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Produire de l’électricité avec des panneaux solaires reste très intéressant, même sans primes, sans certificats verts et sans le compteur qui tourne à l’envers.
Prix de l’installation, tarif prosumer, absence de primes et de certificats verts en Wallonie, fin de la compensation, est-ce encore rentable d’installer des panneaux photovoltaïques en Belgique ?
Pour les particuliers, le photovoltaïque est la manière la plus efficace de produire de l’électricité verte, tout le contraire des éoliennes domestiques qui ne garantissent pas une production suffisante.
L’intérêt financier se marie bien ici avec l’intérêt environnemental. Augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité est essentiel pour assurer la transition énergétique et diminuer la part d'énergies fossiles.
Rentable, même sans compensation
Il n’y a plus aucune prime à l’installation de panneaux photovoltaïques en Belgique. Mais étant donné que le prix des installations a fortement baissé, l’investissement est rentabilisé en moins de 7 ans et même moins si le prix de l'électricité reste élevé.
Les conditions varient d’une région à l’autre. Elles dépendent aussi de la puissance de l’installation, que l’on compte en kilowatt-crête (ou kWc). [1]
En Wallonie
Les particuliers qui ont installé du photovoltaïque avant le 1er janvier 2024 peuvent bénéficier toujours bénéficier du « compteur qui tourne à l'envers » jusqu'au 31 décembre 2030, même avec un compteur communicant.
C’est ce que l’on appelle la compensation : lors de la régularisation annuelle, la quantité d’électricité injectée sur le réseau est déduite de la quantité prélevée du réseau. Par exemple : si on a injecté 2000 kWh sur le réseau et qu’on a prélevé 2500 kWh, le fournisseur facture seulement 500 kWh et le prosumer ne paie que la composante "énergie" que sur ces 500 kWh et tandis que les frais de réseau sur les 2500 kWh prélevés.
Un tarif prosumer pour l'utilisation du réseau [5] est d'application depuis le 1er octobre 2020. Il est
- Pour les prosumers qui gardent le compteur classique il est capacitaire, basé sur la puissance développable par l’installation. Il varie selon le GRD. Par exemple, en 2024, le tarif capacitaire pour les clients d’ORES est de 66,19€/kWc.
- Pour personnes qui disposent d’un compteur communicant il est proportionnel à la quantité prélevée sur le réseau. Lorsque l’autoconsommation dépasse 37,76% le compteur communicant permet de payer moins que le tarif capacitaire.
Les propriétaires de panneaux photovoltaïques on donc intérêt à utiliser une plus grande partie de l’électricité qu’ils produisent (c'est-à-dire à autoconsommer) plutôt que de l’injecter sur le réseau :
- pour les prosumers actuels, afin de minimiser le tarif prosumer
- pour les installations à partir de 2024 : ce qui est injecté pourra être revendu mais à un prix très faible de l'ordre de 0,05 à 0,06 €/kWh. Alors que l’électricité prélevée sur le réseau coût près de 0,16€/kWh (non compris les frais de transport et de distribution, les redevances et la TVA).
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À Bruxelles
Les petites installations (moins de 5 kWc) reçoivent 1,9 Certificats Verts (CV) par 1000 kWh produits et cela pendant 10 ans.Ces certificats verts peuvent ensuite être revendus à des fournisseurs d'énergie, à un prix d'environ 90 € par CV.
Une carte solaire permet de connaître le potentiel de chaque toit. Il suffit d’introduire une adresse pour obtenir les chiffres-clés : coût de l’installation, gains en Certificats Verts, économies sur la facture d’électricité, temps de retour de l’investissement…
Depuis le 1er janvier 2020, la compensation sur la partie "réseau" n’existe plus à Bruxelles et depuis le 1er novembre 2021 la compensation pour les autres composantes est également supprimée.
Est-il intéressant d'installer des batteries ?
Les batteries permettent de stocker l’électricité produite pendant la journée et de l’utiliser quand il n’y a plus de soleil. Cependant, leur prix est élevé (environ 600€/kWh + l'installation + un éventuel onduleur dédié) et leur durée de vie est limitée à une dizaine d'années, pas du tout évident qu'elles soient rentables, même si dans quelques années, leur prix devrait baisser.
On n'oublie pas qu'elles nécessitent des métaux critiques pour leur fabrication et que l'on peut se poser la question de la bonne allocation de ces ressources.
Beaucoup plus abordable (700 à 1000 €), le PV Heater peut apporter une solution en utilisant le surplus de production pour chauffer l’eau. Il a l’avantage d’être facile à installer.
Fonctionnement du PV Heater : quand toute l’électricité n’est pas consommée par les appareils du logement, le surplus est automatiquement utilisé pour chauffer de l’eau. Source : Renouvelle et Energie 4.
Peut-on couvrir toute sa consommation électrique ?
Oui, à condition d’avoir un toit suffisamment grand, bien orienté et avec la bonne inclinaison... et de maîtriser sa consommation.
> Découvrez nos conseils : Comment réduire ma facture d'électricité ?
Une installation de 1 kWc produit entre 900 et 1000 kWh/an en Belgique. Pour couvrir la consommation d’un ménage de 4 personnes sans chauffe-eau électrique (3500 kWh/an), on compte une installation de 3,5 kWc environ. Mais pour un calcul plus précis, il faut tenir compte de sa consommation exacte, qui est reprise sur la facture annuelle.
On couvrira d'autant plus facilement ses besoins que l'on consomme peu d'énergie. On commence donc par adopter des comportements économes et s'équiper d'appareils efficaces (éclairages LED, électroménagers économes...). Et on couvre ce qui reste avec des énergies renouvelables.
Orientation et inclinaison optimales
La production des panneaux dépend à la fois de l’orientation (le sud est optimal) et de l’inclinaison du toit (35% est l’inclinaison idéale).
Mais des écarts par rapport à l’idéal ne sont pas un problème : l’irradiation entre le sud-ouest et le sud-est est maximale, tant que la pente du toit est comprise entre 30 et 40°.
Énergie reçue par unité de surface, en fonction de l’orientation et de l’inclinaison. Source : www.guidebatimentdurable.brussels
Que comprend une installation photovoltaïque ?
Une installation photovoltaïque comprend :
- des panneaux pour capter le rayonnement du soleil ;
- un onduleur pour convertir le courant continu en courant alternatif ;
Il y a essentiellement deux types de panneaux disponibles pour les particuliers : les monocristallins (simples et à haut rendement, les plus installées dans le monde) et les polycristallins.
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Type de panneau |
Monocristallin |
Polycristallin |
Rendement |
16 à 22 % |
12 à 16 % |
Productivité |
200 Wc/m² |
170 Wc/m² |
Surface occupée par 1 kWc |
3 à 4 m² |
5 à 6 m² |
Valeurs moyennes pour les panneaux photovoltaïques à cellules mono- ou polycristallins. Source : Energie Plus
Les monocristallins ont un meilleur rendement mais coûtent plus cher à l’achat. En fonction de la surface disponible, on préférera l’une ou l’autre technique.
On paie une contribution de recyclage de 2€/panneau lors de l’achat de panneaux photovoltaïques. Une fois arrivés en fin de vie ces panneaux sont pris en charge par PV Cycle pour être recyclés.
Aller plus loin
- Doit-on réapprendre à utiliser l’électricité ?
- 100% d’énergie renouvelable en 2050, est-ce possible ?
- 10 choses à faire pour économiser l'énergie chez soi
[1] Le kWc est la puissance que les panneaux peuvent donner dans des conditions standard : sous un ensoleillement de 1000 W/m², à une température de 25°C et avec un ciel dégagé.
[2] Si on mettait la somme investie sur un compte, les intérêts correspondraient à un taux de 7 à 8%.
[3] Source : Portail Énergie de la Wallonie
[4] Consommation moyenne d’un ménage de 4 personnes sans chauffe-eau électrique. L’idéal est de connaître sa propre consommation en consultant sa facture annuelle.
[5] Portail Energie de la Wallonie : une prime pour compenser le tarif prosumer
Voir aussi
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