Un accord historique pour les hautes mers

Un accord historique pour les hautes mers
Un accord historique pour les hautes mers

Un accord autour de la protection des océans et spécifiquement des hautes mers a vu le jour début mars 2023. Une victoire pour la biodiversité !

Le « Traité pour la protection de la biodiversité en haute mer » est le premier accord international de protection des hautes mers. Il est d’ores et déjà qualifié d'historique par plusieurs associations de protection de la biodiversité[1],[2].

L’accord, conclu par les Nations Unies (ONU), met en pratique la décision de la COP15 sur la biodiversité de protéger 30 % des océans d’ici 2030. Par exemple, jusqu’à 30 % des hautes mers vont être déclarées « zones protégées » (des réserves naturelles en mer). Pour mettre tout cela en musique, des législations et des financements doivent suivre.

On sait déjà que les activités suivantes vont à présent être régulées ou interdites[3] :

  • la (sur)pêche et la pêche illégale
  • le tourisme
  • la navigation
  • la recherche scientifique
  •  …

Objectif : conserver au maximum la biodiversité dans ces mers internationales !

« Les hautes mers », l’affaire de tous (ou de personne ?)

Les hautes mer, ou « eaux internationales », sont celles qui n’appartiennent à aucun État en particulier[4]. C’est le cas de plus de la moitié de la surface de la planète et de 2/3 des océans. Comme elles n’appartiennent à aucun pays, elles ne sont que très peu protégées et régulées par des juridictions. Jusqu’à maintenant, seul 1 % de la surface des hautes mers était protégé.

Le traité sorti il y a quelques jours est donc historique. C’est la première fois qu’on entérine dans un texte la sauvegarde des hautes mers.

Ce traité a été conclu après 17 ans de négociations compliquées. En effet, le lobbying des industries d'extraction continuait d’essayer de faire main basse sur les richesses de nos océans et faisait pression sur certains pays comme les États-Unis.

L’importance de préserver nos océans

Les océans sont indispensables à la survie de notre planète pour plusieurs raisons :

  • Ils contiennent une biodiversité incroyable en terme des végétaux et d’animaux. La haute mer étant l’habitat de prédilection de nombreuses espèces marines (thons, requins, baleines, tortues de mers,…), elle est importante à préserver[5].
  • Les océans produisent plus de 50 % de l’oxygène de notre planète grâce aux planctons !
  • Les océans sont également un puits à carbone. L’océan absorbe un tiers des émissions de carbone liées aux activités humaines. Malheureusement, vu l’augmentation de celles-ci, le CO2 devient trop important dans les mers et peut avoir des conséquences désastreuses sur la biodiversité.
  • Les océans absorbent la majeure partie de la chaleur liée au dérèglement climatique[6].

De bonnes nouvelles pour la suite ?

C’est un pas en avant. Mais il y a du pain sur la planche et l’accord n’est pas parfait !

  • L’accord est signé mais doit être traduit en 6 langues pour que chaque pays puisse l’adopter.
  • On n’y traite pas des fonds marins de l’exploitation minière car ils sont régis par l'Autorité internationale des fonds marins. Pourtant, ces derniers ont également énormément d’impacts sur la biodiversité[7].
  • On atteint pour l’instant un pic de pollution plastique des mers qui n’avait jamais été atteint…[8] On espère que d’autres traités seront également actés par l’ONU notamment concernant la problématique de la production et l’utilisation du plastique, traité contraignant prévu pour fin 2024.

On retient néanmoins qu’une COP concernant les océans devrait être au programme des années futures [9]. Affaire à suivre !

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