Des villes européennes ferment progressivement leurs portes aux vieux diesel1, comme Anvers2, Paris3, Madrid, Athènes…

Plusieurs pays et régions veulent interdire la vente de véhicules diesel à l’avenir : les Pays-Bas en 2025, l'Allemagne en 2030, la France en 2040, l'Inde en 2030, le Royaume-Uni en 2040, la Wallonie en 2030...

Et dès le 1er janvier 2018, la Région bruxelloise sera également une Low Emission Zone4 où les diesel de plus de 20 ans ne pourront plus circuler.

De son côté Greenpeace vient d'envoyer une lettre de mise en demeure aux Ministres flamand et wallon de l'environnement pour les enjoindre à lutter efficacement contre la pollution atmosphérique, issue en grande partie des moteurs diesel. L'association a publié une revue d'études récentes sur les risques de l'exposition au NO2 pour la santé humaine 5.

Pourquoi cette chasse au diesel ?

Le Dieselgate a révélé la triche de plusieurs constructeurs automobiles lors des tests d’homologation. Du coup, les émissions réelles sont beaucoup plus élevées que celles annoncées : par exemple les émissions d 'oxyde d'azote (NOx) dépassent jusqu’à 7 fois les valeurs admises dans les normes européennes d'émission (EURO).

La dégradation de la qualité de l’air, surtout en ville, est de plus en plus préoccupante et les moteurs diesel sont naturellement pointés du doigt.

De nouveaux tests ont également montré que la plupart des véhicules répondant à la norme EURO6, la plus récente, dépassent de 2 fois la norme qui limite les émissions de NOx à 80 mg/km .

La Belgique très diesel

Pour la première fois depuis 20 ans, il s’est vendu plus de voitures neuves essence que de voitures diesel en Belgique. Mais le diesel reste omniprésent dans la mobilité des belges, d'après les chiffres-clés 2016. Et on ne parle pas ici des camions, autobus ou engins de chantiers.

Depuis 2010, le nombre total de voitures augmente peu en Belgique et le diesel représente 60 % du parc, contre 39 % pour l’essence. Les autres motorisations (LPG, GNV, hybrides, électriques) sont à peine visibles sur le graphique, elles représentent moins de 1 %.

En cause : on s’est longtemps focalisé sur les émissions de CO2 des véhicules et le diesel a été fortement encouragé en Belgique. Tout comme en France ou en Allemagne où sont situés les rois du diesel : VW, Audi, BMW, Mercedes…

Nombre de voitures par type de carburant en Belgique

(Source : Chiffres clés de la mobilité, 2016)
 

Ensuite, les voitures diesels parcourent en moyenne deux fois plus de kilomètres (18800 km/an) que les véhicules à essence (9200 km/an). Quant aux voitures de société, à 97% des diesel, elles parcourent en moyenne 29400 km/an !

Kilometrage moyen parcouru par les voitures belges

(Source : Chiffres clés de la mobilité, 2016)
 

Le diesel représente 76,6 % des kilomètres parcourus et l’essence 23 %.

Nombre de kilometres parcourus par les voitures belges par type de carburant

(Source : Chiffres clés de la mobilité, 2016)
 

Quelles solutions ?

Si l'on passe à l’essence et qu’on ne diminue pas le nombre de km parcourus, on aura une augmentation des émissions de CO2 et de la facture de carburant. Alors, quelle est la voiture la plus écologique ? Les voitures électriques sont beaucoup plus chères à l’achat et l’offre reste limitée. Le CNG (gaz naturel compressé) devient une alternative crédible au fur et à mesure que le réseau de pompes se déploie mais il faut compter un surpus de 2000 à 4000 € à l’achat ou à la conversion d’un véhicule à essence.

Heureusement, les possibilités pour moins rouler en voiture se multiplient :

Et quand on prend la voiture, on adopte l'éco-conduite, pour l'environnement et le portefeuille.

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[3] Stop pollution à Paris.

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