L’invasion de pucerons menace ? Ou ils ont déjà élu domicile sur les plantes et les rosiers ? Il ne faut pas s’alerter pour quelques bestioles. Mais s’ils deviennent trop envahissants, on peut s’en débarrasser facilement sans recourir à des pesticides nocifs pour la santé et l’environnement. Il existe des astuces préventives ou des traitements naturels, écologiques et efficaces.

Sommaire :

  1. Attirer leurs prédateurs naturels
  1. Avant de traiter, s’assurer de ce sont bien des pucerons
  2. Réduire les colonies de façon mécanique
  3. Poser des rubans anti-fourmis
  4. Projeter de la cendre de bois
  5. Traiter avec des recettes maison
  6. Pulvériser une solution à base de savon noir

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1. Attirer leurs prédateurs naturels

Dans la nature, la plupart des insectes possèdent des prédateurs. Heureusement pour le jardinier, les chasseurs de pucerons sont faciles à favoriser. Ainsi, les coccinelles, syrphes, chrysopes et perce-oreilles dévoreront les colonies de façon naturelle.

Favoriser la biodiversité est le meilleur moyen d’attirer ces insectes auxiliaires. On leur prévoit des petits coins sympas pour s’installer, on plante des végétaux indigènes, on pose des abris…

> Voir nos 8 idées pour favoriser la biodiversité au jardin.

Le perce-oreille

On l’appelle aussi pince-oreille ou forficule. Cet insecte est loin d’être le plus populaire et, pourtant, c’est un grand amateur de pucerons.

Perce-oreille

Un perce-oreille.
Photo : Jean-Daniel Echenard [CC-BY-ND]

 

Au début du printemps, on construit un pot-abri pour les perce-oreilles :

  • Se munir d’un pot en terre cuite ayant un petit trou dans le fond.
  • Faire un nœud dans une corde et la glisser à travers le trou, de l’intérieur vers l’extérieur, de façon à pouvoir tenir le pot à l’envers par la corde.
  • Remplir le pot de paille.
  • Pour maintenir la paille dans le pot, poser un grillage sur l’ouverture ou accrocher quelques bâtons en travers de l’ouverture. On peut s’aider de fil de fer pour maintenir le tout solidement.
  • Suspendre le pot à l’envers dans une haie ou le poser sur le sol pour que des pince-oreilles grimpent à l’intérieur et y élisent domicile.

À partir de juin, on déplace le pot habité dans les zones proches des pucerons, au gré des besoins. Les pince-oreilles iront chasser les pucerons proches de leur pot-abri.

La coccinelle

La coccinelle est une grande amatrice de pucerons. Un jardin bien équilibré accueille souvent ces insectes utiles au jardinier.

Pour les encourager à élire domicile chez soi, on peut :

  • disposer des petits tas de branchage ou de feuilles mortes à divers endroits du jardin. Les coccinelles y passeront l’hiver à l’abri. On pourra enlever ces abris du jardin seulement à partir de mars.
  • conserver des plantes à fleurs comme les pâquerettes, le pissenlit, la tanaisie, la berce commune... Les coccinelles se nourrissent de leur pollen au printemps et en fin d’été, quand les pucerons sont rares.
  • laisser s’épanouir quelques colonies de pucerons pour garantir assez de ressources aux coccinelles. Pas besoin de leur sacrifier les fleurs et légumes du jardin, quelques plants d’ortie et une haie indigène attireront des espèces de pucerons bien spécifiques.

Si on est envahi de pucerons, on peut également acheter des larves de coccinelles dans le commerce. On privilégie bien sûr les espèces indigènes, comme la coccinelle à deux points (Adalia bipunctata). On évite absolument l’espèce asiatique (Harmonia axyridis) qui est très vorace et se nourrit d’autres coccinelles.

Larve de coccinelle

Larve de coccinelle.
Photo : J-Luc [CC-BY-SA]

 

2. Avant de traiter, s’assurer de ce sont bien des pucerons

Les pucerons sont de petits insectes de couleur verte, noire... Leur taille dépasse rarement 4 mm. Assemblés en colonies, ils piquent et sucent de nombreuses plantes du jardin pour boire leur sève. Ils fragilisent les végétaux : ils ralentissent leur croissance, leurs feuilles se déforment et ils peuvent attraper des maladies.
 

3. Réduire les colonies de façon mécanique

Les boutons de rose sont envahis de pucerons ? On peut disperser les colonies à l’aide d’un jet d’eau. Un simple jet du tuyau d’arrosage suffit. Les colonies ainsi éclatées ont du mal à se reconstruire.

Un bouton de rose envahi de pucerons

Bouton de rosier envahi de pucerons.
Photo: Jamain [CC-BY-SA]

 

En cas de grandes colonies, on peut aussi couper la branche atteinte. Attention de dégainer son sécateur seulement quand le problème devient trop important, sous peine d’affaiblir les végétaux. On dépose ensuite la branche dans un endroit du jardin où les pucerons ne sont pas un problème.

Pour les courageux, on peut aussi écraser les pucerons avec les doigts quand c’est possible.
 

4. Poser des rubans anti-fourmis

Si les pucerons ont des prédateurs, certains insectes les protègent au contraire. C’est le cas des fourmis qui les élèvent véritablement pour leur production sucrée, le miellat.

Très friandes de cette gourmandise, les fourmis prennent soin des pucerons jusqu’à les déplacer quand la sève vient à manquer et éloigner leurs prédateurs. De la même façon qu’un berger tient le loup éloigné de ses moutons. Pas facile pour une larve de coccinelle de dîner dans ces conditions !

Pour laisser la place libre aux prédateurs, on peut placer des bandes de glu autour des végétaux sensibles aux pucerons, comme les arbres fruitiers. Elles formeront une barrière difficile à traverser entre les colonies de fourmis du sol et les pucerons.

On veille aussi à :

  • privilégier les glus à base d’ingrédients naturels (cires, résines…) ;
  • placer le ruban assez haut pour éviter que les fourmis trouvent un autre accès (herbe haute, branche d’un arbre mitoyen…).
     

5. Projeter de la cendre de bois

Sur les colonies de pucerons importantes, on peut utiliser la cendre de bois. On privilégie la cendre fraîche, récupérée en fin de saison dans son poêle ou sa cheminée, et on porte des gants.

La cendre est facile à utiliser. On en saupoudre un peu sur les colonies de pucerons pour les éliminer. On renouvelle l’opération après quelques jours si nécessaire.
 

6. Traiter avec des recettes maison

Plusieurs recettes maison sont faciles à concocter à partir de végétaux du jardin. Elles sont écologiques et économiques.

Par exemple :

Selon la recette, on pulvérise ou on arrose le mélange sur les plantes colonisées par les pucerons.
 

7. Pulvériser une solution à base de savon noir

En dernier recours, on peut utiliser du savon noir contre les pucerons. Ce savon naturel est composé d’huile d’olive ou de lin. Bien que biodégradable, le savon noir est actif sur de nombreux insectes qu’il asphyxie à son contact. On utilise cette solution seulement si les autres moyens n’ont pas fonctionné et en l’absence d’autres insectes utiles (abeilles par exemple).

La recette est très simple :

  1. Diluer 75 ml de savon noir liquide ou 20 g de savon noir en pâte dans un litre d’eau. Utiliser de l’eau tiède pour faire fondre la version pâte.
  2. Placer le mélange dans un vaporisateur.
  3. Vaporiser sur les colonies de pucerons.

L’opération peut être répétée après 8 jours si besoin.
 

Sources et pour en savoir plus

 
Dernière mise à jour
14 avril 2018
Rédigé par
Aurélie Melchior

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