pour s’offrir de belles vacances durables et retrouver nos bonnes adresses utiles pour un voyage écologique
 

Moins de cadeaux matériels

À Noël, à la Saint-Nicolas, aux anniversaires… ça en fait, des cadeaux à offrir ! Et si le plus beau cadeau n’était pas un objet à emballer mais une expérience à vivre ? Et quand on offre un cadeau immatériel, on fait aussi un geste pour la planète. Quelques idées :

  • Une activité à partager. Parce que quand on ne se voit pas souvent, le plus beau cadeau à offrir est sans doute le plus simple : du temps à passer ensemble.
     
  • Un cours de couture, de tricot, de photo, de langue, de jardinage… Par des pros ou par soi si l’on s’y connaît. Pour élargir ses connaissances ou découvrir un nouveau savoir-faire. Et passer d’agréables moments avec des personnes qui partagent la même passion.
     
  • Une place de concert, de théâtre, de cinéma… On passe un bon moment culturel ensemble !
     
  • Un massage, des heures de repassage, un week-end de babysitting, des surgelés faits maison… On offre de la relaxation et du temps pour soi.
     
  • Des « bons pour… », même pour les enfants. Ils seront bien plus marqués par une expérience que par un énième gadget en plastique… On peut proposer un seul gros bon (bon pour un week-end dans une cabane dans les arbres par exemple) ou un ensemble de petits bons parmi lesquels les enfants sont ravis de pouvoir piocher quand ils le décident (bon pour un cinéma, pour choisir le repas de ce soir, pour faire de la pâtisserie ensemble, pour passer la journée dans le lieu de ton choix, pour piocher dans les vêtements des grands et se déguiser, pour aller chez le glacier, pour passer la nuit sous une tente au jardin…).

> Découvrir nos idées cadeau pour  un Noël presque zéro déchet, pour la fête des mères, pour la Saint-Nicolas ou encore pour la Saint-Valentin.

 

[1] Si les films d’apocalypse aiment mettre en avant la loi du plus fort, la nature a depuis toujours développé des stratégies d’entraide et d’organisation collective qui lui permettent de résister aux crises. Lire à ce sujet le livre « L’entraide, l’autre loi de la jungle » de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle.

[2] Pour peu qu’on évite les écueils du capitalisme et de l’uberisation. Lire à ce sujet notre article La consommation collaborative, de l’éco-consommation ?

 

Voir aussi

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